"
Surtout n'oublie rien, hâte-toi, nous devons être au
monastère Saint BICHOÏ à 21 heures ".
Le
ton amène de Sa Sainteté le Pape à l'adresse du
chauffeur plisse de joie le visage de celui-ci qui connaît son
maître.
Sa Sainteté
le Pape supervise lui-même le chargement des liturgies, bibles,
images pieuses. . . salades et. . . boîtes de chocolats dans le
coffre de sa voiture et, dans un sourire, nous invite à prendre
place. Nous nous engageons à grande vitesse sur la route cahoteuse
qui mène à GUIZEH.
Sa Sainteté le Pape qui a l'oeil à tout, sans doute l'avez-vous
déjà remarqué, invite le chauffeur à la
prudence tout en surveillant le moindre chien fou ou groupe d' enfants
rieurs susceptibles de passer sous nos roues.
Les Pyramides, sentinelles éternelles de lumière qui se
détachent sur l' écran de la nuit déjà tombée,
libératrices, nous ouvrent la route du Désert.
Au
chaos et à la pollution succèdent le silence presque palpable,
l'air enivrant du Désert. La voiture ne roule pas mais semble
glisser sur le long ruban d'un no man' s land absolu.
Telles des flèches qui atteignent au plus profond de l'âme,
les paroles de Sa Sainteté le Pape font écho dans le silence
du Désert qui nous définit l'essence même de l'attitude
monastique non pas abstraitement mais d'une manière vécue
expérimentale, l'attitude contemplative qui est enracinement
en Dieu.
Et de même que Saint Antoine le Grand,le père de tous les
moines, se livrait alternativement au travail manuel et à la
prière, Sa Sainteté le Pape CHENOUDA III, tout en nous
préparant et offrant Tameya (1) et Karkadé
(2), les nourritures terrestres, prie, nous bénit
et nous convainct que " les Saintes Ecritures Suffisent à
notre enseignement " (3), l' évangile
est assimilation vivante avant d' être référence
livresque, c' est en y modelant sa conduite que le moine se compromet
pour le Christ.
Une lumière à l'horizon nous indique le Rest-House, kilomètre
100 équidistant entre LE CAIRE et ALEXANDRIE.
La voiture bifurque à gauche au village de WADI-NATROUN puis
s'engage sur une piste bordée d'eucalyptus et de tamaris au bout
de laquelle émerge le clocher de l'enceinte du monastère
Saint BICHOÏ.
Nous descendons de voiture à un jet de pierre de la minuscule
porte située au nord du monastère; le chauffeur frappe
dans ses mains comme s' il applaudissait.
Le loquet
est tiré et aussitôt refermé. Exclamation du moine
gardien: c'est le Pape!
Une
minute d'attente qui semble une éternité. Bruit étouffé
de pas et froissement de tissu; la cloche du Paradis des moines sonne;
la porte s' ouvre laissant sortir du monastère une théorie
de moines qui l'un après l'autre se prosternent et baisent la
main du Pape qui les bénit et leur distribue un chocolat.
Cette nuit-là, en voyant les moines abîmés, confondus
dans leur métanie, humbles formes noires dans la clarté
crépusculaire du Désert, j'ai perçu ce que signifie
" chercher son salut ", " être sauvé
", c'est-à-dire plaire à Dieu, Dieu trouvant sa joie
à l'oeuvre de notre salut.
Cette nuit-là, j'ai compris que le salut commence par la distanciation
envers soi-même et s'accomplit dans la prière, l'appel
au Christ, l'invocation du nom Sauveur, l'effort continu de présence
à Dieu dans la cellule du moine puis, hors de la cellule, dans
le monde.
Cette nuit-là, j'entrai au monastère.
Le monastère
Deir Abba BICHOI :
Le monastère
Deir Abba BICHOI est le plus grand des quatre monastères qui
existent maintenant à WADI-NATROUN dans le désert de SCETE.
Les
trois autres s'appellent Deir ES SURIANI, monastère de la Vierge
ou monastère des Syriens ; Deir EL BARAMOUS ou monastère
des Romains; Deir ABOU MAKAR ou monastère Saint MACAIRE.
Le WADI- NATROUN ou Vallée du Sel forme une dépression
assez vaste dans le désert lybique qui borde immédiatement
la branche occidentale du Delta, à mi-chemin, comme nous l'avons
vu, entre LE CAIRE et ALEXANDRIE.
Ce monastère
fut fondé au début du IVè siècle "
six ans avant la mort de Macaire le Grand " par Abba (4)
BICHOI qui s'était retiré avec d'autres solitaires au
désert pour y mener une vie de pénitence et d'oraison.
A cette
époque le Wadi-Natroun n'était qu'une région aride
parmi les lacs salins producteurs de nitre.
Le monastère
Deir Abba BICHOI a subi maintes destructions et des restaurations qui
prouvent l'ardente volonté de maintenir dans ce coin du désert
la vie monastique telle qu'elle a été conçue par
les premiers ermites coptes.
Sous
l'impulsion de Sa Sainteté le Pape CHENOUDA III, de très
importants travaux de restauration, de rénovation et d'agrandissement
du monastère ont été entrepris: constructions de
cellules traditionnelles, c'est-à-dire à voûtes
et composées de deux petites pièces, d'une hostellerie,
d'une maison de retraite spirituelle pour pèlerins et étudiants,
d'une bibliothèque, d'ateliers de menuiserie, d'une cathédrale,
d'un mur d'enceinte qui relie le monastère au Deir ES SURIANI,
et grâce à la découverte d'une nappe d'eau importante,
d'un système d'irrigation permettant en plein désert la
culture d' arbres fruitiers et de légumes.
Aujourd'hui
le monastère Deir ABBA BICHOI compte une centaine de moines,
jeunes pour la plupart, tous ou à peu près gens cultivés,
souvent pourvus de titres universitaires, issus des familles bourgeoises
ou des classes libérales de la société copte qui
consacrent une place importante à l'étude à côté
des austérités traditionnelles.
De nos
jours comme autrefois, la règle des moines du monastère
Deir ABBA BICHOI est un mode de vie entre l'anachorétisme de
Saint ANTOINE (5) (251-356) et la vie communautaire
établie par Saint PACÔME (6) et mise
en pratique par Saint MACAlRE dans le désert de SCETE.
Les
moines mènent donc une vie semi-érémitique, c'est-à-dire
qu'ils vivent isolés en cellules, se réunissant à
la fin de la semaine pour les offices du dimanche.
La journée
du moine se partage entre le jeûne, la prière, le travail
manuel et l'étude des livres saints. Il se lève avant
quatre heures du matin pour l'office de l' encens et la divine liturgie.
Le moine
porte une soutane de laine noire et une ceinture de cuir et la cuculle,
sorte de capuchon noir orné de croix brodées.
La nourriture
est simple et frugale, le moins possible de viande et de laitage.
Dans
sa cellule, le moine est maître de son temps, de son occupation,
de sa nourriture.
Il jouit
d'une grande liberté qui lui permet d'exercer son esprit d'initiative.
Les
uns travaillent manuellement, surveillent les travaux d'irrigation et
les cultures, d'autres lisent, recopient des manuscrits, écrivent,
enseignent, peignent des icônes.
Le père
spirituel est la règle vivante du monastère, il doit être
capable de découvrir la voie personnelle des moines et de discerner
les desseins de Dieu pour chacun.
La prière,
don du Saint Esprit :
Pour
entrer dans la vie monastique, il suffit seulement d'aimer Dieu, d'obéir
à son supérieur et de vouloir faire son salut.
Au cours
d'un colloque au monastère Saint BICHOI, qui regroupait 14 Eglises
orthodoxes byzantines et orientales, membres du Conseil OEcuménique
des Eglises ainsi que plusieurs observateurs d'autres Eglises, il fut
demandé à un moine à quels critères d'admission
obéissait l'entrée de quelqu'un dans la vie monastique.
Voici sa réponse: " Dans la vie profane, j'étais
ingénieur, un jour j'ai senti l'appel de Dieu, j'ai tout laissé,
travail, famille, maison, et suis entré au monastère ".
Puis
il s'est levé, prêt à retourner dans sa cellule.
Le président
du Conseil OEcuménique, qui voulait en savoir plus, l'ayant retenu,
le moine, alors, la tête baissée, en souriant a ajouté:
" C'est très simple, il suffit de savoir prier. Et sait
vraiment prier celui dont la prière est exaucée parce
qu'elle est agréable à Dieu ".
La chose
essentielle que le chrétien doit demander dans la prière
avec la certitude d'être exaucé est le Saint Esprit (cf.
Luc II.13).
Esprit
qui permet de discerner quelle est la volonté de Dieu sur soi
et sur les autres et de la distinguer des appétits individualistes
et de la propre volonté.
Pour
être admis parmi les moines, le postulant doit avoir vécu
au moins une rencontre avec Dieu.
Le rôle
du père spirituel se réduit à aider le novice à
découvrir sa place devant la face de Dieu, de trouver sa voie
spirituelle, d'attacher le moine au Seigneur.
Soucieux
de l'attachement exclusif du frère à Dieu, le père
spirituel n'admet pas d'attachement à sa propre personne.
Il doit
sans cesse vivre dans l'Esprit et se renouveler dans l'Esprit, ce n'est
pas le père spirituel qui introduit ses fils dans l'intimité
de Dieu, mais seul l'Esprit.
Saint
ANTOINE le Grand, le père de tous les moines :
Saint
ANTOINE est le premier à appliquer strictement les préceptes
de l'Evangile.
Il part
pour le Désert et sa vie ne sera qu'un long pèlerinage
dans un désert de plus en plus intérieur.
Vivre
au désert, à l'image de MOISE, ELIE, Saint JEAN-BAPTISTE,
c'était revivre les grand moments de la Bible, dans ce lieu privilégié
de la recherche de Dieu, de la rencontre avec Dieu.
Pour
se préparer à sa mission, le Christ ne s' est-il pas laissé
conduire au Désert par l'Esprit Saint pour une longue période
de 40 jours et de 40 nuits ?
Le moine
ira donc chercher, ici-bas, sur ce terrain d' élection particulière
qu'est le désert qui porte naturellement au dénuement
et à la contemplation - à vivre l'Evangile, passer de
ce monde vain et mauvais au royaume d'éternité.
Aujourd'hui
comme hier le propre du moine est de fuir le monde, par sa prière
il veut avant tout se sauver et sauver des milliers de personnes. Etre
moine c'est renoncer à tout attachement (Gal. VI, 14) à
toute souillure du monde (Cor. VII, 1), c'est vivre dans l'humilité
(Phil. II, 6-8), prier sans cesse (Thes. V, 17), combattre les forces
du mal, vivre dans l'esprit des Apophtegmes, ces sentences dont la densité
et la limpidité non exemptes d'humour ont valeur d'oracles: "
Le signe distinctif du moine apparaît dans les tentations
" (Abba POËMEN), " Ce qui chasse les démons,
ce ne sont ni les jeûnes, ni les veilles, ni l'ascèse,
mais la véritable humilité " (Amma THEODORA),
" Pourquoi es-tu venu te faire moine ? N'est-ce pas pour supporter
l'épreuve ? " (Abba THEODORE de PHEME). " Si
le moine se retire au désert, ce n'est pas pour vivre une vie
intérieure exempte de toute tribulation, mais c'est bien, poussé
qu'il est par l'Esprit Saint, pour être mis à l'épreuve
par le diable et pour le vaincre à jamais en lui, afin de recevoir
pleinement son Dieu " (7) (cf. CASSIEN,
Institutions cénobitiques IV, 38).
C'est
dans la retraite du désert intérieur que Saint ANTOINE
connaît l'amour. Tel est le fruit du désert: l'amour.
"
Désormais, je ne crains plus Dieu, mais je l'aime, car l'amour
chasse la crainte "(8).
" Il était là chaque jour, martyr par la conscience
et athlète des luttes de la foi " (9),
" Il séjournait donc seul à la montagne intérieure
vaquant à la prière et à l'ascèse "
(10).
Atteindre
la pureté du Ca!ur et de l'esprit tel est l'enseignement de Saint
ANTOINE à ceux qui veulent " disposer l'âme
" à entendre la voix de Dieu et à se laisser mouvoir
par l'Esprit.
"
Qu'est d'autre le moine, sinon quelqu'un qui cherche à vivre
seul avec Dieu, et à lui parler nuit et jour " (11),
" La prière est l'épouse du moine " (12)
" avec laquelle il doit faire un seul être... se permettre
aucune infidélité " (13).
La prière
doit être authentique.
" Beaucoup d'hommes, en priant, ne prient pas " (14)
disait l'abbé IRENEE, " soit parce que leur coeur et
leur vie ne sont pas harmonisés à la prière, soit
parce qu'ils manquent d'ardeur dans la prière "
(15).
La prière doit être persévérante.
" Si tu n'as pas encore reçu le charisme de l'oraison
et de la psalmodie ", disait EVAGRE, " obstine-toi
et tu le recevras " (16).
" La prière des Pères du Désert empreinte
d'humilité et de charité, exprimée avec ardeur,
obtenait des grâces étonnantes pour les vivants et les
morts " (17). "
En outre, le commerce fréquent ou même incessant avec
Dieu, donnait à quelques-uns des Pères - tels PAMBO, SYLVAIN
et SlSCES - un visage aussi éclatant de gloire que celui de MOÏSE
après ses entretiens avec Dieu sur le Sinaï " (18)
(cf. Ex. 34,35).
L'attitude
de prière :
Abba
MACAIRE interrogé sur la manière de prier répondit:
"Il n'est pas nécessaire de beaucoup parler dans la prière,
mais étendons les mains et disons : Seigneur aie pitié
de moi, comme tu veux et comme tu le sais. Quand ton âme est en
difficulté, dis: Hâte-toi de me secourir. Et Dieu fait
miséricorde, car il sait ce qui nous convient ".
Dans
la position de prière dans l'Eglise primitive: les bras sont
ouverts, les paumes et le regard levés, cette attitude rappelle
la position du Christ en croix et l' importance du geste dans la liturgie.
A chaque
prostration, nous dit un nouveau Père du Désert, il est
bon de baiser la croix au prix de laquelle nous avons été
sauvés.
La prière
commence au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit car c'est
lui le Dieu unique qui doit être adoré. Vient ensuite la
doxologie, la glorification de la Sainte Trinité.
La prière
du coeur:
C'est
dans les milieux monastiques coptes qu'est attestée le plus anciennement
la pratique de " la prière du coeur " ou "
prière de Jésus " (19).
Saint
MACAIRE le Grand explique bien que dans ce monde de prière le
lieu par excellence de la grâce contemplative est le coeur.
"
Le coeur, en effet, est le maître et le roi de tout l'organisme
corporel, et lorsque la grâce s'empare des pâturages du
coeur, elle règne sur' tous les membres et toutes les pensées
; car là est l'intelligence, là se trouvent toutes les
pensées de l'âme et c'est là qu'elle attend le bien.
Voilà pourquoi la grâce pénètre dans tous
les membres du corps "(20).
EVAGRE le Pontique ( +399), disciple de Saint MACAIRE tenta d'intégrer
cette démarche de prière dans un système métaphysique
dont elle ne se départirait plus (21).
Au Vè
siècle, DIADOQUE de PHOTICE contribua rapidement à faire
connaître et apprécier la prière du coeur dans tout
l'Orient byzantin (22), et Saint JEAN CLIMAQUE higoumène
du monastère de Sainte Catherine du Mont Sinaï (vers 580-650)
fut le champion de l'hésychasme.
L 'hésychia
c'est la quiétude divine, la sainte impassibilité, la
prière continuelle rythmée sur les battements du coeur,
sur la respiration.
Le
moine hésychaste peut dire: " Mon coeur est affermi
" (Ps. L VII ; 8) , " Je dors, mais mon coeur veille
" (Cant. V; 2), il n'a d'autre occupation, ni méditation
que le cri " Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu,aie
pitié de moi ".
Le coeur
est le siège de la pensée et l'endroit le plus favorable
à la communion mystique. " L'hésychie c'est de
rechercher le Seigneur dans son coeur c'est-à-dire de garder
son coeur dans la prière et se retrouver constamment à
l'intérieur de ce dernier " (23).
La prière
des heures - horologion :
La
règle des 7 heures canoniques de prière fixée par
l'Eglise trouve son propre fondement spirituel dans le commandement
du Seigneur de " prier toujours et inlassablement "
(Luc 18.1).
Ainsi afin que la journée entière soit remplie par la
prière, l'Eglise a divisé les douze heures du jour en
six parties et a fixé pour chacune d'elles une prière
adaptée qui se compose de la psalmodie, d'un passage des Ecritures
et d'une oraison.
En outre
une prière au coeur de la nuit a été ajoutée
qui se subdivise en trois parties de façon à couvrir le
cours entier de la nuit. De cette façon, grâce aux sept
heures canoniques, la réalisation du précepte du Christ
sur la prière continuelle a été rendue possible.
Ainsi
les sept heures du jour, qui s' achèvent par la prière
au coeur de la nuit, continuent à témoigner de la vigilance
en l' attente du retour du Christ.
"
Maintenant si tu es conscient que la vigilance du coeur et la sanctification
de tous les instants de la journée constituent la base de la
discipline de la prière, tu peux aussi adopter ces normes à
ton rythme de travail quotidien, surtout si tes conditions de travail
ne te consentent presque jamais d'observer la pratique des sept moments
de prière quotidiens "(24).
Voir
son péché :
"
L'authentique homme de prière, non seulement porte dans son
coeur ses frères et les présente à Dieu, mais encore
il porte Dieu à ses frères et à tous les hommes,
avant tout aux pécheurs. Pécheur qui a obtenu de Dieu
le don de voir ses propres péchés, l 'homme de prière
sait voir dans l'autre l'image de Dieu que chacun porte en soi et sait
la faire émerger au-dessus du péché qui la souille.
Prier c'est invoquer l'Esprit, Esprit qui nous convainc du péché
et Esprit consolateur (cf. Jean 16.8,7). Prier c'est obtenir le don
du rétablissement de notre condition de fils qui crie: "
Abba, Père " . Comme les anciens dans leur vie de prière,
les nouveaux Pères du Désert de Scété disent
aujourd'hui: " Pourquoi donc certains ont des révélations
et voient les anges ?
Bienheureux
plutôt celui qui voit son péché " (25).
Il est
permis d'espérer que de nouveaux disciples des Pères du
Désert se lèveront parmi les fils de l'Egypte de demain
comme au temps de PAUL de THEBES, d'ANTOINE le Grand, de PACOME, de
MACAIRE, de CHENOUDA, de BICHOl : ces communautés d'hommes continueront
à témoigner de la transcendance de Dieu.
Demain
comme aujourd'hui les prières et les pénitences de ces
âmes contemplatives continueront à profiter à l'Eglise
tout entière et à s'étendre à tout l'univers.
+ Abba
ATHANASIOS.