Des
divers modes de prière - De la prière orale et vocale
La prière
orale et vocale dite avec attention est le commencement et la cause
de l'oraison mentale ; et alors nous apprendrons facilement à
prier aussi par l'esprit seul dans le silence de notre cellule intérieure.
Celui
qui prie des lèvres et de la voix, mais sans attention, fait
monter sa prière en l'air mais non vers Dieu.
Il ne
s'entend pas lui-même, il se laisse entraîner par des distractions,
ses pensées errent au loin dans des préoccupations tout
étrangères à la prière.
Pareille
prière dite sans attention est mutilée, détruite
par les distractions.
L'attention
doit absolument accompagner la prière.
"
La racine de la vie monastique, c'est la psalmodie " (Saint Isaac
le Syrien).
Frères,
soyons attentifs pendant les prières orales et vocales que nous
prononçons lors des services à l'église et dans
la solitude de nos cellules.
"
Maudit soit celui qui accomplit l'uvre de Dieu avec négligence
" (Jér. 48, 20).
Des divers modes de prière - De la méditation ou souvenir
de Dieu
Nous
devons concentrer toute notre activité sur la prière incessante
; celle-ci conduit en effet le chrétien à un état
qui favorise la venue du Saint-Esprit.
Toutefois,
il ne faut pas changer souvent la formule de la prière, car,
comme le remarque Saint Grégoire le Sinaïte, les arbres
souvent transplantés ne prennent pas racine.
Celui
qui a repoussé avec dégoût toute forme de vagabondage
mental (de distractions), voit le maître dans la cellule intérieure
de son cur.
Des divers modes de prière - De la prière de l'intellect,
du cur et de l'âme
Le fondement
de toutes les vertus se trouve dans le jeûne, dans la veille et
dans la vigilance.
Silence
et solitude :
Habitue-toi à te taire afin que tu puisses garder l'hésychia
même parmi les gens.
Habitue-toi à la solitude et à l'hésychia.
Plus que tout, aime garder le silence.
Lutte
contre la colère :
Prêtons avant tout attention à la colère qui a pour
origine l'orgueil. Pardonnons à nos pères et à
nos frères, proches ou lointains, vivants ou morts, toutes les
offenses et toutes les injures qu'ils nous ont faites, comme si elles
n'étaient pas pénibles à supporter.
Refus
du dialogue avec les pensées :
Repousse avec résolution tout dialogue avec les pensées
passionnelles et toute rêverie.
Les
passions agissent sur le sang :
L'action du sang sur l'âme est tout à fait manifeste lorsque
la passion de colère et les pensées qui lui sont liées
agissent sur le sang, particulièrement chez les gens irascibles.
Dangers
de la vanité :
On doit prêter une attention toute particulière à
l'énergie de la vanité.
La maturité
est nécessaire :
Quel est l'âge qui convient le mieux pour pratiquer la prière
de l'intellect et du cur ? C'est l'âge mûr qui est
le plus favorable, quand déjà tout naturellement s'apaisent
les excès de la jeunesse, grâce à l'étude
des écrits des saints Pères de l'Eglise orthodoxe d'Orient.
S'examiner
soi-même :
Quand un homme entre en lui-même, se connaît lui-même,
reconnaît ses passions, leur action multiforme, ses moyens de
lutter contre elles et sa propre impuissance, plus solides deviennent
les fondations sur lesquelles s'élève l'édifice
de sa prière.
L'oraison
mentale :
Grâce à l'action bienheureuse du Saint-Esprit dans l'homme,
un silence inhabituel commence à régner en lui.
La place
du repentir :
Une profonde affliction est l'inséparable compagnon de route
de la prière du cur.
Témoignage
des Pères :
Aime l'inactivité de l'hésychia plus que de rassasier
les affamés dans le monde. Il vaut mieux pour toi faire la paix
avec ton âme en vue d'établir l'harmonie dans la triade
qui se trouve en toi - le corps, l'âme et l'esprit - que d'apaiser
par ton enseignement ceux qui divergent dans leurs opinions.
La sainte paix est l'immobilité de l'intellect qui provient de
l'accomplissement des commandements de l'Evangile.
Il est évident que l'intellect acquiert cette immobilité
ou absence de vagabondage des pensées (la suppression des distractions)
après son union avec l'âme.
Comment
vaincre la colère ? Le Christ répondit à Païssios
le Grand : " Si tu veux vaincre la colère et l'emportement,
ne désire rien, ne hais et ne méprise personne ".
Pour garder la paix de l'âme, il faut écarter de soi l'acédie,
selon la parole du Siracide : " La tristesse en a tué beaucoup,
et il n'y a pas d'utilité en elle " (Sir. 30, 25). Il faut
à tout prix éviter de juger les autres.
Persévère
dans les commandements de l'Evangile :
Lutte contre les passions avec patience et longanimité ; ne tombe
pas dans l'acédie et ne perds pas courage ; si tu tombes, relève-toi
; si tu tombes de nouveau, relève-toi encore.
La coupe de l'impuissance a son utilité, jusqu'à un certain
moment ou la Providence divine permet qu'elle soit présentée
à l'ascète pour le purifier de l'orgueil, de la colère,
de la rancune, de la condamnation des autres, de la superbe et de la
vaine gloire. Il est particulièrement important de dépister
en soi l'activité de la vaine gloire, et de la dompter.
On parvient à entrer dans la vie spirituelle par la victoire
sur les passions, l'apatheia donnée par la venue de la paix du
Christ.
Que
la prière et la lecture des livres saints deviennent ta principale
occupation ; accorde aux autres affaires une importance secondaire ;
quant aux affaires mondaines, sois indifférent envers elles et,
si tu le peux, ne t'en mêle pas du tout.
Si tu
t'enivres, la sainte paix cessera d'uvrer en toi. Si tu te mets
en colère, son action s'interrompra pour longtemps. Si tu te
permets d'être insolent, elle cessera d'agir. Si tu te permets
de te délecter de pensées voluptueuses, elle t'abandonnera
pour longtemps.
Comment
lutter :
Ne " théologise " pas. " Si tu pries vraiment,
ont dit les Pères, alors tu es théologien ".
De la prière de Jésus - A l'école des psaumes
La nuit
convient particulièrement bien à la pratique de la Prière
de Jésus grâce au silence et à l'obscurité.
De la prière de Jésus - L'arme du combat spirituel
Le nom
divin révèle les passions :
Tant que l'homme demeure dans le tourbillon de la vie, la puissance
de Satan passe inaperçue et reste ignorée, maos lorsqu'elle
entend le nom du Seigneur Jésus invoqué par celui qui
prie, elle est saisie de trouble. Elle soulève dans l'homme toutes
les passions ; parleur intermédiaire, elle le plonge tout entier
dans une terrible agitation et produit dans son corps toutes sortes
d'étranges maladies.
Lorsqu'en
pratiquant la Prière de Jésus, nous constatons en nous
une agitation inhabituelle et un bouillonnement des passions, ne nous
laissons pas vaincre à cause de cela par l'acédie et par
la perplexité. Au contraire, reprenons courage et préparons-nous
à l'effort spirituel, à l'invocation très attentive
du Nom du Seigneur Jésus, car en réalité nous avons
reçu le signe évident que la Prière de Jésus
a commencé de produire ses effets.
Ne pas
se décourager : au début, cette pratique apparaît
comme extraordinairement aride, on rencontre pour commencer des ténèbres
impénétrables, la dureté et l'insensibilité
du cur. Cette remarque ne doit pas nous jeter dans l'acédie
et dans le découragement.
Quand
la prière commence à agir :
La Prière de Jésus agit par degrés successifs :
pour commencer, son action porte seulement sur l'intellect, l'amenant
à un état de silence et d'attention ; puis, elle commence
à gagner le cur.
De la prière de Jésus - L'attention, fondement de la Prière
Ceux
qui recherchent avec imprudence les états élevés
de la prière, surtout s'ils sont obstinés et guidés
par un esprit de présomption et d'orgueilleuse suffisance, sont
toujours marqués du sceau de l'exclusion.
Le maître
de la prière, c'est Dieu : la vraie prière est un don
de Dieu. C'est Dieu lui-même qui fait peu à peu progresser
dans la prière.
La vigilance
spirituelle est le silence du cur, elle est l'attention à
soi-même, libre de toute pensée.