PLANCHE LXI - ATHANASE

Église de la Vierge, Los Angeles, 1993 ; 2,20 m/1,20 m
Fête 7 bashans (2 mai julien, 15 mai grégorien) ; 30 tout (27 septembre julien, 10 octobre grégorien)
Époque : IVe siècle (298-373)
Translittération et traduction de l'inscription : ATHANASIOS PIAPOSTOLIKOS / PI 318 ETAUTHÔOUTI KHEN NIKEA /ARIOS - ATHANASE L'APOSTOLIQUE / LES 318 PÈRES DE NICÉE / ARIUS

 

Athanase (298-373 ; ce nom signifie " Immortel ") est le 20e pape-patriarche d'Alexandrie.

Le Synaxaire rapporte que, étant enfant, il se joignit à des jeunes chrétiens qui, par jeu, le baptisèrent et l'élurent patriarche.

Le pape d'Alexandrie, Alexandre, qui observait la scène, pressentit en lui un appel particulier et le garda dans son entourage.

En effet, Athanase devint chrétien, puis, ordonné diacre, participa au premier concile oecuménique à Nicée en 325 ; il y joua un rôle important, en particulier dans l'élaboration du Credo qui porte son nom. Intronisé pape d'Alexandrie en 326, Athanase dût affronter l'hérésie arienne qui niait la divinité du Christ et qui prit une ampleur considérable à cette époque, puisque l'empereur et la grande majorité des évêques s'y rallièrent.

Seul contre tous (1) et malgré cinq exils (2), il soutint fermement la doctrine orthodoxe et sauva la foi chrétienne, ce qui lui mérita le titre d'" Apostolique " , Athanase joua également un rôle essentiel dans la fondation de l'Église d'Éthiopie et ordonna le premier évêque d'Axoum, Fromentius, apôtre de l'Éthiopie.

Disciple d'Antoine l'ermite, Athanase favorisa l'expansion du monachisme ; il écrivit la Vie d'Antoine, texte admirable qui eut un impact immense sur le développement de la vie ascétique chrétienne tant en Orient qu'en Occident (3).

Enfin, il est l'auteur de - divers ouvrages, dont deux grandes Lettres sur la Virginité, et d'un célèbre traité, De l'Incarnation.

La plupart de ses oeuvres ont été écrites en grec, mais le copte était sa langue maternelle et il existe de nombreuses versions coptes de ses ouvrages.

L'Église copte est particulièrement fière d'avoir donné au monde Athanase le Grand, qu'elle mentionne dans sa liturgie eucharistique (Livre IX, p. 119).

Le sol sombre, divisé en carreaux, évoque les errements théologiques et la multiplication des
hérésies contre lesquelles Athanase eut à lutter au cours de son épiscopat.

Foulant au sol Arius, symbole de l'erreur car il considérait le Christ comme une créature, Athanase le Grand se dresse en figure de proue et berger fidèle de l'Eglise, devant l'assemblée des évêques au concile de Nicée : comme toutes les lignes du sol, tous les regards des évêques convergent vers le visage d'Athanase, qui se tient dans la pleine lumière de la vérité.

Revêtu du voile des moines, portant au front l'étoile de la virginité dont il a chanté les vertus, Athanase expose le texte du Credo, dont on peut lire (en copte, arabe et anglais) la phrase : "engendré, non pas créé, de même nature que le Père".

Cette affirmation de la divinité du Christ est la réponse de l'Orthodoxie à l'hérésie arienne.

Personnage emblématique du courage, de la fidélité poussée jusqu'à l'héroïsme et de l'intelligence éclairée par la vérité divine, Athanase mérite pleinement ses titres d'Apôtre, Père de l'Eglise, Berger fidèle et Martyr.

" O grand Athanase, Berger fidèle du troupeau du Christ dans l'Univers, toi qui fus exilé par les rois
en raison de ton orthodoxie, toi qui as rempli le monde de tes enseignements, tu as irrigué l'Egypte de ta prédication pendant quarante-sept ans, par le fleuve abondant jailli de tes lèvres bienheureuses.

Comme les apôtres, tu as mené un combat ardent et vraiment charitable [...]
Salut à celui qui est devenu apôtre comme les disciples, salut à celui qui est devenu martyr sans effusion de sang. " Livre VII, pp. 431-432.

1. A quelqu'un qui lui disait : " Tout le monde est contre vous ", il répondit : " Et moi, je suis contre le monde ", d'où son surnom : " Athanase Contromondo ".
2. Dans la ville de Trèves, en Allemagne, un " Centre copte orthodoxe Saint-Athanase " a été fondé pour commémorer le séjour d'Athanase en ce lieu.
3. Au monastère Saint-Antoine, une remarquable peinture murale d'Athanase place celui-ci dans le sanctuaire, comme saint Marc ; cf. VAN MOORSEL, Saint-Antoine I, pl. 27.

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