Entre mon dernier bloc-notes de fin mai et maintenant, il y eut la Réunion d'Église à Béthanie, la célébration lumineuse de la Pentecôte, deux assemblées paroissiales.

Les thèmes majeurs de celles-ci ont été l'aménagement de notre belle chapelle, l'évaluation (positive) de notre petite Arche bien aimée, la question des sous (n'oublions pas de domicilier nos cotisations mensuelles, et de verser dans le tronc la contrepartie de nos offrandes lors des liturgies !). Enfin, il fut question aussi de l'atelier de méditation que Barbara C. organise avec mon appui dans le centre-ville, projet visant à rejoindre nos contemporains assoiffés dans leur quête de Dieu.

La Réunion annuelle de notre Église est un moment fort de notre vie. Anne, notre déléguée laïque, en donna des échos. Les points saillants de son témoignage étaient la joie de rencontrer des frères ; le besoin d'une préparation sérieuse, théologique et ascétique, du candidat à la chrismation ; la responsabilité importante du prêtre. Je tire du rapport écrit cette phrase de Mgr Marcos : " L'aspect humain de l'Église dans son côté négatif a souvent été trop important dans l'histoire. Dans l'Église primitive on reconnaissait les chrétiens à l'amour… Cela n'est possible que s'il y a une rencontre personnelle avec le Christ. C'est cela que l'Église doit nous permettre. C'est sa vocation, son programme ".

Nombre de paroissiennes et paroissiens se sont égaillés de vacances en stages (notamment avec abba Thomas) et de pèlerinage (en Egypte) en retraites. Ceux qui sont restés à Bruxelles ont pu apprécier l'ambiance de la capitale par beau temps (parfois trop beau, mais soit). Il y avait un peu partout, surtout lors de la célébration des 10 ans du règne du roi Albert, de la créativité et de la joie dans l'air de la capitale. (Nous avons cependant aussi été conscients qu'il a aussi les personnes âgées et malades qui ont beaucoup souffert de la canicule).

Ceux de la paroisse qui ont travaillé dans la chapelle au cours de cet exceptionnel été 2003 y ont eu frais. Excellente ambiance là aussi, en recrépissant les murs et en pendant icônes et veilleuses. Quel beau geste que d'inscrire peu à peu sur les murs l'histoire illustrée de notre Libération. De la naissance de Marie à son Assomption au ciel, en passant par Noël, Cana, la passion, la résurrection et l'Ascension, que de thèmes qui nous structurent intérieurement ! L'apophatisme (c'est-à-dire l'absence de mots) du zen qui caractérisait notre lieu de culte avant que nous l'occupions a servi de fond silencieux et recueilli pour mettre en valeur la Parole faite chair. Désormais, l'histoire sur terre du Christ resplendit dans un lieu où tout contribue à Le voir. Le voir sur les icônes, certes. Mais plus encore, Le voir en soi, comme réalité intérieure vivifiante.Roseline et moi avons apporté de la part de toute notre communauté un grand bonjour fraternel à P. Jacques et Marie qui aménagent un lieu convivial et une chapelle dans le bocage normand.

Leur hameau est bien nommé : il s'appelle Beaulieu. Il y a beaucoup à faire mais ils sont pleins de courage et d'idées. Une visite leur fait vraiment plaisir. P. Jacques et Marie font régulièrement le voyage vers Lille où ils célèbrent avec la paroisse St Nicolas et St Eubert. Nous avons également célébré la liturgie (de St Basile) dans la paroisse St Anne et St Macaire d'Herbignac, dans le Sud de la Bretagne. Cette communauté se réunit dans une belle petite bergerie au milieu d'un pré. Nous avons fraternisé avec P. Daniel et sa femme Nicole et avons logé chez Agnès et Henri, qui sont voisins de la bergerie et qui nous ont accueillis eux aussi avec une magnifique gentillesse. La Bretagne est une terre forte et sainte. Cet Extrême-Occident a quelque chose d'important à nous dire sur nos racines celtes et gauloises, sur l'Eglise indivise, et sur une spiritualité ancrée dans notre propre culture. Des Bretons ont su, comme leurs rochers de granit face à l'océan, résister et demeurer fidèles à qui ils sont. C'est très stimulant d'y passer quelques jours.

Nous avons célébré l'Assomption de la Mère de Dieu en paroisse, et un petit groupe a vécu peu après un stage de " dévoilement de la voix " avec Gundelinde. Une expérience très positive. A peine l'année scolaire avait-elle commencé que notre chœur s'est attelé une nouvelle fois à la préparation des chants accompagnant la liturgie copte de St Basile. Journée intense de travail, accompagnée des gestes encore tâtonnants du clergé. Nous espérions célébrer " pour de vrai " le dimanche suivant, mais les chants et la gestuelle sont tellement exigeants - et, il faut le dire, tellement beaux - que nous avons décidé de poursuivre intensivement la préparation pendant encore deux mois.
Nous proposons les mardis soir d'enseignement-partage afin de libérer toutes les soirées du mardi pour le chœur. En plus, une journée entière d'un samedi sera encore consacrée au chant. Ainsi nous espérons pouvoir célébrer dignement, dans la beauté et le recueillement, cette belle liturgie le dimanche 19 octobre, puis à nouveau le 23 novembre.
Nous serons ainsi " lancés " et fins prêts pour accueillir nos évêques le 30 novembre et pour célébrer avec eux dans la paix et la joie, et en union avec nos frères de l'Eglise orthodoxe copte du monde entier.
Nous sommes conscients que P. Michel (Mendes) du monastère St Michel de Bois-Aubry a accompli un immense labeur en mettant en musique le texte de cette liturgie avec beaucoup de talent et dans une fidélité créative à l'esprit de la musique de Maxime Kovalevski, qui nous est si chère.

Le petit Samuel, fils de N. et M. a été présenté au temple lors de la célébration de l'Exaltation de la Croix, pour toute notre communauté un moment de bonheur et de prière intense et une occasion de dire aux parents notre encouragement. Jean François et Catherine reçoivent le sacrement du mariage (extra muros) et nous les accompagnons de nos souhaits de bonheur et d'union toujours plus profonde.

Les enfants grands et petits mobilisent notre amour et nos prières : l'acolyte Théo (en internat), Martin de R., Marie-Aline G., Martin Pr. (au Mexique), Claire M. (et ses dents de sagesse : bon présage), Jean-François D. (au Costa Rica), notre petit Antoine qui sait accompagner nos chants de ses petits cris approbateurs, Alexis qu'on accueille avec joie, sans oublier Justine, celle qui m'a baptisé " Père Jean-qui-rit ".

Enfin je me fais l'écho de Marie, Marc et Jean-François (V) : envoyez vos témoignages à l'Arche ! Plus il y aura de vagues, mieux elle voguera.

P. Jean Thierry, le 9 septembre 2003.

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