Les chemins de l'homme
Monseigneur Jean

- Le mot nous souligne la différence entre l'âme et l'esprit.

- Nous est donc la partie de l'être humain qui est tournée vers Dieu.

- Créé, Incréé et le rapport entre les deux : il y a Dieu, l'homme et le rapport de Dieu avec l'homme. Sans cette vision triadique, notre conception de l'homme et du monde est caduque.

- L'être humain a corps, âme et esprit. Il y a distinction nette entre l'esprit et l'âme, et le psychosomatique est un monde réel. Mais il n'y a pas que ces dualités, il y a la triade corps - âme - esprit. Et le grand et perpétuel problème est de ne pas confondre le monde psychique avec le monde spirituel.

- Le corps, lui, est rythmé, autonome, et il exprime mieux la pensée divine que l'âme. L'âme, elle, est riche en émotions, pensées et actions dynamiques. Sa caractéristique essentielle est la transformation, la variation perpétuelle.

- L'esprit : Nous, Logos intérieur (car il ne concerne pas les paroles), Pneuma ou esprit intérieur. Et ces trois éléments n'en font qu'un.

- Le " repos " n'est pas la somnolence ou la quiétude, il est " non-agitation ".

- Clément d'Alexandrie distingue trois réactions dans l'homme :
. le corps qui est sensation, sentiment,
. l'âme, qui est désir,
. l'esprit, qui est le nous.

- L'esprit n'est soumis ni au temps, ni à l'espace.

- Pendant la liturgie, le mémorial du Sacrifice n'est pas un souvenir d'il y a 2000 ans, mais un saisissement dans le présent, une actualisation de ce qui était dans le temps mais qui dépasse le temps liturgiquement, comme tout mystère.

- Le nous par sa nature est donc en dehors du temps Chronos.

- Une des conditions essentielles pour retrouver le nous, est d'être dans le silence, silence des désirs, peines, émotions.

- C'est dans ce silence et par le silence divin que le nous apparaît, car le silence divin est aussi créateur que la parole divine.

- Toutes les extériorisations empêchent de retrouver le divin. Il faut donc s'intérioriser pour trouver le nous.

- Le nous vient de Dieu, non pas comme une émanation, une énergie, une étincelle tombée de Lui, mais dans le silence ou Dieu se retire pour avoir quelque chose de semblable à Lui.

- Quand l'homme vit uniquement dans le monde psychique et non spirituel, il peut avoir des élans de l'âme (pitié, émotion), mais il ne peut s'élever à l'intelligence de Dieu.

- Le monde spirituel est créé dans le silence. Si je comprends, je suis dans la profondeur de ce silence.

- Depuis la Chute, nous sommes tous des déséquilibrés. Mais qu'est-ce que l'équilibre humain ? C'est simple ! L'homme doit avoir une conscience claire, hiérarchique dans les valeurs des trois éléments qui le constituent : l'esprit, l'âme, le corps, sans confusion et sans séparation.

- Dans l'homme normal, en dehors du péché, l'esprit s'alimente de, par et en Dieu. Il est le temple du Saint Esprit.

- Si l'esprit ne s'alimente pas par Dieu, il se nourrit par l'âme, l'âme par le corps, et le corps, n'ayant rien, incline vers la destruction, la mort, le néant. La souffrance est une résultante de ce que le corps n'est pas soutenu par l'âme.

- Les passions ne sont donc pas un sentiment puissant, elles existent au contraire quand l'âme est fascinée par le corps, ou l'esprit fasciné par le psychisme. Tel est le grand problème. Et alors, le mot apathéia, (apathique, apassionnel) que l'on trouve chez les Pères, ne consiste pas du tout à être apathique, indifférent, mais au contraire à ne pas donner la puissance de l'esprit à l'âme, ni celle de l'âme au corps ; à ne pas détourner la hiérarchie des structures de l'homme.

- Malheureusement, nous sommes en état de déséquilibre, et tous les psychologues ou thérapeutes psy ne peuvent prétendre équilibrer l'homme. Ils font des hommes plus ou moins sociables, mais le problème de la profondeur n'est pas résolu.

- L'homme est appelé à aller vers Dieu, à entrer en communication avec Dieu et avec l'Esprit, et son esprit doit reprendre la place royale dans cette triade esprit - âme - corps.

- Le nous est naturel à l'homme. L'homme qui, au contraire, n'est pas pleinement corps, âme, esprit n'est pas complet ; il est diminué.

- L'esprit est donc en nous, mais nous n'en avons pas conscience. Sa recherche doit commencer non par l'âme, mais par le corps. Car le corps est plus stable et nous avons déjà vu que l'une des caractéristiques du nous en nous est sa stabilité.

- La participation du corps à la prière et à la contemplation est un grand problème de rythme. La position du cors, les gestes, sont en étroite relation avec les prises de conscience, et ce problème demeure constant.

- Chaque geste correspond en effet à une certaine attitude qui permet ensuite de retrouver consciemment son esprit. La position du corps vient d'abord, et l'attitude de l'âme ensuite. Ce qui convient au corps, c'est la discipline, l'ordonnance, la règle, alors que le psychisme ne supporte pas la règle.

- Il faut trouver le juste équilibre entre les états de tension et de détente. Un homme trop tendu, en effet, ne peut entrer en soi. Trop détendu, il ne le peut pas non plus.

- Pour la prière, les Pères adoptent la position assise - sauf Saint Siméon, cas d'exception, qui priait couché.

- A côté de ce problème de la position du corps, il faut noter celui du " rachat du temps ", de l'importance du silence.

- Prenons conscience que le corps aide à rentrer dans l'homme complet, car il agit sur le psychisme : il est le temple de l'Esprit.

- Parce qu'une des particularités de l'âme, c'est la conquête et la lutte : souvent nous sommes éprouvés par telle ou telle chose afin que nous luttions intérieurement.

- La première et la meilleure chose, c'est d'avoir la possibilité d'arrêter les pensées. C'est difficile… Pour cela, on conseille d'arrêter les pensées sur un seul sujet. D'où la Prière de Jésus.

- Dire " mon âme est abattue " au lieu de " je suis abattu " : ce ne sont pas mes pensées, mais ce sont des pensées qui envahissent mon âme.

- Quand l'homme pleure sur une faute qu'il a accomplie, il pleure le plus souvent sur son amour-propre.

- Il ne faut pas confondre intuition et connaissance spirituelle. Dans l'intuition vous pressentez, vous faites un saut. Dans la connaissance du nous, vous saisissez dans leur totalité, spontanément, le passé et le présent, ce qui était et ce qui sera.

- Le psychique ne peut voir le spirituel, mais le spirituel voit le psychique ; il voit toutes les souffrances, la tragédie, et il compatit. Car le nous voit spontanément tout transfiguré en splendeur.

- " Si c'est l'Esprit qui vous conduit, vous n'êtes plus sous la loi " (Saint Paul).

- L'inquiétude est une émotion opposée à la paix intérieure.

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