SENTENCES
Saint Isaac le Syrien
XLIX à LX

XLIX. - Tant que tu as des doigts, signe-toi dans la prière avant la venue de la mort. Tant que tu as des yeux, emplis-les de larmes, jusqu'au moment où la cendre les recouvrira. A peine le vent a-t-il soufflé sur la rose, on la voit se flétrir ; pareillement, si à l'intérieur de toi on pouvait souffler sur l'un des éléments qui te composent, tu cesserais de vivre. Homme pénètre-toi de cette vérité, que la mort est ton destin.

L. - Celui qui s'est empli du sentiment de ses péchés est supérieur à celui dont la prière ressuscite les morts. Mieux vaut passer une heure à soupirer sur l'état de son âme que d'apporter au monde entier l'aide de son regard. Parvenir à se voir soi-même, voilà qui est plus désirable que de voir les anges.

LI. - Le silence est le mystère du siècle futur.

LII. - Prier avec zèle, c'est mourir au monde.

LIII. - Ce qu'est le sel pour tout aliment, l'humilité l'est pour toute vertu.

LIV. - Il importe de savoir que pendant la durée des vingt-quatre heures du jour et de la nuit, nous avons besoin de pénitence. Voici le sens de ce mot, tel que nous l'a révélé la nature réelle des choses c'est, unie à la contrition et à la prière, l'inlassable demande à Dieu, de nous remettre les fautes passées, ainsi que celle de nous garder des errements futurs.

LV. - Qu'est-ce que la pureté ? En peu de mots, c'est la miséricorde du coeur à l'égard de la nature entière. Et qu'est-ce que la miséricorde du coeur ? C'est la flamme qui l'embrase à l'égard de toute la création, des hommes, des oiseaux, des quadrupèdes, des démons, de tout être créé. Quand il songe à eux, ou quand il les regarde, l'homme sent ses yeux s'emplir des larmes d'une profonde, d'une intense pitié qui lui étreint le coeur et le rend incapable de tolérer, d'entendre, de voir le moindre tort ou la moindre affliction endurés par une créature. C'est pourquoi la prière, accompagnée de larmes s'étend à toute heure aussi bien sur les êtres dépourvus de parole que sur les ennemis de la vérité ou sur ceux qui lui nuisent, pour leur préservation ou leur purification. L'homme prie, de même, pour l'espèce rampante avec une compassion immense et sans mesure qui naissant en son coeur, l'assimile à Dieu.

LVI. - Voici le signe révélateur de ceux qui ont atteint la perfection : si dix fois par jour on les livre au bûcher pour l'amour des hommes, dix fois par jour ils estimeront que c'est insuffisant.

LVII. - La fin de toutes choses est notre Seigneur et notre Dieu. Par amour pour la création, Il a livré Son Fils unique à la mort de la croix. Non qu'il Lui eut été impossible de nous racheter d'une autre manière ; mais Il nous a révélé ainsi son amour surabondant et par la mort de Son Fils seul engendré, Il nous a rapprochés de Lui. S'Il avait possédé quelque chose de plus précieux, Il nous l'aurait donné afin de gagner ainsi notre race. Son amour suprême a daigné nous laisser notre liberté entière sans la contraindre bien qu'Il en ait eu la puissance, afin que l'amour de notre coeur nous rapprochât spontanément de Lui.

LVIII - La présomption disperse l'âme dans la rêverie et l'amène à errer parmi les nuages de ses pensées, à parcourir ainsi toute la terre sans ordre et sans but ; l'humilité, au contraire, la rassemble dans le silence, l'amène à se concentrer en elle-même.

LIX. - De même que l'âme demeure invisible et inconnue au regard terrestre, de même celui qui a choisi l'humilité pour règle vit ignoré parmi les hommes.

LX. - L'humilité ne cède jamais à une nécessité génératrice de trouble ou de confusion.

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