Né
à Damanhour près d'Alexandrie d'Égypte en 298,
consacré évêque en 328, appelé dans la liturgie
copte " l'apostolique ", ses titres de gloire sont
innombrables : phare de l'Orient, colonne de la foi, défenseur
du Concile de Nicée.
Il meurt
auréolé de gloire et de vertus le 2 mai 373 (*).
"
Au moment même où l'Eglise recevait son droit de cité
dans l'Empire romain et connaissait la crise de pensée la plus
violente de son histoire, Saint Athanase fût le défenseur
acharné de la foi traditionnelle et permit le triomphe de l'Orthodoxie.
En
outre il eut à lutter pour assurer l'indépendance de l'Eglise
en face d'un pouvoir temporel qui aurait souhaité mettre la foi
chrétienne au service de l'État. Enfin la vie mouvementée
du glorieux évêque ne l'empêcha nullement d'orienter
son peuple vers lui un idéal de perfection chrétienne
toujours plus approfondi " J. M. Leroux in Athanase d'Alexandrie.
Par
sa foi, ses qualités de pasteur, sa parfaite connaissance de
la tradition chrétienne, son caractère indomptable tempéré
par sa fidélité en amitié, Saint Athanase eut la
force de soutenir pendant près d'un demi-siècle le poids
de la chrétienté tout entière pour défendre
la divinité du Verbe incarné consubstantiel au Père
et ainsi assurer la transmission du message traditionnel (Concile de
Nicée en 325 contre Arius).
Ni l'exil
ni la proscription, ni la lâcheté du clergé, ni
la solitude, ni la chute de ses amis ne le firent dévier un seul
instant de la ligne droite qu'il s'était tracée.
Grand
ami des moines, Athanase nous a retracé la vie de Saint Antoine,
fondateur de la vie érémitique en Égypte.
Toutes
ses oeuvres n'étant pas encore traduites en français,
citons parmi les plus connues: "Contre les Païens ",
" De l'incarnation du Verbe de Dieu ", " Lettre
aux évêques d'Egypte ", "Quatre lettres
à Sérapion sur le Saint Esprit ".
Doctrine
d'Arius (condamnée par Athanase au Concile de Nicée en
325)
Malgré
la difficulté du texte, qui repose sur toute une doctrine philosophique
et théologique, il est apparu essentiel d'exposer ici la doctrine
d'Arius, telle que l'a résumée Athanase, puisque sa vie
fut une lutte incessante contre cette doctrine.
Le bienheureux
Alexandre rejeta Arius de l'Église parce que cet impie disait
: " Que le Père n'a pas toujours été Dieu
et que le Fils ne l'a pas toujours été non plus ; mais
que toute chose venant du néant, le Fils venait aussi du néant
; que tout ayant été créé, le Fils aussi
a été créé.
En
outre, comme toutes les choses ont en eut commencement, le Verbe de
Dieu aussi n'était pas d'abord, mais il a eu également
un commencement, et il n'est venu à l'existence que lorsque Dieu
se résolut de le créer.
Le Verbe est donc l'une des oeuvres de Dieu.
De
sa nature, il est changeant, mais par la force de sa volonté,
il est resté bon alors qu'il aurait pli, comme tout autre, être
bon ou mauvais ; aussi Dieu, connaissant par sa science infinie que
le Verbe serait toujours bon, lui a donné par avance cette gloire
qu'il méritait à juste titre par sa force de volonté,
puisqu'il s'est montré dans ses oeuvres tel que Dieu l'avait
prévu ".
Aussi
disent-ils que " Le Christ n'est pas vraiment Dieu ",
mais qu'il n'est appelé ainsi que par communication... !.
Et
voici la réfutation d'Athanase
Peut-on
appeler chrétien celui qui professe de telles idées puisqu'elles
sont la négation même de l'Évangile ?
Saint
Jean affirme en effet : " Au commencement était le Verbe
" et ils osent dire que le Verbe n'existait pas avant d'être
créé.
Saint
jean dit ensuite : " Et nous sommes dans son Fils véritable
Jésus-Christ, et lui est le vrai Dieu et la vie éternelle
" ; et ils prétendent que le Christ n'est pas Dieu, mais
qu'Il n'est appelé ainsi que par communication.
L'Apôtre
Saint Paul de son côté s'adresse aux païens et leur
reproche " d'adorer la créature et de la préférer
au Créateur ", et ils ont l'audace de dire que le Fils
est une créature et ils l'adorent comme tel !
Et que
font-ils alors des textes où le Seigneur lui-même dit :
" Moi et mon Père, nous sommes un " et "
Qui me voit, voit mon Père ", ou de cette parole
de Saint Paul qui dit : " Il est le rayon de la gloire de Dieu
et l'image de sa substance ".
Qui
donc pourtant ne voit que le rayon est inséparable de la lumière,
qu'il participe à sa nature et ne peut en être distingué
?
(Lettre
aux évêques d'Égypte, 14)
(*)
le 15 mai semon le calendrier Julien