La légion
thébaine
Le récit de Saint Eucher, moine de Lérins
et évêque de Lyon
"Il
y avait à cette époque une légion de soldats,
de 6 500 hommes, qu'on appelait les Thébains.
Ces
guerriers, valeureux au combat, mais plus valeureux encore dans leur
foi, étaient arrivés des provinces orientales pour venir
en aide à Maximien.
Comme
bien d'autres soldats, ils reçurent l'ordre d'arrêter
des chrétiens.
Il
furent toutefois les seuls qui osèrent refuser d'obéir.
Lorsque
cela fut rapporté à Maximien, qui se trouvait alors
dans la région d'Octodurus (1),
il entra dans une terrible colère.
Il
donna l'ordre de passer au fil de l'épée un homme sur
dix de la légion, afin d'inculquer aux autres le respect de
ses ordres.
Les
survivants, contraints de poursuivre la persécution des chrétiens,
persistèrent dans leur refus.
Maximien
entra dans une colère plus grande encore et fit à nouveau
exécuter un homme sur dix.
Ceux
qui restaient devaient encore accomplir l'odieux travail de persécution.
Mais
les soldats s'encouragèrent mutuellement à demeurer
inflexibles. Celui qui incitait le plus à rester fidèle
à sa foi, c'était Saint Maurice qui, d'après
la tradition, commandait la légion.
Secondé
par deux officiers, Exupère et Candide, il encourageait chacun
de ses exhortations.
Maximien
comprit que leur cœur resterait fermement attaché à
la foi du Christ, il abandonna tout espoir de les faire changer d'avis.
Il
donna alors l'ordre de les exécuter tous.
Ainsi
furent-ils tous ensemble passés au fil de l'épée.
Ils déposèrent les armes sans discussion ni résistance,
se livrèrent aux persécuteurs et tendirent le cou aux
bourreaux ".
Telle
est, résumée, la source sur laquelle se fonde la tradition
de la Passion des martyrs d'Agaune : c'est un récit composé
par l'évêque de Lyon, Eucher, dans la première
moitié du Ve s. ; les faits relatés se seraient passés
sous le règne des empereurs Dioclétien et Maximien,
soit entre 285 et 305, et la transmission en serait due à l'évêque
du Valais, Théodore ou Théodule, mentionné en
381.
extrait de Memo le site d'histoire
Saint
Euchonius, évêque de Maurienne, eut une nuit un songe
qui lui révéla l'emplacement des dépouilles des
saints Ours et Victor de la légion thébaine, martyrisés
à Soleure, et dont on avait perdu la trace dans le désordre
des invasions.
La révélation lui intimait l'ordre de se rendre à
Genève, dans l'église de Saint Victor où il trouverait
les corps saints. Arrivé dans la cité, il se rendit
dans la dite église accompagné des saints évêques
Rusticus et Patricius.
Ils prièrent et jeûnèrent trois jours, enfin,
une lumière céleste apparut sur le lieu même où
reposaient les restes glorieux.
Alors, les trois bienheureux évêques, ayant soulevé
la pierre, en priant et en pleurant silencieusement, trouvèrent
les saints, gisant dans une chasse d'argent.
Leur chair était encore fraîche comme s'il n'étaient
qu'assoupis, plongés dans un sommeil divin.
Le prince Théodoric, roi de Bourgogne, assistait à cette
miraculeuse découverte.
Ainsi la divine Providence avait indiqué où se trouvaient
tous les membres les plus importante de la valeureuse légion
thébaine.
Désormais, leurs saintes reliques s'en vont reposer dans les
églises et les basiliques de toutes les régions avoisinantes
de la ville d'Agaune dont le nom, nous dit la tradition fut trouvé
par saint Ambroise d'après le mot grec "agwn» qui
signifie : le combat.
Le nouveaux monastère s'agrandit, de nombreux moines s'y installent.
Ceux-ci chantent sans arrêt les offices en se relayant à
l'église; c'est la «laus parennis» ou
louange perpétuelle; cette institution fut importée
de Syrie.
De nombreux miracles viennent manifester la gloire insigne dont le
Seigneur avait revêtu ses martyrs. Les pèlerins affluent
de partout.
Saint Ambroise vient vénérer les précieuses reliques,
saint Martin, saint Hilaire, et saint Athanase, alors qu'il était
en exil dans les Gaules.
TROPAIRES POUR SAINT MAURICE ET SES COMPAGNONS : Ton 4 (slave):
Terre d'Agaune, réjouis-toi
! le sang des martyrs a fécondé ton sol. Saint Maurice
et ses compagnons, par leur amour pour le Christ, ont rabaissé
l'orgueil du tyran impie. Ils ont confessé la foi, demeurant
fidèles à la parole du Seigneur : Rendez à César
ce qui est à Césars et à Dieu ce qui est à
Dieu.Par leurs supplications, ô Christ-Dieu, sauve nos âmes
!
Kontakion :
O bienheureuse
légion du Christ, tu as su agir dans le monde, en conservant
une foi immaculée; insensible aux idoles et aux séductions,
tu as gardé la part du Seigneur inviolée,
ô valeureux soldats du Christ, vos souffrances ont fait jaillir
la Vie,
qu'elles soient pour nous un gage de victoire et un témoignage
immortel.
Saint Victor
(1)
Une place forte a dû exister près de Martigny aux
temps protohistoriques déjà et à l'époque
de l'Empire romain, Octodurus, qui plus tard devait donner naissance
à Martigny, jouissait d'une importance considérable.
Le christianisme étant parvenu à s'implanter dans l'Empire
romain, Octodurus devint siège épiscopal. Après
l'effondrement de la domination romaine, il appartint à l'évêque
d'exercer les fonctions administratives dans la région d'Octodurus.
Vers la fin du VIe siècle, les évêques transférèrent
leur siège à Sion, où ils se sentaient mieux
protégés contre les inondations, mais surtout contre
les attaques des hordes de guerriers étrangers. Ils conservèrent
toutefois leur propriété d'Octodurus et, au cours du
haut Moyen Age, la transformèrent en un domaine seigneurial
d'un seul tenant.
Extrait du site http://www.swisscastles.ch/Valais/chateau/martigny.html
|