Cyrille
adolescent étudia pendant cinq ans, de façon très
intensive, au monastère Saint-Macaire au désert de Scété,
qui était alors un grand centre d'études théologiques.
Là, dit le Synaxaire, « le Seigneur lui donna la grâce
et l'intelligence du coeur ». Il fut ensuite appelé à
Alexandrie par son oncle maternel, Théophile, patriarche d'Alexandrie
de 384 à 412 ; Cyrille, ordonné prêtre, se distingua
rapidement par son éloquence et devint célèbre
à Alexandrie.
A la mort de son oncle, Cyrille lui succéda le 17 octobre 412
sur le siège de saint Marc, qu'il allait occuper pendant trente-deux
ans. Personnalité très forte, d'une grande habileté
et muni d'une excellente formation intellectuelle, théologique
et spirituelle, Cyrille était armé pour assumer un patriarcat
difficile, car les hérésies continuaient à déchirer
l'Eglise. Il fut en conflit avec le Néoplatonisme, les Juifs
d'Alexandrie et surtout le patriarche de la capitale byzantine, Nestor,
initiateur d'une nouvelle controverse christologique autour du mystère
de l'Incarnation ; après des échanges épistolaires,
le concile d'Ephèse fut réuni en 431, et finit par condamner
la doctrine nestorienne 1.
Les controverses donnèrent à Cyrille maintes occasions
d'exposer et de définir sa foi, qui reste la référence,
commune à tous les chrétiens, de l'orthodoxie. Il établit
que Dieu le Verbe est d'une seule nature, d'une seule essence, incarnés.
Il, fut le chantre de la Theotokos - la Mère de Dieu - ; l'Eglise
lui doit également la définition de la date de Pâques,
une liturgie utilisée occasionnellement par les Coptes et qui
reflète peut-être les plus anciens textes attribués
à saint Marc, et des études théologiques, exégétiques
et apologétiques d'une ampleur et d'une importance considérables
2. Saint Cyrille est invoqué dans
la liturgie copte.
Drapé
dans sa dignité imposante de Patriarche d'Alexandrie, Cyrille
est un personnage dont émane une grande force. Tenant d'une main
la croix copte qu'il porte également sur sa couronne, il s'appuie,
d'un geste ferme et protecteur, sur la colonne qui symbolise la foi
orthodoxe, dont il est devenu le porte-parole par ses formulations théologiques
; il est lui-même une colonne de l'Eglise, un pilier de la foi,
pour ses contemporains mais aussi pour toute la chrétienté.
«
Cyrille le Sage, le Maître, tu es devenu l'Educateur de tout le
troupeau composé des chefs des Eglises du Christ-Roi. Tu as rédigé
des paroles pures, puisées à la source de l'Ecriture sainte
inspirée par Dieu. Tu es l'image vivante de la vertu et tu es
revêtu d'humilité. Tu es devenu semblable aux apôtres
Pierre et Jean (...) Tu es la colonne de feu qui éclaire, et
le pilier du Ciel. » Livre IX, p. 119.
1.
L'ambiguïté du vocabulaire philosophique concernant les
termes « nature » et « hypostase » ou «
sujet subsistant concret » (personne) à l'époque
de Cyrille est à l'origine de bien des incompréhensions
désormais dépassées ; voir P. Th. CAMELOT, «
Éphèse et Chalcédoine », Orante, 1962, p.
192.
2. Voir P. I. DALMAIS, « Saint Cyrille d'Alexandrie, son oeuvre
et sa pensée », LMC, n° 32, 1999, p. 21.
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