Synésius de Cyrène
Né vers 370 à Cyrène en Libye , Synésius était
le dernier fils d’une très ancienne famille de cette ville qui
descendait, dit-on, des Héraclides (les fils d’Hercule). Il fit
de solides études de philosophie et de mathématiques à
Alexandrie où il devint le disciple préféré de
la docte Hypatie, dernière directrice du célèbre Musée,
qui gardait l’enseignement de Pythagore, de Platon et d’Aristote.
Sous sa houlette Synésius devint un philosophe neo-platonicien à
la manière de Plotin. Ceci ne l’empêcha nullement de devenir
chrétien sous l’influence amicale du patriarche Théophile.
Marié et père de famille il retourna vivre en Cyrénaïque.
En 409 le métropolite de Ptolémaïs étant décédé
les chrétiens de cette ville le demandèrent comme évêque
à Théophile. Malgré les protestations d’indignité
de l’élu le patriarche le consacra donc évêque de
cette ville, métropole de la province romaine de la Pentapole. Comme
évêque Synésius se dévoua entièrement à
son peuple qu’il défendit avec ardeur contre le gouverneur Andronicus,
sanglant tyran venu de Constantinople. Il lutta aussi contre les Eunomiens,
partisans de la doctrine d’Arius.
Il mourut aux environs de 414.
Les « Hymnes » qu’il nous a laissés sont de véritables
prières écrites dans le style des poètes grecs de l’âge
classique ; quelques-uns semblent avoir été écrits avant
son épiscopat.
La seule traduction française de ses Hymnes a été faite
par Mario Meunier (Paris, Editions du Bateau ivre, 1947)
Hymne V
Chantons le Fils de l’épouse qui demeure sans tache,
qui ne connut pas de charnelles épousailles.
Les vouloirs ineffables du Père ont décrété
la naissance du Christ,
Le sein auguste d’une vierge lui donna son vêtement de chair.
Il est venu au milieu des hommes apporter la source de Lumière.
Ta naissance inexprimable a précédé l’origine des
siècles.
Tu es la source de la lumière, le rayon qui brille avec
le Père.
Tu dissipes l’opacité de la matière, Tu illumines l’âme
des saints.
C’est Toi qui as créé le monde, les orbes
et les astres, qui as enraciné le centre de la terre.
C’est par Toi que le soleil, l’intarissable source de la clarté
du jour, fait galoper les chevaux de son char, et que la lune au grand œil
de taureau chasse l’obscurité des nuits.
De Toi, fontaine inépuisable, jaillit la splendeur de
la vie,
De ton sein a coulé le breuvage d’éternité.
De ton sein sont nées aussi la lumière, l’intelligence
et l’âme.
Concède à ton poète une existence pure,
puisque vers Toi je fais monter mon chant
et que je glorifie ta divine racine, la plus haute que le Père ait
acquise,
Et l’Esprit qui siège avec vous.
Hymne X
SOUVIENS TOI, Ô Christ,
fils du Dieu
qui règne dans le ciel;
souviens-toi
de ton serviteur,
du malheureux coupable
qui composa ces hymnes !
Et accorde-moi d'être libéré
de ces passions qui nourrissent la mort,
et qui sont implantées dans mon âme impure.
Donne-moi de voir,
ô Sauveur Jésus,
ta divine gloire !
A partir du moment où elle m'apparaîtra,
j'entonnerai un chant au médecin des âmes,
au médecin des corps,
en m'adressant aussi au Père suprême et à l'Esprit-Saint.
http://www.eocf.org
Biographie
http://www.newadvent.org/cathen/14386a.htm
Prière
http://www.france-spiritualites.com/PPPriereSynesiusdeCyrene.html
Louange à la trinité
http://www.patristique.org/article.php3?id_article=53