L'ENTREE EN EGYPTE
Extrait du livre L'incarnation de la lumière


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PLANCHE XII - L'ENTREE EN EGYPTE
Église Saint-Pierre et Saint-Paul à Santa Monica, Los Angeles, 1997 ; 1,20 m/0,80 m
Fête : 24 bashans (19 mai julien, 1er juin grégorien)
Traduction de l'inscription en anglais et en arabe : D'ÉGYPTE J'AI APPELÉ MON FILS
Matthieu 2, 14-15

" Joseph se leva, prit de nuit l'enfant et sa mère et se retira en Egypte où il demeura jusqu'à la mort d'Hérode. Ainsi devait s'accomplir cet oracle prophétique du Seigneur : d'Egypte, j'ai appelé mon fils." (Mt. 2, 14-15).


C'est l'icône égyptienne par excellence (1).

Isaac Fanous et ses élèves en ont réalisé de nombreuses versions.

Ce récit revêt en Egypte l'importance d'un événement fondateur : dans la tradition copte, on ne parle pas de " la Fuite en Egypte " mais de l'" Entrée du Seigneur en Egypte ", ce qui rappelle l'"Entrée du Seigneur à Jérusalem" le jour des Rameaux ; de très nombreuses traditions illustrent cet événement, vécu en quelque sorte comme l'" Illumination " et la conversion de l'Égypte (2).

L'Egypte est évoquée par le Nil, l'ibis (3), les palmiers dattiers, formant entre eux une pyramide (4), le temple d'Héliopolis, lieu traditionnel du passage de la Sainte Famille.

Le triple mouvement qui anime cette icône permet de saisir dans toute sa profondeur le message lié à l'événement.

Le premier mouvement, de gauche à droite, évoque le déplacement historique de la Sainte Famille qui arrive en Egypte, sous la conduite de Joseph sur qui repose l'ange.

Le second mouvement est pyramidal : la terre d'Egypte en accueillant son sauveur s'offre à la lumière divine qui vient à sa rencontre et qui la féconde : les palmiers s'élèvent, s'ouvrent en éventail et donnent leurs fruits, la terre fleurit et le Nil, source de vie, devient porteur de vie éternelle les poissons, symboles des évangélistes (5), sont déjà attentifs à Celui qui vient, les lotus préfigurent les sept sacrements par lesquelles l'Eglise transmettra la vie divine.

Le troisième mouvement est frontal.

Derrière l'humilité de la scène, c'est une Vierge en Majesté qui nous fait face : vêtue de son manteau bleu étoilé, elle est " le nuage léger " prophétisé par Isaïe, le trône du Christ (6); le temps de ce voyage, l'âne lui-même est élevé au rang de Chérubin, car c'est lui qui porte le trône de la Majesté divine (7); il nous regarde avec intensité, comme pour nous appeler silencieusement à partager sa joie.

En allant vers l'Egypte, pays païen, c'est en effet à toutes les nations, à la création entière et à chacun d'entre nous qu'est offert le salut : par son geste, l'ange nous désigne le Messie.

" J'ouvre la bouche pour louer le Christ mon Sauveur et pour glorifier sa Mère, la Nuée légère, qui est descendue en Egypte en portant Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Il a brisé les idoles d'Egypte, a fait sortir [les Egyptiens] de l'obscurité et de la mécréance et les a sauvés de la perdition ; ils étaient perdus dans les ténèbres de l'idolâtrie : il les a illuminés par la gloire de sa divinité...

"Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière "; le Seigneur Jésus est venu nous sauver, il nous a donné la vie à la place de la mort. Qu'il soit loué avec sa Mère, qui l'a porté et a été son Trône. " Livre VII, p. 461.


1. Cf. LMC, n° 19, pp. 27-32. Ce thème est abondamment représenté, en Orient comme en Occident. Pour l'Égypte, voir ATALLA, Icônes, pp. 11, 23 et 129, et VAN MOORSEL, Catalogue, 16d, 39a et 42d.
2. Supra, pp. 29-31. Le n° 33-34 du Monde Copte est consacré à ce thème de la Sainte Famille en Égypte.
3. Il s'agit de l'ibis sacré, qui a complètement disparu de l'Egypte actuelle, où il est remplacé par le héron garde-boeufs ; dans l'Égypte ancienne, l'ibis était l'animal sacré du dieu Thôt ; dans le christianisme, il est identifié au Sauveur car il débarrasse la terre des insectes nuisibles, comme le Christ a débarrassé l'Égypte des idoles.
4. La fête célébrant l'entrée du Christ en Égypte est le 24 bashans, pendant la saison de maturité des dattes en Égypte.
5 C'est une tradition copte, car les poissons vont, par la mer, " aux quatre coins du monde ", comme les quatre Évangiles; la séparation en trois et un représente les trois Évangiles synoptiques et l'Évangile de Jean. 6. Isaïe 19, 1.
7. Psaume 17, 11.


iconographie voyage de la Sainte Famille en Egypte icône du retour d'Egypte


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