- Le
mot nous souligne la différence entre l'âme et l'esprit.
- Nous
est donc la partie de l'être humain qui est tournée vers
Dieu.
- Créé,
Incréé et le rapport entre les deux : il y a Dieu, l'homme
et le rapport de Dieu avec l'homme. Sans cette vision triadique, notre
conception de l'homme et du monde est caduque.
- L'être
humain a corps, âme et esprit. Il y a distinction nette entre
l'esprit et l'âme, et le psychosomatique est un monde réel.
Mais il n'y a pas que ces dualités, il y a la triade corps -
âme - esprit. Et le grand et perpétuel problème
est de ne pas confondre le monde psychique avec le monde spirituel.
- Le
corps, lui, est rythmé, autonome, et il exprime mieux la pensée
divine que l'âme. L'âme, elle, est riche en émotions,
pensées et actions dynamiques. Sa caractéristique essentielle
est la transformation, la variation perpétuelle.
- L'esprit
: Nous, Logos intérieur (car il ne concerne pas les paroles),
Pneuma ou esprit intérieur. Et ces trois éléments
n'en font qu'un.
- Le
" repos " n'est pas la somnolence ou la quiétude, il
est " non-agitation ".
- Clément
d'Alexandrie distingue trois réactions dans l'homme :
. le corps qui est sensation, sentiment,
. l'âme, qui est désir,
. l'esprit, qui est le nous.
- L'esprit
n'est soumis ni au temps, ni à l'espace.
- Pendant
la liturgie, le mémorial du Sacrifice n'est pas un souvenir d'il
y a 2000 ans, mais un saisissement dans le présent, une actualisation
de ce qui était dans le temps mais qui dépasse le temps
liturgiquement, comme tout mystère.
- Le
nous par sa nature est donc en dehors du temps Chronos.
- Une
des conditions essentielles pour retrouver le nous, est d'être
dans le silence, silence des désirs, peines, émotions.
- C'est
dans ce silence et par le silence divin que le nous apparaît,
car le silence divin est aussi créateur que la parole divine.
- Toutes
les extériorisations empêchent de retrouver le divin. Il
faut donc s'intérioriser pour trouver le nous.
- Le
nous vient de Dieu, non pas comme une émanation, une énergie,
une étincelle tombée de Lui, mais dans le silence ou Dieu
se retire pour avoir quelque chose de semblable à Lui.
- Quand
l'homme vit uniquement dans le monde psychique et non spirituel, il
peut avoir des élans de l'âme (pitié, émotion),
mais il ne peut s'élever à l'intelligence de Dieu.
- Le
monde spirituel est créé dans le silence. Si je comprends,
je suis dans la profondeur de ce silence.
- Depuis
la Chute, nous sommes tous des déséquilibrés. Mais
qu'est-ce que l'équilibre humain ? C'est simple ! L'homme doit
avoir une conscience claire, hiérarchique dans les valeurs des
trois éléments qui le constituent : l'esprit, l'âme,
le corps, sans confusion et sans séparation.
- Dans
l'homme normal, en dehors du péché, l'esprit s'alimente
de, par et en Dieu. Il est le temple du Saint Esprit.
- Si
l'esprit ne s'alimente pas par Dieu, il se nourrit par l'âme,
l'âme par le corps, et le corps, n'ayant rien, incline vers la
destruction, la mort, le néant. La souffrance est une résultante
de ce que le corps n'est pas soutenu par l'âme.
- Les
passions ne sont donc pas un sentiment puissant, elles existent au contraire
quand l'âme est fascinée par le corps, ou l'esprit fasciné
par le psychisme. Tel est le grand problème. Et alors, le mot
apathéia, (apathique, apassionnel) que l'on trouve chez les Pères,
ne consiste pas du tout à être apathique, indifférent,
mais au contraire à ne pas donner la puissance de l'esprit à
l'âme, ni celle de l'âme au corps ; à ne pas détourner
la hiérarchie des structures de l'homme.
- Malheureusement,
nous sommes en état de déséquilibre, et tous les
psychologues ou thérapeutes psy ne peuvent prétendre équilibrer
l'homme. Ils font des hommes plus ou moins sociables, mais le problème
de la profondeur n'est pas résolu.
- L'homme
est appelé à aller vers Dieu, à entrer en communication
avec Dieu et avec l'Esprit, et son esprit doit reprendre la place royale
dans cette triade esprit - âme - corps.
- Le
nous est naturel à l'homme. L'homme qui, au contraire, n'est
pas pleinement corps, âme, esprit n'est pas complet ; il est diminué.
- L'esprit
est donc en nous, mais nous n'en avons pas conscience. Sa recherche
doit commencer non par l'âme, mais par le corps. Car le corps
est plus stable et nous avons déjà vu que l'une des caractéristiques
du nous en nous est sa stabilité.
- La
participation du corps à la prière et à la contemplation
est un grand problème de rythme. La position du cors, les gestes,
sont en étroite relation avec les prises de conscience, et ce
problème demeure constant.
- Chaque
geste correspond en effet à une certaine attitude qui permet
ensuite de retrouver consciemment son esprit. La position du corps vient
d'abord, et l'attitude de l'âme ensuite. Ce qui convient au corps,
c'est la discipline, l'ordonnance, la règle, alors que le psychisme
ne supporte pas la règle.
- Il
faut trouver le juste équilibre entre les états de tension
et de détente. Un homme trop tendu, en effet, ne peut entrer
en soi. Trop détendu, il ne le peut pas non plus.
- Pour
la prière, les Pères adoptent la position assise - sauf
Saint Siméon, cas d'exception, qui priait couché.
- A
côté de ce problème de la position du corps, il
faut noter celui du " rachat du temps ", de l'importance du
silence.
- Prenons
conscience que le corps aide à rentrer dans l'homme complet,
car il agit sur le psychisme : il est le temple de l'Esprit.
- Parce
qu'une des particularités de l'âme, c'est la conquête
et la lutte : souvent nous sommes éprouvés par telle ou
telle chose afin que nous luttions intérieurement.
- La
première et la meilleure chose, c'est d'avoir la possibilité
d'arrêter les pensées. C'est difficile
Pour cela,
on conseille d'arrêter les pensées sur un seul sujet. D'où
la Prière de Jésus.
- Dire
" mon âme est abattue " au lieu de " je suis abattu
" : ce ne sont pas mes pensées, mais ce sont des pensées
qui envahissent mon âme.
- Quand
l'homme pleure sur une faute qu'il a accomplie, il pleure le plus souvent
sur son amour-propre.
- Il
ne faut pas confondre intuition et connaissance spirituelle. Dans l'intuition
vous pressentez, vous faites un saut. Dans la connaissance du nous,
vous saisissez dans leur totalité, spontanément, le passé
et le présent, ce qui était et ce qui sera.
- Le
psychique ne peut voir le spirituel, mais le spirituel voit le psychique
; il voit toutes les souffrances, la tragédie, et il compatit.
Car le nous voit spontanément tout transfiguré en splendeur.
- "
Si c'est l'Esprit qui vous conduit, vous n'êtes plus sous la loi
" (Saint Paul).
- L'inquiétude
est une émotion opposée à la paix intérieure.