SENTENCES
Saint Isaac le Syrien
LXXXV à XCVI

LXXXV. - Prendre en haine, avec toute la sincérité du coeur les causes du péché, voilà la condition première pour se libérer de la jouissance créée par l'action du péché. Telle est la plus intense des luttes que l'homme ait à soutenir : elle constitue la pierre de touche de sa
liberté.

LXXXVI. - Toute joie est suivie d'une souffrance ; toute souffrance endurée au nom de Dieu est suivie d'une joie.

LXXXVII. - Aucune vertu ne surpasse la pénitence ; celle-ci, en effet, n'atteint jamais sa perfection ; elle convient à tous, aux pécheurs comme aux justes, elle ne connaît point de limites dans son ascension, parce que la perfection des plus parfaits n'est en réalité qu'imperfection. Aussi, jusqu'à la mort, ne peut-on la déterminer ni par le temps, ni par les oeuvres.

LXXXVIII. - Les passions ressemblent à ces chiens qui fréquentent les halles aux viandes ; une voix forte suffit à les mettre en fuite ; mais si l'on oublie de les remarquer, les voici qui reprennent l'offensive, tels des lions redoutables. Apprends à dompter le désir dans l' oeuf.

LXXXIX. - Scrute toujours tes pensées, et prie pour acquérir dans la vie le regard qui voit la vérité. Alors s'ouvriront pour toi les fontaines de la joie, et tu découvriras des affections plus douces que le miel.

XC. - Prie Dieu de te faire ressentir le désir de l'Esprit et l'ardeur pour l'obtenir.

XCI. - Une faible affliction en vue de Dieu est supérieure à une grande oeuvre accomplie sans affliction, parce que celle-ci quand elle est spontanée, donne la preuve effective de la foi ; tandis que l'oeuvre de la quiétude n'est que la résultante de l'ennui de l'âme.

XCII. - Ce que l'on accomplit sans effort ne dépasse pas le mérite des gens du monde, qui font l'aumône avec les biens extérieurs, sans rien acquérir en eux-mêmes.

XCIII. - Qui se soumet à Dieu est près de voir toutes choses se soumettre à lui. Qui a su se connaître obtient la science de toutes choses, car la connaissance de soi-même est la plénitude de la science.

XCIV. - Les pensées, pour employer une image, sont comparables à l'eau : tant qu'on les contient de toutes parts, elles conservent un ordre régulier, mais si on les laisse franchir tant soit peu la digue, elles dévastent l'enceinte et occasionnent de grands ravages.

XCV. - Le craintif révèle deux maux dont il souffre : l'attachement à son corps et la faiblesse de sa foi. Le premier de ces maux est d'ailleurs un signe d'incrédulité, car le dédaigner c'est témoigner que de toute son âme on croit en Dieu et en la vie future.

XCVI. - J'ai clairement compris que Dieu et ses anges se réjouissent quand nous sommes dans la nécessité, tandis que le diable et ses sectateurs sont heureux de notre quiétude.


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