UN PEU DE VOCABULAIRE
par Joseph DECREAUX

DOSSIERS HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE N°133 (décembre 1988)

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Abbé. De l'hébreu « abbas » : père. Moine parvenu à un haut état d'ascèse et de spirituel qui lui confère un ascendant sur des disciples. Plus tard, le titre correspond à supérieur d'une communauté.

Anachorète. Du grec « ana-chôréô », le retraitant, celui qui bat en retraite, mais pour s'assurer une position plus élevée (ana : en haut) et plus sûre. Désigne pour les solitaires la « montée au désert », l'appel du silence. Position de combat contre soi-même et contre le diable pour s'élever jusqu'à Dieu. L'anachorète n'est pas en soi un vrai solitaire. Il reste en relation avec d'autres moines dont il reçoit conseils, ou lui-même devient un guide spirituel.

Apathie. Du grec « a-pathei » : absence de passion. Par la domination de sa sensibilité, l'ascète acquiert la tranquillité qui engendre le vide de l'âme et l'ouvre aux choses d'en-haut.

Apophtegme. Nom grec qui signifie : déclaration à haute voix. Il veut dire ensuite sentence, précepte, enfin court récit à but édifiant. Mis en recueils les apophtegmes furent l'écho de la spiritualité des Pères du désert. L'un des plus célèbres est celui de l'abbé Arsénios « Fuis, tais-toi, sois tranquille. »

Ascète. Du grec « ascètès ». Celui qui fait des exercices en vue de la pratique de sa profession. St Paul compare le chrétien à l'athlète qui s'entraîne pour obtenir la couronne. De même, le moine s'endurcit par sa mortification et sa lutte contre les tentations, mais son but est la purification qui le rapproche du Christ et le conduira à la conquête du Royaume de Dieu.

Cellule. Du grec « kellion », du latin « cella », c'est le nom donné à la chambre ou demeure du moine. Ce terme a donné son nom à l'un des grands centres monastiques du désert d'Égypte : les « Kellia ». Ermite. Du grec « eremos » : désert. C'est le moine du désert. Plus tard, il désigne un moine qui vit en un lieu d'accès difficile dit ermitage : forêt, montagne, île. La réputation de certains ermites attirera des disciples qui grouperont leurs ermitages dans le voisinage du « père », sans accéder cependant au monastère communautaire (voir « anachorète »).

Cénobite. Du grec « koinos/bios » : vie commune. Moine qui vit dans une communauté, en latin le «coenobium».

Monos. Adjectif grec qui veut dire « seul ».

Moine. En grec « monachos » : le solitaire. A l'origine : celui qui vit seul, isolé. Plus tard, désigne aussi celui qui partage la vie des « frères » qui ont choisi, eux également, de vivre retirés du monde, en communauté.

Monastère. Â l'origine, la demeure du moine solitaire : grotte, caverne, cabane, lied abandonné ou en ruine. Plus tard, l'espace où vit une communauté de moines. Il peut désigner un groupement de monastères individuels (comme au Moyen Âge, la Chartreuse) ou bien un bâtiment où les moines vivent en communauté (voir cénobites).

Reclus. C'est l'ermite qui va jusqu'à s'emmurer pour connaître la solitude absolue. Seule une ouverture permet l'aération et la réception des repas. Analogie avec la réclusion des lépreux. Le lieu d'enfermement s'est appelé aussi « claustrum », devenu pour les communautés le « cloître ».

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