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(Suite de la page 3) Mais un prodige plus extraordinaire encore est annoncé, dont les « miracles » de la nature sont la préfiguration : la terre enfantera le Sauveur. Cieux, répandez votre rosée! Que des nuées descende le salut! Que s'ouvre la terre et qu'elle donne naissance au Sauveur! (Is. 45, 8,). Ainsi, les transformations de la nature peuvent être des « signes » de Dieu. Les « réussites » de l'homme préparent un monde plus « digne » de l'Avènement. Pourquoi ces textes n'inspireraient-ils pas davantage la prédication chrétienne? Après un siècle de transformations qui ont « fécondé » la nature plus que les 50 siècles qui l'avaient précédée et au seuil de transformations que nous commençons à entrevoir, ils devraient retentir avec un éclat inouï. L'autre grande figure qui domine le temps de l'Avent est celle du Précurseur. Il apparaît au terme de l'Ancienne Alliance pour nous permettre de prendre la mesure exacte, historique et spirituelle, de l'Avènement. Et ainsi il nous met en garde contre les deux hérésies fondamentales qui menacent le chrétien : celle de « l'établissement », comme si tout était déjà fait; et celle de l'attente d'une troisième révélation. Il est remarquable que plusieurs dimanches de l'Avent mettent en scène Jean-Baptiste. Et il est plus remarquable encore que le début de sa prédication - qui prépare immédiatement l'Avènement historique du Messie - soit présenté avec des concordances chronologiques impressionnantes; c'est l'un des cas où apparaisse si fortement dans l'Écriture cette volonté d' « encadrer » les gestes de Dieu dans les événements humains. Tibère César régnait depuis quinze ans; Ponce Pilate était gouverneur de la Judée; Hérode vice-roi de Galilée; Philippe, son frère, d' Iturie et du pays de la Trachonite; Lysanias de l' Abylène; les grands prêtres étaient Anne et Caiphe (Luc 3, 1-2). C'est le moment de l'histoire du monde où, dans un canton reculé de l'Empire, va apparaître pour tout être vivant le Salut de Dieu. Déjà, le salut est commencé. Les temps sont accomplis et le Royaume de Dieu est tout proche, dira Jésus (Marc 1, 15). Et le signe, c'est que les promesses s'accomplissent Allez raconter à Jean ce que vous avez vu et entendu les aveugles voient, les estropiés marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, aux pauvres est annoncée la Bonne Nouvelle (Matth. 11, 4-5). Lorsque Jésus inaugurera son ministère à la synagogue de Nazareth, il rappellera la prophétie d'Isaïe et dira Aujourd'hui ce passage de l'Écriture s'accomplit à vos oreilles (Luc 4, 21). La mission de Jean, qui était de diriger les regards vers cet « aujourd'hui », se poursuit dans l'Église. Son cri retentit toujours : Préparez les voies du Seigneur (Luc 3, 4). Et il nous avertit avec les Juifs afin que le sens spirituel de la venue du Messie ne nous échappe pas Il y a quelqu'un parmi vous que vous ne connaissez pas. C'est lui qui doit venir après moi. Car, si le Christ est venu, il est aussi toujours « Celui qui vient » et « Celui qui reviendra ». Saint Paul le voit ainsi dans la plénitude du temps Hier et aujourd'hui, Jésus-Christ est le même; il le sera à jamais (Hebr. 13, 8). |
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