La tradition
trace l'itinéraire de la Sainte Famille par le désert
arabique à Kantara et les collines de Basta - terre de Gessen.
La traversée
du Nil se serait faite à Samanoud.
Des
monastères furent construits aux emplacements bénis par
le passage ou le séjour de la Sainte Vierge et de son Divin Fils.
Ainsi,
deux monastères ont été bâtis au nom de la
Vierge (AI-Suriane et AI-Baramous) à Ouadi Natroun.
Ainsi
le monastère El Moharraq se trouve dans la montagne de Koscan.
Sur le chemin du retour, la Sainte Famille s'arrêta dans une grotte
dans un endroit appelé Babylone dans le Vieux Caire.
A cet
endroit fut fondé Id monastère de Saint-Serge, puis l'Église
d'Abou-Serga.
L'Église
existe de nos jours. Le sanctuaire est placé au-dessus de la
grotte.
Ils
passèrent par Zeitoun.
A Matariêh
ils s'arrêtèrent près d'un arbre qui existe encore,
puis se dirigèrent vers Mostorod.
A Zeitoun
une église dédiée à la Sainte Vierge commémore
le passage de la Sainte Famille.
Cette
église copte orthodoxe s'élève dans la rue Touman-Bey,
principale artère de cette banlieue du Caire.
Elle
est surmontée d'un dôme central et de quatre dômes
plus petits aux quatre coins de l'édifice.
En face
de l'église se trouve le garage des autobus des Transports Publics.
Première
apparition

Le 2
avril 1968, une heure et demie après le coucher du soleil, l'attention
des mécaniciens et des chauffeurs se trouvant dans ce garage
fut attirée par des bruits et des mouvements dans la rue.
Ils
virent alors une forme humaine, une femme habillée de vêtements
blancs, se tenant sur le dôme central de l'Église, tenant
la main sur la croix dominant ce dôme.
Les
personnes se trouvant dans le garage : Farouk Mohammed Atwa (chauffeur),
Hussein Awwad (mécanicien), Abd-el-Aziz-Ali (gardien), Mahmoun
Afifi (chauffeur) et Yacout Ali, tous musulmans, ont raconté
en détail ce qu'ils ont vu.
Ils
crurent, en voyant distinctement cette forme blanche, être en
présence d'une religieuse en habit blanc.
Etant
donné qu'elle se tenait sur une surface arrondie et glissante,
ils lui crièrent de faire attention et d'attendre.
L'un
d'eux, craignant qu'il ne s'agisse d'une personne voulant se suicider,
avertit la police.
Un autre
frappa à la porte de l'église.
Ce fut
Adel Youssef Ibrahim, âgé de 18 ans, fils du père
Youssef Ibrahim, l'un des prêtres de la paroisse qui lui ouvrit.
Ayant
constaté l'apparition, il prévint son père, lequel
l'ayant vue à son tour, en avertit le supérieur : le père
Constantin Moussa.
Pendant
ce temps, une grande foule s'étant amassée devant l'église,
la circulation dut être interrompue dans la rue Touman Bey.
Rapport
du curé de la paroisse
Le père
Constantin Moussa, curé de la paroisse, établit un rapport
officiel dans lequel il écrit en particulier
"Après
cette soirée mémorable, la Sainte Vierge apparut plus
d'une fois et fut aperçue par différentes autres personnes
parmi lesquelles M. Michel Soliman et sa famille qui habitent en face
de l'église.
La
Sainte Vierge apparut de nouveau le 9 avril.
La
nuit suivante, aussi bien les soeurs d'une école voisine que
mon fils ainé (élève ingénieur) me dirent
avoir de nouveau aperçu la Sainte Vierge. Je me précipitai
sur la place et je vis l'apparition, cette fois sous la forme d'un buste
dans l'une des ouvertures du dôme du côté nord-est
de l'église.
C'était
un corps lumineux doré. "
Témoignages
musulmans
De nombreux
témoignages de personnalités musulmanes sont venus corroborer
les rapports établis. Nous pouvons citer parmi d'autres
Mahmoud
Abd Él-Rahman, journaliste du journal Él-Masaa.
Hamdy
Hiraz, député de Zeitoun à l'Assemblée Nationale.
Mahmoud
Naguib, correspondant de presse du journal AI-Gomhoreya.
Mohamed
Hassan de la Société de lunetterie Nagi.
Mustafa
Mohamed Él-Kabbani, comptable à l'Institut du Pétrole.
Mohamed
Raafat Mahmoud, chef-comptable.
Nombreuses
apparitions
Tout
au long de centaines d'apparitions, la Sainte Vierge est demeurée
parfaitement silencieuse.
Aucune
parole.
On aurait
pu la prendre peut-être pour une statue, mais elle n'était
point immobile.
Elle
se déplaçait d'un côté à l'autre,
au-dessus de l'église afin que tous aient la chance de la voir
de face.
Elle
se penchait, s'inclinait pour saluer la foule.
Son
déplacement n'était pas celui d'une marche, mais plutôt
d'un glissement dans l'air - son vêtement flottait suivant le
mouvement de l'air.
Son
visage, souvent souriant, d'autres fois plutôt grave et comme
attristé, était toujours bienveillant.
Une
auréole blanche autour de la tête donnait à la Vierge
un air majestueux.
Certaines
fois, elle portait une couronne ; d'autres fois non - cela pouvait varier
d'une apparition à l'autre dans une même nuit.
Il lui
est arrivé de tenir l'Énfant Jésus dans ses bras
(comme la Théotocos des icônes).
L'Enfant
et sa Mère se montraient parfois couronnés, parfois non.
Marie
est aussi apparue, au moins une fois, accompagnée de Saint-Joseph
et de l'Énfant Jésus, celui-ci semblant âgé
d'une douzaine d'années.
La Sainte
Vierge sembla favoriser de ses visites les nuit de ses fêtes -
les fêtes mariales sont nombreuses dans l'Église Orthodoxe
: 32 dans l'année.
C'est
toujours pendant la nuit, entre 9 heures du soir et 6 heures du matin
qu'eurent lieu les apparitions.
Parfois,
elles ne duraient que quelques minutes, parfois jusqu'à une,
deux heures et plus.
Elles
pouvaient aussi s'interrompre et reprendre plus d'une fois dans la même
nuit.
En général,
dans les premiers mois, chacune d'elles fut plus prolongée.
Dans
la nuit du 8 juin 1968, une apparition dura sans interruption de 9 heures
du soir à 4 heures et demie du matin.
Dans
les premiers temps, il y en eut presque chaque nuit, puis, le reste
de l'année, la fréquence moyenne fut de trois nuits par
semaine, irrégulièrement de sorte qu'on ne pouvait dire
d'avance quelle nuit elle aurait lieu.
Les
pèlerins, surtout ceux qui venaient de loin, s'assemblaient sur
les lieux plusieurs nuits de suite afin de bénéficier
d'une ou même de plusieurs apparitions.
Signes
précurseurs
L'apparition
de Notre-Dame était ordinairement annoncée par des lumières
mystérieuses.
Parfois,
un globe lumineux, si éblouissant qu'il fallait aux yeux plusieurs
minutes pour distinguer la figure de la Sainte Vierge qui s'en détachait.
D'autres
fois, des décharges d'éclairs silencieuses ; ou bien encore
ce qui semblait être une chute d'étoiles ou une pluie de
diamants.
Assez
fréquemment, la lumière apparaissait à l'un des
dômes, puis éclairait toute la toiture et le dessus des
dômes.
II arriva
même qu'on vit la Sainte Vierge sortir graduellement d'un dôme,
alors que toutes les vitres en sont fixées à demeure sans
pouvoir être ouvertes.
Oiseaux
Un autre
phénomène particulier à ces manifestations fut
la présence de créatures ressemblant à des oiseaux,
plus gros que des colombes, d'un blanc immaculé, lumineux.
Ils
étaient vus avant, pendant et après les apparitions, parfois
même les nuits sans apparitions.
Ils
surgissaient d'un coup et disparaissaient de même.
Ces
formes volaient plus vite que des colombes, sans un battement de leurs
ailes déployées.
Elles
semblaient glisser dans l'air, plutôt que voler.
Leur
nombre : deux, trois, six ou plus. Élles se disposaient en formations
: en triangle, en croix ou en lignes parallèles.
Ajoutons
que des photographies ont pu être prises, non seulement de ces
oiseaux mystérieux mais de la Sainte Vierge elle-même.
Les
foules de Zeitoun
Au cours
des 14 mois que se sont déroulées ces apparitions, de
très nombreuses foules se sont pressées autour de l'église
Ste-Marie de Zeitoun.
Pour l'année 1968, on peut évaluer l'assistance à
une moyenne quotidienne de 50.000 personnes, certaines nuit 100.000
et même plus.
La cour
à l'ouest de l'église n'était pas de taille, sa
cloture fut vite emportée.
La ville
du Caire fit fermer la rue à la circulation automobile dans le
secteur environnant l'église.
Elle
fit aussi déplacer un garage et d'autres bâtisses voisines.
Malgré
cela : l'affluence fut souvent si importante qu'il devenait extrêmement
difficile de s'y mouvoir.
Cette
foule acclamait avec enthousiasme chaque apparition de la Vierge Marie
et l'invoquait avec ferveur.
Les
musulmans récitaient des versets du Coran.
Les
coptes orthodoxes et catholiques, priaient et chantaient des hymnes
en arabe.
D'autres
priaient en grec.
On constatait
un renouveau de la foi et de la ferveur ainsi que des conversions.
Clergé
orthodoxe, clergé catholique, pasteurs protestants, tous sont
unanimes sur le fait qu'une plus grande assistance aux offices religieux
fut observée.
Enquête
du Patriarcat
Le 23
avril 1968, S.S. Kyrillos VI
Pape d'Alexandrie et Patriarche de la Prédication de St-Marc
institua une commission chargée d'étudier ces phénomènes.
Cette
" délégation provisoire " était
composée de père Guirguis Matta, directeur général
de l'Office Papal, père Hanna Abdel-Messih, député,
membre de la commission des affaires ecclésiastiques. père
Benjamin Kamel, secrétaire privé de S.S. le Pape.
Après
une étude approfondie, ils déposèrent un rapport
officiel confirmant les faits et relatant en particulier ce qui suit
:
"
Désireux de voir l'apparition de nos propres yeux, nous passâmes
plusieurs nuits dans le voi
sinage de l'église.
Finalement,
nous aperçûmes la partie supérieure de la Sainte
Vierge entourée d'un halo.
Ensuite
elle apparut dans son entier et se déplaça entre les dômes.
Puis
elle s'agenouilla devant la croix et, finalement, bénit les multitudes.
Une
autre nuit, nous vîmes des colombes aussi blanches que la neige,
irradiant de la lumière. Les colombes apparurent soudainement
et disparurent aussi mystérieurement.
Elles
semblèrent voler du dôme vers le ciel et elles ne battaient
pas des ailes comme font d'habitude les oiseaux".
Rapport
du Gouvernement
Le Directeur
de l'Information et des Griefs a soumis à M. le Ministre du Tourisme
Hafez Ghanem un rapport circonstancié confirmant le témoignage
des ouvriers du garage et attestant de 27 apparitions de la Sainte Vierge
depuis le 2 avril 1968 jusqu'à la date du rapport.
Le cardinal
Istaphanos, patriarche des coptes catholiques et l'archimandrite Airut
de l'Église Catholique Grecque interrogés dans le cadre
de ce rapport gouvernemental apportèrent leur confirmation sur
les apparitions miraculeuses de la Sainte Vierge.
Le cardinal
Istaphanos a ajouté que ce miracle représente un message
bienveillant qui attirera les pèlerins du monde entier vers l'église
de Zeitoun.
Evêque
de Beni-Soueif
Mgr
Athanasios, évêque du diocèse de BeniSoueif passa
la nuit du 29 au 30 avril avec la foule assemblée autour de l'église
de Zeitoun.
Il dit
: " A 2 h 45 du matin, la Sainte Vierge apparut et toute la
foule put la voir.
Elle
apparut comme une statue phosphorescente de toute sa taille.
Après
un court instant, l'apparition disparut pour réapparatre à
4 heures et fut visible jusqu'à 5 heures.
Pendant
ce temps, la Vierge se déplaça vers l'ouest, à
certains moments étendant sa main dans un geste de bénédiction
et parfois penchant la tête.
Un
halo de lumière entourait sa tête. Il y eut aussi quelques
formes lumineuses, légèrement bleutées, ressemblant
à des étoiles.
La
scène était poignante et magnifique
".
Guérisons miraculeuses
Un comité
médical fut institué par le Patriarcat, comité
dirigé par le professeur Dr Shafik Abdel Malek, pour l'étude
des cas de guérison signalés.
Des
constatations de guérison purent ainsi être faites dans
des cas de cancer des voies urinaires, des maladies de la thyroïde,
de la hernie, de l'évulsion du biceps et de très nombreuses
autres affections.
Déclaration
papale
S.S.
Kyrillos VI, pape d'Alexandrie, après étude de tous les
rapports et de tous les témoignages a déclaré sa
profonde foi dans la réalité du miracle et des bénédictions
qui l'accompagnent.
"
Ces apparitions, dit-il, apportèrent deux grandes grâces
: la première est le renforcement de la foi et la seconde est
la guérison miraculeuse de cas de maladies désespérées
".
Il offre
des actions de grâce au Seigneur pour avoir autorisé l'accomplissement
de ce miracle unique dans l'église bâtie à l'endroit
où la Sainte Famille est passée lors de sa fuite devant
les persécutions d'Hérode.