LITURGIE
DE SAINT MARC
Contemporaine
de celle de saint Jacques, la liturgie de saint Marc, utilisée
en Égypte, en Abyssinie, ne présente que des
différences de détails:la
prière d'intercession spécialement s'y trouve
au début de l'anaphore.
Nous
ne possédons malheureusement aucune édition
critique de ce rite ; les seuls témoins dignes de
foi sont le papyrus de Dêr-Balyzeh et le fragment,
conservé à Strabourg, édité
par Andrieu et Collomp.
Une
récente découverte de C.-H. Roberts complète
le texte de Dêr-Balyzeh.
Le
papyrus est de la fin du VIe siècle, " mais
il conserve des éléments très anciens
", écrit dom Capelle.
La
comparaison avec l' anaphore de Sérapion atteste
la parenté de notre liturgie avec ce texte ancien.
Fragment de l'anaphore,
selon Dêr-Balyzeh
La
préface et la plus grande partie de l'intercession
manquent.
...Ceux
qui te haïssent.
Que
ta bénédiction soit sur ton peuple qui accomplit
ta volonté! Relève ceux qui sont tombés,
ramène les égarés dans le droit chemin,
fortifie ceux qui manquent de courage.
Car
tu es au-dessus de toute principauté, puissance,
force, seigneurie, au-dessus de tout nom prononcé,
non seulement dans le siècle présent, mais
dans le siècle à venir .
Près
de Toi se tiennent les milliers des saints anges et les
armées innombrables des archanges, avec eux les Chérubins
qui ont des yeux multiples, près de toi se tiennent
en cercle les Séraphins aux six ailes; deux cachent
leur visage, deux leurs pieds, de deux ils volent.
Tous
proclament en tout lieu que tu es saint.
Avec
tous ceux qui t'acclament, reçois notre oblation
d'aujourd'hui, tandis que nous répétons :
Saint,
Saint, Saint, le Seigneur Sabaoth! Ciel et terre sont pleins
de ta gloire.
Remplis-nous,
nous aussi, de ta gloire.
Et
daigne envoyer ton Esprit-Saint sur ces offrandes que tu
as créées, et fais de ce pain le corps de
notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et du calice
le sang de la nouvelle Alliance de notre même Seigneur
et Sauveur, Jésus-Christ.
Et
comme ce pain a été dispersé sur les
montagnes, les collines et dans les vallées, et rassemblé
est devenu un corps; comme aussi ce vin jailli de la sainte
vigne de David et cette eau, jaillie de l'Agneau immaculé,
mélangés, sont devenus un seul mystère,
ainsi rassemble l'Église catholique de Jésus-Christ.
Car
notre Seigneur, Jésus-Christ, la nuit où il
fut livré, prit du pain dans ses mains saintes, rendit
grâces; le bénit, le sanctifia, le rompit et
le donna à ses disciples et apôtres, en disant
:
Prenez,
mangez-en tous: Ceci est mon corps, donné pour vous,
en rémission des péchés.
Semblablement
après le repas, il prit le calice et rendit grâces,
en but, le leur donna, en disant :
Prenez,
buvez-en tous: Ceci est mon sang, versé pour vous,
en rémission des péchés.
Toutes
les fois que vous mangez ce pain et buvez ce calice, vous
annoncez ma mort, vous proclamez ma résurrection,
vous faites mémoire de moi.
Le
peuple :
Ta
mort nous l'annonçons, ta résurrection nous
la proclamons.
Et
nous prions...
...accorde à nous tes serviteurs, la force de l'Esprit-Saint,
l'affermissement et l'accroissement de la foi, l'espérance
de l'éternelle vie future, par notre Seigneur Jésus-Christ,
avec qui, à Toi, le Père, est la gloire avec
le Saint-Esprit, dans les siècles!
Amen.
Papyrus
Andrieu-Collomp
Le
début de l'anaphore fait défaut
De
te célébrer, jour et nuit, toi qui as fait
le ciel et tout ce qui s'y trouve, la terre et tout ce qu'elle
contient, la mer et les fleuves et ceux qui les peuplent
; tu as créé l'homme à ton image et
ressemblance, tu as tout disposé avec la sagesse
et la seule véritable lumière, celle de ton
Fils, notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ.
C'est
pourquoi nous te rendons grâces, avec lui et le Saint-Esprit,
nous t'offrons cette oblation spirituelle, ce sacrifice
non-sanglant, avec tous les peuples, depuis le Levant jusqu'au
Couchant, du Nord jusqu'au Sud, car ton nom est saint parmi
toutes les nations.
En
tout lieu on offre de l'encens à ton saint nom, une
offrande pure, un sacrifice, une oblation.
Nous
te prions et te supplions: souviens-toi de la sainte et
unique Église catholique, de tous les peuples et
de tous les troupeaux.
Accorde
la paix, qui est du ciel à tous nos coeurs, et fais-nous
la grâce de la paix, tout au cours de la vie.
Et
du roi de la terre: que ses desseins soient des desseins
de paix, à notre égard, et à l'égard
de ton saint nom.