SENTENCES
Saint Isaac le Syrien
LXI à LXXII

LXI. - L'humble, quelquefois, dans sa solitude, se fait honte à lui-même.

LXI I. - Quand tu adoptes devant Dieu l'attitude de la prière, assimile-toi en pensée à la fourmi, à la bête qui rampe sur terre, à la sangsue ou au nourrisson vagissant. N'emprunte rien alors au langage de la science, mais rapproche-toi de Dieu, présente-toi à ses yeux avec la pensée d'un jeune enfant afin de recevoir la grâce de cette paternelle sollicitude que déploient les pères envers leurs nouveau-nés.

LXI I I. - Demande à Dieu de te donner la mesure de foi qui peut emplir ton âme. Et si tu en ressens les délices, il m'est aisé de dire que rien alors ne te détournera du Christ.

LXIV. - Ceux qui s'exercent dans la connaissance de l'intellect' désirent-ils s'élever jusqu'à celle de l'Esprit ? Qu'ils renoncent à la première, à tous les replis de ses finesses, à la complexité variée de ses méthodes, et adoptent la manière de penser d'un jeune enfant : sinon il leur sera impossible de saisir la moindre parcelle de la connaissance de l'Esprit.

LXV. - On dit du royaume des cieux qu'il est une contemplation spirituelle. Ce n'est point le travail de la pensée qui permet d'en goûter la saveur, mais la grâce seule. La purification est la condition préalable sans laquelle on ne saurait posséder les forces suffisantes pour en entendre même parler. Nul ne l'acquiert par l'étude.

LXVI. - Il est impossible de respirer lorsque la tête est immergée dans l'eau ; de même, plongée dans les soucis de la terre,
la pensée est impuissante à s'assimiler les sensations du Monde Nouveau.

LXVII. - Les pensées qui effraient et épouvantent l'homme dérivent ordinairement de celles qui le font aspirer à la quiétude.

LXVIII. - L'espoir de la quiétude a contraint les hommes, en tout temps, à oublier ce qui est grand.

LXIX. - La négligence du royaume des cieux ne s'explique que par le désir de la faible consolation d'ici-bas.

LXX. - Qui ignore que les oiseaux aussi se laissent attirer vers le filet par l'appât de la quiétude ?

LXXI. - La première des passions est l'amour-propre ; la première des vertus - le dédain de la quiétude.

LXXII. - Un de nos Pères, dit-on, ne faisait consister sa prière pendant quarante jours qu'en une seule phrase : " J'ai péché en tant qu'homme, pardonne-moi en tant que Dieu. " Les autres Pères l'entendaient répéter ces mots sans cesse, avec une contrition mêlée de larmes, unique prière qui, nuit et jour, remplaçait pour lui tous les offices.


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