SAINT PACOME
Extrait du livre L'incarnation de la lumière


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PLANCHE LXXI - PACOME

Patriarcat copte orthodoxe, Abba Rueiss, Le Caire, 1993 ; 1,20 m/0,40 m
Fête : 14 bashans (9 mai julien, 22 mai grégorien)
Époque : IVe siècle (292-347)
Translittération et traduction de l'inscription : ABBA PAKHÔM PHA TIKOINÔNIA - ABBA PACOME PERE DU CÉNOBITISME

Pacôme, dont le nom signifie « ce grand aigle » 1, naît en 292 en Haute Egypte, de parents païens ; militaire, il découvre lors d'une campagne la charité des chrétiens de Thèbes et promet : « Je servirai le genre humain tous les jours de ma vie ».

Il quitte l'armée et reçoit le baptême.

Sa reconnaissance envers la communauté chrétienne le mène, après une période de vie érémétique auprès de l'ascète Palamon, à devenir peu à peu « l'inventeur » du cénobitisme, c'est-à-dire de la vie monastique communautaire, et un fondateur prolifique.

Cette orientation correspond profondément au caractère de la spiritualité de Pacôme : le service de Dieu et celui des hommes.

Il meurt le 9 mai 347, après avoir accompli une oeuvre considérable en donnant au monachisme chrétien une forme et un élan qui se perpétuent jusqu'à nos jours.

Pacôme place la « pratique » au premier plan, car, mieux que les livres, elle permet de transmettre et d'enseigner.

Si donc la Vie de Pacôme est une source plus sûre de spiritualité que ses Règles, celles-ci sont néanmoins importantes, comme moyen de salut et loi de liberté.

Pacôme est en effet à l'origine du premier code cénobitique connu, les Pracepta qui lui sont globalement attribuées et les Règlements de son fils spirituel et successeur Horsièse.

Par ces règles, le cénobitisme propose une uniformité de vie et de cadre qui garantit la solidarité intérieure et extérieure, tandis que l'obéissance, liée à l'observance de la règle, devient la forme cénobitique de l'humilité.

La désappropriation (aucun objet n'appartient en propre au moine) est un élément nouveau par rapport à la vie anachorétique 2.

Les rythmes de vie et de prière équilibrent solitude et vie communautaire ; l'exégèse s'appuie non sur des principes abstraits mais sur des exemples vécus.

Obéissance et observance se retrouvent aussi dans la structure de la communauté qui met en oeuvre toute une pédagogie : la koïnonia, c'est-à-dire l'ensemble de la communauté, se compose de couvents, eux-mêmes répartis en maisons ; à chaque niveau, un responsable prend le relais du père spirituel.

Cette remarquable organisation ne fut reconnue officiellement que lors du concile de Chalcédoine en 451 3.

L'ICÔNE

Pacôme est d'abord ascète et moine ; vêtu de l'habit monastique 4, il occupe le centre d'un monde qui s'organise et s'équilibre autour de lui : sous ses pieds, les petits rectangles de terre aux couleurs variées formant une mosaïque harmonieuse évoquent la multiplicité des moines et monastères, dont l'organisation et l'ordre sont l'oeuvre de Pacôme ; derrière lui, les échafaudages réguliers permettent l'édification des bâtiments monastiques, et la ferme évoquée sur la droite garantit au monastère l'indépendance économique.

Pacôme tient solidement en main les outils de son oeuvre de bâtisseur : le compas et l'équerre de l'architecte, la règle monastique du père spirituel.

Sa silhouette trapue, son visage énergique, intelligent et lumineux traduisent la force de l'Esprit qui l'habite et le guide dans la réalisation de sa mission : homme de Dieu, Pacôme est lui-même l'instrument privilégié et le chef-d'oeuvre de l'Esprit Saint.

« Nous honorons sans cesse Abba Pacôme, le père du cénobitisme [...],
qui a quitté l'armée pour suivre Jésus. [...]
Les moines de tous les pays se réjouissent ouvertement en toi, te glorifient
et te proclament bienheureux, ô Abba Pacôme le Cénobite.
» Livre V, pp. 130-144.

1. Ou « le faucon du roi » : cf. Vincent DESPREZ, « Le cénobitisme pacômien », LMC, n° 21-22, pp. 35-43, avec une bibliographie.
2. Vie des moines solitaires, dont Paul l'Ermite et Antoine le Grand sont les prototypes.
3. Notice composée par M.-G. de BONCOURT. Icônes de Pacôme : ATALLA, Icônes, p. 79 ; LEROY, Ouadi-Natroun, pl. 73-74, 98 ; VAN MOORSEL, Saint-Antoine I, pl. 65.
4. La symbolique de cet habit est expliquée pour l'icône de saint Antoine


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