Qu'est-ce qu'un chorévêque?

"Les chorévêques étaient des évêques attachés à un " pays" (pagus ou vicus), avec la fonction d'aider les évêques des cités épiscopales dans l'administration des groupes de population vivant à la campagne.

Si le mot "chorévêque" n'entra qu'au VIe siècle dans le vocabulaire ecclésiastique de l'Occident chrétien, l'institution, orientale, à son origine, était connue depuis longtemps.

Des ecclésiastiques aux pouvoirs limités (IVe-VIe siècle)

Les chorévêques possédaient sans doute le caractère épiscopal, mais très tôt, leur pouvoir fut limité.

En 314-315, le concile d'Ancyre, en Galatie, leur retira le droit d'ordonner dans une autre paroisse que la leur des prêtres et des diacres sans la permission écrite de l'évêque.

Le concile de Néocésarée les assimila aux soixante-dix disciples, et ne les admit qu'en tant que concélébrants au "sacrifice", honneur (ou discrimination) qu'ils partageaient avec les prêtres sédentaires.

Les évêques étaient, quant à eux, assimilés aux douze apôtres.

Les chorévêques furent dès lors regardés comme des coadjuteurs ; mais, relégués à la campagne, ils ne furent sans doute que les intendants des évêques urbains.


En 341, le concile d'Antioche reprit les restrictions imposées lors des précédents conciles, précisa que les chorévêques ne pouvaient établir que le lecteur, les sous-diacres et exorcistes, et ajouta enfin qu'ils devaient être établis par l'évêque de la ville dont ils dépendaient.

Cette dernière mention était capitale puisque l'évêque urbain choisissant son chorévêque, le nommant et enfin le consacrant ; cela revenait à le placer dans une condition de subordination totale vis-à-vis du titulaire du siège épiscopal.

L'essor de l'institution (VIIe-VIIIe siècle)

L'institution des chorévêques ne prit réellement son essor qu'à la fin du VIIe siècle.

Son aire d'expansion fut toutefois limitée aux pays de mission.

En effet, les sièges épiscopaux étant disséminés et isolés par de longues distances, les évêques urbains ne considéraient pas les chorévêques comme des concurrents susceptibles de mettre en cause leur autorité.

Les pouvoirs des chorévêques furent alors étendus : leur furent confiées l'instruction des clercs, la visite des paroisses rurales et l'inspection des églises, mais aussi l'administration solennelle des sacrements dans les villes, la confirmation des enfants et des adultes, la consécration des églises, la collation des ordres mineurs.

Parfois même, ils furent chargés de l'ordination des ordres majeurs.

Dès lors, le chorévêque fut considéré comme un coévêque.

Cette pratique fut largement employée en Germanie par les missionnaires anglo-saxons.

La fin du VIIIe siècle marqua les débuts de la réaction contre cette institution, devenue trop puissante.

Si elle disparut sur le continent au cours du IXe siècle, elle survécut en Angleterre, jusqu'à la conquête normande.


texte extrait de la page web : http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ne/ne_0053_p0.html

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