ANNEE 2003 - NUMERO 3 |
LE RÉVEIL Frères, vous le savez, il est temps de nous réveiller. Aujourd'hui le salut est plus près de nous qu'à l'heure où nous avons commencé à croire. La nuit s'achève, le jour approche (Rom. 13, 11-12) Le jour vient, dont saint jean écrit : La Vie était la Lumière des hommes; et la lumière luit dans les ténèbres (Jean 1, 4-5) Cette lumière, c'est le Fils éternel du Père qu'une antienne des Vêpres de décembre chante en ces termes « O Orient splendide éclat de la Lumière éternelle, Soleil de Justice; venez, illuminez tous ceux qui sont établis dans les ténèbres, dans la nuit de la mort. » A l'approche de la lumière, l'humanité s'éveille dans la joie. Par deux fois, comme chant d'Introït et comme lecture, la liturgie nous fera lire le passage de saint Paul dans l'épître aux Philippiens Frères, soyez toujours joyeux dans le Seigneur. Je le répète : soyez joyeux!... Car le Seigneur n'est pas loin... (Phil. 4, 4-5,). C'est le jour annoncé par les prophètes, jour de salut pour tous les hommes, les juifs d'abord, les païens ensuite, selon la prophétie d'Isaïe Il paraîtra, le descendant de Jessé : il se lèvera pour régner sur les nations, les nations mettront en lui leur espoir (Is. II, 10). Aussi les Romains sont-ils riches d'espérances, comblés de joie et de paix (Rom. 15, 13,). Dans l'allégresse de sa foi « matinale », la première génération chrétienne entrevoyait comme proche l'avènement glorieux qui réalisera le Royaume dans sa plénitude. Au reste, le devoir immédiat de ceux qui sont réveillés est tout indiqué. Il faut avoir les uns envers les autres cette communauté de sentiments qui est l'Esprit du Christ Jésus. Vous n'aurez alors qu'un seul coeur, qu'une seule voix pour glorifier Dieu le Père de Notre Seigneur jésus Christ (Rom. 15, 5-6,). C'est ainsi qu'ils seront de ceux qui attendent et hâtent le jour de Dieu, celui des nouveaux cieux et de la nouvelle terre où habitera la justice (cf. 2 Pierre 3,12-13) C'est l'appel traditionnel à l' « ascèse eschatologique » : il s'agit de fuir l'intempérance, l'ivresse, la luxure, l'impudicité, et de pratiquer la sobriété et la vigilance. En somme, il s'agit d'user du monde avec discrétion. |
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Dans la pensée de beaucoup chrétiens, l'Avent est d'abord consacré à nous souvenir que « depuis plus de 4.000 ans » les hommes attendaient, assis « dans les ténèbres et l'ombre de la mort ». Depuis saint Bernard (il faudrait même remonter à Origène), on a pris l'habitude d'envisager un triple avènement du Christ: « Dans le premier Avènement, il vient en chair et en infirmité; dans le second, il vient en esprit et en puissance; et dans le troisième, il vient en gloire et en majesté; et le second Avènement est le moyen par lequel on passe du premier au troisième » (Sermon cinquième sur l'Avent). Au moment d'ouvrir les lectures bibliques du temps de l'Avent, il faut renverser nos perspectives. Nous abordons le mystère de l'Avènement du Seigneur : le temps de l' « Adventus » (qui est l'équivalent latin du grec « Parousia »). Les paroles - ou les « actes » - de Dieu ne « passent » pas; et comme ils ne passeront jamais, ils seront toujours en train de se réaliser : ils sont toujours actuels. Et « Lui-même, le Seigneur qui les prononce est toujours là, comme quelqu'un qui ne cesse d'arriver : tel n'est-il pas le sens de la « parousia », à la fois présence et avenir » ? Ainsi, l'Écriture nous met en face de « Celui qui vient ». Et, à l'approche de l'Avènement, l'Église nous exhorte à nous réveiller pour entendre les promesses et à nous disposer à accueillir leur réalisation. |
LE TEMPS DE L'AVENT |