SENTENCES
Saint Isaac le Syrien
XXVà XXXVI

XXV. - Le premier signe de l'obscurcissement de l'esprit est la paresse dans le service de Dieu et dans la prière.

XXVI. - La constante concentration de la pensée en Dieu extirpe les passions et les contraint à la fuite. Telle est l'épée qui leur porte le coup mortel.

XXVI I. - L'oeuvre de la Croix se divise en deux parties, conformément à la dualité de notre nature corporelle et spirituelle : la première fait supporter les afflictions corporelles, ou privations inévitables dans la lutte contre les passions : c'est l'action ; la seconde anime le travail subtil de l'esprit, oriente la pensée vers Dieu, nous maintient dans l'état de prière et nous apporte d'autres bienfaits du même ordre : c'est la contemplation. Tout homme qui, avant d'avoir terminé le parfait apprentissage de la première, se hasarde dans la seconde, séduit par la suavité qu'il y discerne -sinon par sa propre paresse - est châtié par le courroux divin, pour n'avoir point d'abord " dompté jusqu'à la mort ses membres terrestres " ( Coloss. 3, 5 ) , c'est-à-dire chassé par le fardeau de la croix ses pensées impures, et pour avoir haussé l'audace de son esprit jusqu'à la gloire de cette même croix.

XXVIII. - On dit que ce qui vient de Dieu arrive de soi-même sans que l'on s'en rende compte. C'est vrai à condition que le réceptacle soit pur. Si, au contraire, tu as l'oeil spirituel terni, n'ose point fixer ton regard sur le globe solaire : tu perdrais même le pauvre rayon que tu possèdes.

XXIX. - La croix est la volonté prête à toutes les douleurs.

XXX. - La vertu est mère de l'affliction en Dieu, qui engendre l'humilité, à laquelle est conférée la grâce.

XXXI. - La voie de Dieu est une croix quotidienne. Nul n'est monté aux cieux en menant une vie de fraîcheur. Nous savons où cette dernière se termine.

XXXII. - Les fils de Dieu se distinguent des autres en ce qu'ils vivent dans la peine, tandis que le monde se réjouit dans les délices de la quiétude. Car Dieu n'a pas désiré que ses aînés connaissent le repos loin de leur vie corporelle.

XXXIII. - La joie en Dieu dépasse en puissance la vie d'ici-bas; celui qui l'a trouvée ne tiendra compte d'aucune douleur, ni même de l'existence ; nul autre sentiment ne demeurera pour lui, s'il l'a connue réellement. L'amour divin donne plus de joie que la vie, et la connaissance de Dieu - qui fait naître cet amour -donne plus de douceur que le miel.

XXXIV. - Les larmes servent à l'esprit de limite entre le corporel et le spirituel, entre l'état passionnel et la pureté.

XXXV. - Quand l'homme reconnaît-il que son coeur a atteint la pureté ? Lorsqu'il considère tous les hommes comme bons, sans qu'aucun ne lui apparaisse impur et souillé ; alors, en vérité, il est pur de coeur.

XXXVI. - Qu'est-ce que la pureté ? Où est sa limite ? La pureté consiste dans l'oubli des méthodes de connaissance empruntées à la nature dans le monde. Et voici la limite qui permet de s'en affranchir et de se placer en dehors d'elle: l'homme doit retourner à la simplicité première, à sa première nature ignorante du mal, redevenir pour ainsi dire un enfant, mais sans les défauts de l'enfance.

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