Le nom
de Ménas (Mina, en copte) signifie " Amen ".
Fils
du gouverneur égyptien de Phrygie, Ménas entra dans l'armée
et suivit la même carrière que son père.
Lorsque
la persécution de Dioclétien éclata, il démissionna
et se retira au désert.
Ayant
eu une vision des martyrs couronnés de gloire, il revint en ville
et confessa publiquement sa foi; il fut torturé et décapité.
Les
chrétiens reprirent son corps, qui, livré aux flammes,
était resté intact.
La légende
raconte que des gens résidant en Phrygie emportèrent son
corps pour qu'il les protège lors d'un voyage qu'ils devaient
effectuer en Egypte.
Lorsqu'ils
eurent terminé leurs affaires à Alexandrie, ils voulurent
remporter la dépouille du saint, mais le chameau sur lequel ils
l'avaient placée refusa d'avancer.
Ils
virent là un signe du ciel, ensevelirent le saint et lui bâtirent
un monument en ce lieu, situé entre Alexandrie et Scété.
Quelque
temps plus tard, des miracles se produisirent en ce lieu.
L'empereur
de Constantinople y fit édifier une église, autour de
laquelle se développa une grande ville.
Aux
Ve et VIe siècles, le culte de Ménas se répandit
dans tout le Bassin méditerranéen ; des églises
lui furent dédiées à Rome, Arles, Cologne.
On venait
d'Orient et d'Occident se recueillir sur sa tombe, et on emportait de
l'eau ou de l'huile bénites dans de petites fioles de terre cuite
appelées " ampoules (ou eulogies) de saint Ménas
".
La conquête
musulmane eut raison de ce haut-lieu de pèlerinage chrétien
: la ville et l'église furent ruinées, jusqu'à
l'époque contemporaine où, sous l'impulsion du pape d'Alexandrie
Cyrille VI, une église et des bâtiments monastiques furent
reconstruits et accueillent à nouveau de nombreux pèlerins.
"Ménas
le Combattant, le Brave, le Fort, le Thaumaturge, le Béni, le
Grand, le Martyr, le Juste, l'Ami de Dieu, le Chaste... "
La richesse
des titres décernés par les hymnes coptes à saint
Ménas reflète l'importance du rayonnement de ce saint
en Egypte et bien au-delà.
Pourtant,
c'est presque un enfant que nous avons sous les yeux : la simplicité
de son vêtement, la douceur de son visage, son geste d'offrande
et de prière et l'humilité qui émane de tout son
être offert reflètent cette transformation qu'opère
l'Esprit Saint dans l'âme du chrétien qui se livre à
son action malgré sa formation militaire et sa situation importante
dans le monde, Ménas a acquis, par son total abandon au Seigneur,
sa pleine stature d'enfant de Dieu, qui lui donne tout pouvoir sur le
coeur de son Père divin.
De là
vient sa puissance de thaumaturge qui a bouleversé le monde chrétien
du haut-Moyen Âge.
Sous
ses pieds le désert brûlant reçoit la grâce
de la lumière spirituelle, et porte des fruits de vie : les palmiers
et le monastère.
Les
chameaux qui lui sont soumis rappellent le miracle de son ensevelissement
en ce lieu qui allait devenir source de grâce pour les multitudes.
"
Saint Ménas a entendu la voix divine
il a aussitôt abandonné le monde et ses gloires périssables,
il s'est livré à la mort et son corps a été
la proie des flammes ;
il a accepté de terribles tortures à cause du Fils du
Dieu vivant [...]
Tu es la Pierre plus précieuse que l'or et l'argent, toi, le
Combattant fort, Abba Ménas [...] Nombreux sont les miracles
que tu as accomplis en réponse à nos invocations.
Tu
es venu comme un médecin guérir nos maladies.
Ton corps qui se trouve en Egypte
est une source intarissable de prodiges et de merveilles. "
Livre VI, pp. 375-378.
1. La littérature
et l'iconographie sur saint Ménas sont abondantes ; voir par
exemple VAN MOORSEL, Catalogue, D2, et Saint-Antoine I,
pl. 95. Supplément bibliographique : LMC, n° 27-28, pp. 139-154
et 155-165.
notice du synaxaire
orthodoxe
vie du saint
représentations
liens
cantique