Vers
40
Selon la tradition par Eusèbe de Césarée, saint
Marc vient évangéliser l'Egypte où il subira
le martyre en 68, à Alexandrie.
En
828, des marchands de Venise achèteront ses reliques pour
les transférer dans leur ville.
189
Démétrios est le douzième évêque
d'Alexandrie.
Sous
son long épiscopat (189-231), le rôle de l'église
d'Alexandrie devient déterminant.
Le
Didascalée,
école théologique, connaît son apogée
en cette fin du IIe siècle et au début du IIIe siècle,
sous la direction de maîtres comme Pantène, philosophe
païen converti, puis Clément d'Alexandrie (mort en 215)
et Origène.
Grâce à ces penseurs, l'étude approfondie des
Ecritures emploie les méthodes de la tradition hellénistique.
Mais vers 230-231, Origène est déposé et chassé
d'Alexandrie, à la suite de différents disciplinaires
et doctrinaux avec Démétrios, et va poursuivre son
enseignement à Césarée de Palestine, où
il meurt dans la persécution de Dèce en 250.
Vers
250 Paul de Thèbes,
pour échapper à une dénonciation de foi chrétienne,
s'enfonce dans les montagnes du désert et choisit définitivement
la vie d'ermite.
260 L'empereur Gallien, par un édit
de tolérance, restitue « des églises
» à l'Egypte.
Vers
270 Antoine
se retire au désert ; le « père des moines »,
ayant rompu toute attache avec le monde s'adonne à la vie
solitaire dans un fortin romain abandonné, entre le Nil et
la mer Rouge.
284
Début du règne de Dioclétien qui engage une
persécution d'une telle violence que cette date marquera
le début du calendrier copte, l'ère des Martyrs.
320
Un concile, réunissant à Alexandrie près de
cent évêques d'Egypte et de Libye, excommunie le prêtre
Arius dont la doctrine nie l'unité et consubstantialité
des trois personnes de la Sainte-Trinité, et par conséquent
la divinité de Jésus-Christ.
Une nouvelle condamnation sera prononcée par le Concile de
Nicée, convoqué par Constantin en 325.
323
Pakhôme, après
s'être exercé luimême pendant sept ans à
la vie solitaire à Chenoboskion, près de Nag Hammadi,
fonde la première communauté de cénobites dans
un village abandonné, à Tabennisi, en HauteEgypte.
Désormais, le développement du monachisme vient relayer,
par le rayonnement des monastères et leur proximité
de la population, l'action que menait jusque-là le clergé
séculier.
Vers
325 Amoun
fonde un centre monastique dans le désert de Nitrie.
Vers
330 Macaire
établit son premier monastère au désert de
Scété.
Vers
335 Fondation
d'un nouveau centre monastique aux Kellia, par Amoun et Antoine.
340
Pakhôme crée pour sa soeur un couvent de femmes.
350
Athanase consacre évêque Frumence et l'envoie en Ethiopie.
356
Mort de saint Antoine, plus que centenaire.
Athanase
écrit une Vie de saint Antoine dans les années 360,
qui sera traduite en latin par Evagre d'Antioche en 375 : cet ouvrage
exercera une influence considérable et suscitera de nombreuses
vocations.
377
Pierre II, évêque d'Alexandrie envoie des évêques
égyptiens évangéliser les pays d'Afrique de
l'Ouest, notamment la Libye.
382
Evagre le Pontique s'installe à Scété où
il mourra en 399.
Sa
doctrine spirituelle, nourrie de toute l'expérience accumulée
par les grands solitaires, exercera une profonde influence.
383
Chénouti est placé à la tête du monastère
de Dair-el-Abyad (le monastère blanc), près de Sohag.
Il
déploie une grande vigueur et revient à l'idéal
pakhômien, quelque peu abandonné par des moines qui
s'étaient installés dans une sorte de « routine
».
384
Jean Cassien devient moine ; il reste en Egypte jusqu'aux alentours
de l'an 400, avant d'aller fonder l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
Ses
écrits, les Conférences et les Institutions, nourriront
toute une spiritualité occidentale s'imprégnant ainsi
de celle des moines d'Egypte.
395
A la mort de Théodose, l'Egypte est rattachée à
l'Empire romain d'Orient.
Ainsi,
après avoir été incorporée au monde
méditerranéen sous la domination grecque et romaine,
l'Egypte subit, souvent avec contrecoeur, l'autorité de l'empire
byzantin.
Vers
400 A
l'ouest d'Alexandrie, en bordure du désert, une vaste basilique
est construite par l'empereur Honorius pour recevoir les reliques
de saint Ménas, qui attirent de nombreux pèlerins
; elle sera embellie et agrandie de dépendances par l'évêque
Zénon (474-491).
412
Cyrille devient évêque d'Alexandrie et lutte contre
le nestorianisme, hérésie qui professe l'existence
dans le Christ de deux personnes, comme on distingue deux natures,
l'une divine, l'autre humaine enfantée par Marie.
431
Au Concile d'Ephèse, Cyrille d'Alexandrie, soutenu par le
pape Célestin, fait triompher la doctrine déclarant
la Vierge Marie, Mère de Dieu.
L'assemblée
excommunie Nestorius qui est exilé dans l'oasis de Khargeh,
en Haute-Egypte.
449
Lors d'un autre concile à Ephèse, Dioscore, successeur
de Cyrille sur le siège épiscopal d'Alexandrie, tente
de réhabiliter un hérétique, Eutychès,
enseignant une conception monophysite du Christ et réussit
à convaincre les pères assemblés, avec le soutien
armé des moines de sa suite, d'où le nom resté
attaché à ce concile : le brigandage d'Ephèse.
451
Le Concile
de Chalcédoine, convoqué par l'empereur Marcien,
dans des conditions plus régulières, remet les choses
au point : Dioscore est destitué et exilé après
avoir refusé de se soumettre.
Cette
assemblée voit ainsi l'aboutissement de la querelle qui durait
depuis plusieurs années entre monophysites (affirmant l'unité
de nature dans le Christ) et dyophysites le peuple d'Egypte se solidarise
par nationalisme avec son patriarche déchu et le schisme
s'installe alors en Egypte.
Les
chrétiens sont ainsi divisés entre partisans de l'Eglise
officielle ou Melkites (c'est-à-dire fidèles au roi),
et opposants, monophysites, qui prennent le nom de Jacobites (du
nom du moine syrien Jacob Baradée) et créent une église
dissidente, ancêtre de l'Eglise copte orthodoxe actuelle.
Plus
qu'une querelle théologique, une des raisons fondamentales
de ce schisme est une prise de conscience nationale chez les Egyptiens,
dans leur opposition au siège épiscopal de Constantinople
et au trône impérial.
Exaspérés
par une telle résistance, pressés par le besoin, les
empereurs byzantins ne sauront qu'aggraver les charges qui pesaient
déjà sur le pays et, jusqu'à la conquête
arabe, l'histoire des chrétiens d'Egypte sera une longue
suite de persécutions entrecoupée de tentatives infructueuses
de conciliation.
551
Justinien, par un édit, fait fermer le temple de Philae,
en Basse-Nubie, considéré comme le dernier refuge
du paganisme.
581
Les Jacobites se révoltent dans le delta oriental du Nil
contre le pouvoir byzantin, protecteur des Melkites ; enfermés
dans la ville de Tanis, ils sont massacrés ou emmenés
prisonniers à Alexandrie.
619
Les Perses réussissent à pénétrer en
Egypte et ne rencontrent aucune résistance dans le peuple
: Juifs et Jacobites les accueillent en libérateurs et les
Melkites sont persécutés à leur tour.
629
L'empereur Heraclius libère l'Egypte de l'occupation des
Perses en s'emparant de la Mésopotamie; il tente de rétablir
l'unité entre Melkites et Jacobites, en imposant le monothélisme,
essai de syncrétisme, qui proclame « une seule énergie
dans le Christ après l'union de deux natures ».
Mais
les Jacobites refusent cette formule.
639
L'armée arabe pénètre en Egypte. `Amr, lieutenant
du Calife Omar, entre dans Memphis et s'empare de Babylone (aujourd'hui
le Vieux Caire).
642
Alexandrie se rend au terme d'un siège de 14 mois.
Le
traité d'Alexandrie consomme la défaite des Melkites
et des Byzantins et assure la suprématie des Jacobites en
Egypte, qui s'appelleront désormais les Coptes.
Pour
ces derniers, la conquête arabe est d'abord une libération
; la population s'en tient à une attitude passive, à
laquelle répond la modération de `Amr.
Dans
les siècles qui suivent la conquête, les chrétiens,
persécutés par certaines des dynasties musulmanes,
sont séparés du reste du monde chrétien et
renfermés sur eux-mêmes.
Dans
les faits, la sujétion des chrétiens s'est encore
aggravée sous ce nouveau régime : l'exceptionnelle
richesse agricole de l'Egypte, forte d'une population de 7 millions
d'habitants, est une aubaine pour les Arabes.
Le
musulman, considéré comme combattant, est exempté
de l'impôt et sa religion lui confère une supériorité
des droits civils. C'est seulement après plusieurs siècles
que les impôts frapperont aussi les monastères.
Mais
dès le VIIe siècle, des mesures de discrimination
sont appliquées aux chrétiens laïcs : d'abord
la marque d'un lion tatouée sur la main et surtout, à
partir de la fin du VIIIe siècle, l'imposition du turban
jaune et d'une ceinture, de même que, au milieu du IXe siècle,
l'interdiction de monter à cheval.
Ces
atteintes à la dignité, s'ajoutant au poids de la
fiscalité, provoquent en deux siècles la diminution
de moitié des Coptes, une grande partie d'entre eux espérant
trouver un adoucissement en se convertissant à l'Islam.
Mais
on constate aussi en cette époque des débuts de la
domination arabe un nouvel afflux vers les monastères du
désert.
706
La langue arabe est imposée dans tous les actes officiels.