Saint
Ménas est un de nos martyrs les plus célèbres qui,
depuis des siècles, jouit d'une
incroyable popularité.
Du
jour où les restes de cet enfant d'Egypte furent ramenés
dans sa mère-patrie, son culte prit des proportions extraordinaires.
Le
souvenir de son nom s'est conservé dans le pays, jadis témoin
de ses bienfaits et spectateur des troupes innombrables de pèlerins
qui y affluaient de toutes parts.
Ménas
était né à Nikiou (aujourd'hui Menouf, en Basse-Egypte),
de parents chrétiens, dans la seconde moitié du IIIe siècle.
Il
s'engagea de bonne heure dans la milice romaine et prit rang dans la
Légion Rutilienne.
Il
conserva au milieu de ses compagnons d'armes toute la splendeur de sa
foi et la volonté de sa vertu.
Après
quelques années de service en Egypte, il suivit à Cotyée,
petite ville de la Phrygie, le détachement auquel il appartenait.
Ménas
ne modifia en rien les pieuses pratiques de sa vie journalière,
jusqu'au jour où l'édit des nouveaux maîtres du
monde, Diocletien et Maximien, reçut lecture publique sur la
place de la ville.
Ménas
profita de cette occasion pour exécuter le projet caressé
depuis longtemps de se retirer en ermite dans le désert, comme
si les aspirations des âmes égyptiennes de cette époque
l'avaient accompagné et le travaillaient dans sa nouvelle résidence.
Par
l'austérité de sa vie pénitente, il se préparait
à la lutte terrible qu'il savait devoir tôt ou tard, selon
de trop justes prévisions, mettre un terme prématuré
à son existence.
Après
cinq années d'absence, Ménas, à l'inspiration de
la grâce divine, se décida à frapper un grand coup.
Il quitta
sa retraite et entra à Cotyée un jour de grande fête,
alors que tout le peuple était assemblé dans l'amphithéâtre.
Ménas
s'avança dans l'arène entre deux tournois et se mit à
crier ce verset du prophète:
"J'ai
été découvert par ceux qui ne me cherchaient pas,
et j'ai été manifesté à ceux qui ne me réclamaient
nullement ".
Le préfet
Pirrus se fit amener l'inconnu et, après un long interrogatoire,
mit à la torture le courageux confesseur de la foi.
Finalement,
il fut décapité.
Son
corps fut rapporté en Egypte lorsque la légion de Cotyée
reprit le chemin de la mère-patrie, pour gagner la Cyrénaïque
où elle avait été transférée.
On plaça
les reliques du saint martyr sur le dos d'un chameau.
A l'extrémité
du lac Maréotis, aux environs de la grande Taposiris
"
LE MONDE COPTE "
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