153 est en effet la « gloire » de 17, c'est-à-dire
le nombre que l'on obtient en additionnant successivement les 17 premiers
chiffres (1+2+3+4 + 16 + 17 = 153).
Or
17, c'est le nombre des colliers (d'à peu près 14 perles-récitations
chacun) que Marie et les disciples ont fixés oralement et collectés.
Ils
en ont fait un filet bien serré qui, pour ne laisser perdre aucun
chercheur de vérité, ne devaient laisser échapper
aucun geste ni aucune parole essentielle de la prédication de
Jésus.
Le
produit de ces additions arithmétiques successives évoque,
par analogie, l'extrême amplification de sens que doit produire
la succession de ces colliers, quand le contenu de chacun s'étoffe
du contenu de tous les autres.
C'est,
on le voit bien, un mode d'expression holistique et il faut noter, par
parenthèse, qu'il est aux antipodes de la méthode, cartésienne
dont la démarche rationaliste continue de s'inspirer.
Les chiffres 17 et 153 sont importants dans la tradition hébraïque.
On
les trouve en particulier dans le Rosaire qui compte 153 perles et dont
la litanie est rythmée par les 17 signes de croix qui accompagnent
le début de la récitation et la proclamation des Gloria.
Ces
17 croix, d'ailleurs, sont aussi présentes dans les scapulaires-schèmes
des moines orientaux et surtout dans la « croix d'évangélisation
» dont la signification symbolique est très claire.
Elle
a une perle centrale qui représente le coeur du message du Crucifié,
3 perles sur chaque bras de la croix qui évoquent les trois Apôtres
envoyés depuis Jérusalem dans chacun des points cardinaux,
et près du centre, les 4 perles des évangélistes.
À cette amplification du sens dans les textes des Évangiles
fait écho, dans le développement de l'Église primitive,
la croissance exponentielle mais visiblement contrôlée
du nombre des disciples.
Elle
est liée à l'organisation hiérarchique de la communauté
qui, elle aussi, a été instituée par le Christ.
Cette croissance est régulée par un ordre de base 6.
Il
structure l'ensemble de l'Église qui a ses prêtres «
ordonnés » et déjà ses évêques
appelés en araméen rahia, c'est-à-dire bergers.
Dès
le vivant du Sauveur, elle compte ainsi les 12 Apôtres, les 72
diacres et les 432 disciples qui en s'additionnant forment une petite
communauté de chrétiens dont saint Paul nous dit qu'ils
sont « plus de 500 » à témoigner de la Résurrection
(1 Co 15). Ils sont en fait (12 + 72 + 432 = 516, multiple de 6).
Et
on se rappelle qu'ils seront « environ 3 000 » (soit 6 fois
500) à recevoir le baptême le jour de la Pentecôte.