L'ÉCOLE THÉOLOGIQUE D'ALEXANDRIE
Article paru dans Le Monde Copte N°11


L'École Théologique d'Alexandrie fut sans aucun doute la première et la plus en avance des institutions d'études théologiques dans l'antiquité chrétienne.
Bien qu'on n'en entende parler .pour la première fois en tant qu'école organisée dans l'HISTORIA ECCLESIASTICA d'Eusèbe qu'aux environs de l'an 180, ses racines plongent bien avant au coeur de l'antiquité. Sa progression à la notoriété à partir de débuts humbles fut un processus long et évolutif parallèlement à la propagation de la nouvelle religion parmi les habitants juifs et les païens d'Alexandrie.
Quoique nous dussions rejeter l'assertion primitive qu'elle avait été fondée par St Marc luimême, il n'est pas invraisemblable d'affirmer que, bientôt après son martyre, la hiérarchie nouvellement mise en place devint active dans ses efforts missionnaires de gagner de nouveaux convertis. Durant le règne des premiers évêques de l'Église, il était naturel qu'ils mettent en place un système permettant au clergé d'instruire les novices et les catéchumènes dans l'essentiel de l'Évangile et dans les doctrines de la foi avant d'autoriser leur baptême. Dans ce but, des cercles d'études furent institués en maints endroits en dehors des bâtiments des églises, cercles conduits par des catéchistes qui étaient généralement, mais non obligatoirement, des prêtres ordonnés. Là se trouvent les humbles origines de l'École consistant en cercles informels ou en groupes d'instructeurs et de catéchumènes où ces derniers faisaient connaissance de leur nouvelle religion, condition indispensable pour leur admission au baptême.
En règle générale, cette instruction comprenait deux stages. Le premier stage était ouvert à tous les auditeurs, dénommés plus tard dans l'ouest AUDIENTES, terme que l'on trouve dans les écrits de Tertullien et de Cyprien. Au fur et à mesure qu'ils progressaient dans leurs connaissances religieuses, pendant une période qui n'était pas déterminée, ils devenaient dignes de l'admission au baptême en qualité de COMPETENTES. Toutefois, n'étant que catéchumènes, ils n'étaient autorisés à assister qu'à la première partie de la liturgie dénommée LITURGIE DES CATÉCHUMÈNES. Ensuite, ils devaient quitter le temple avant la deuxième partie de la liturgie LA LITURGIE DES FIDÈLES célébrée uniquement en présence des fidèles baptisés.
Avec le développement du christianisme, et la disparition progressive de la catégorie des catéchumènes adultes, le processus initial perdit sa nécessité. Il s'ensuivit que ces cercles religieux se transformèrent en classes régulières comportant un programme d'études prescrit dont la complexité ne fit que croître bien au-delà de la simple instruction religieuse. Cela finit par prendre la forme d'une école conduite selon le modèle de l'ancienne institution païenne du MUSEION

PTOLÉMATIQUE dont la fameuse bibliothèque a dû servir aux étudiants et à la direction du collège théologique naissant sous les auspices de l'Eglise. Comme l'une avançait vers sa maturité, l'autre commença à dépérir jusqu'à sa liquidation après l'assassinat de Hypatia en l'an 415.

Avant l'arrivée de Pantène en tant que premier chef connu de l'École Catéchétique d'Alexandrie, à la fin du second siècle, les sujets débattus principalement par les catéchistes ne se résumaient pas en la seule instruction religieuse et en les Ecritures.

Les discussions sur la divinité, le Christ et Sa naissance d'une Vierge, la Croix, l'ensevelissement, la Résurrection et l'Ascension du Seigneur, le Saint-Esprit - tous ces sujets devaient être éclairés à l'École dans le cadre de la Bible.
Lorsque Pantène fut chargé, avant l'an 180, par le patriarche d'Alexandrie de la direction de cette institution, on sait qu'il réforma et organisa son programme d'études depuis les sujets purement théologiques jusqu'à la plupart des branches de l'activité humaine.
Parfois on lui attribue, sans preuves solides, une origine sicilienne mais les Coptes se bornent à mentionner qu'il est natif d'Alexandrie. On lui attribue, lors de sa réforme, la promotion de l'alphabet grec en remplacement des caractères démotiques difficiles et antiques, ce qui conduisit en définitive à l'établissement de la nouvelle langue copte, dernière phase de l'ancien égyptien. Lui-même composa certains ouvrages d'exégèse en grec, maintenant perdus.
Toutefois, sa carrière d'éducateur à l'École Catéchétique fut interrompue par le patriarche Demetrius I (12e pape d'Alexandrie, 199-232) qui le désigna pour mener une mission chrétienne aux Indes. II ne l'accepta qu'après avoir trouvé un successeur valable pour assurer la poursuite du travail qu'il avait commencé sous d'aussi heureuses auspices pour le développement de l'École.
Son choix se porta sur le plus, brillant de ses élèves : Clément d'Alexandrie. Étant probablement athénien de famille païenne né aux environs de l'année 150, il devint un théologien chrétien de grande conviction en plus de ses connaissances de la philosophie grecque.
Il succéda à Pantène avant l'année 190 et occupa ce poste jusqu'en 202 ou 203 lorsqu'il décida, plus par souci d'efficacité que par peur, de quitter Alexandrie durant les persécutions de l'empereur Septime Sevère. Il ne retourna jamais à l'École et semble avoir passé ses dernières années entre Jérusalem et Antioche, mais on ne connaît avec précision ni la date ni le lieu de son décès en Grande Syrie.
Ce n'est pas la place ici pour exposer les biographies détaillées et l'oeuvre de Clément ou de tout autre chef de l'École dont le nom serait évoqué par ailleurs. Il est toutefois nécessaire d'ébaucher leur carrière en rapport avec l'institution naissante de la connaissance théologique dans l'histoire de la chrétienté universelle. Le rôle joué par Clément dans ce cadre est particulier. Sa pensée était solidement ancrée à des principes libéraux. En tant que théologien et simultanément philosophe grec, il a oeuvré à la réconciliation des tenants de la jeune religion avec les anciens enseignements grecs, ne trouvant pas d'incompatibilité entre les prophètes bibliques et les philosophes grecs. Il se donnait du mal à essayer d'apporter la preuve de ce que les Grecs avaient plagié Moise et l'Ancien Testament. Il est curieux de voir Clément semer le libéralisme chrétien dans les classes de l'École Théologique, alors que les autorités de l'Église, autour de l'impérieux pape Demetrius I, étaient totalement dénuées d'esprit de libéralité pour ce qui est de la doctrine. A une époque où les enseignements gnostiques avaient encore laissé des traces parmi les chrétiens d'Égypte, Clément malgré toute son orthodoxie traditionnelle ne manifestait pas d'hostilité ouverte à la gnose. Bien que techniquement il ne fût pas lui-même gnostique, il enseignait dans ses cours que l'illumination était l'essence véritable de la perfection chrétienne dans la connaissance religieuse.

Comme Socrate, Clément considérait l'ignorance pire que le péché. En somme, Clément pourrait être considéré à juste titre comme l'un des premiers promoteurs du libéralisme chrétien dans cette époque patristique. Il suffit ici de rappeler les titres des principaux ouvrages qu'il composa durant sa présidence de l'École Théologique, réservant leur analyse à sa biographie propre. Bien que la plupart de ses ouvrages soient apparemment perdus, nous savons qu'ils ont joué un rôle notable, comme son EXHORTATION AUX GRECS, un traité d'apologétique, le PEDADOGUS sur la vie chrétienne et la morale et le STROMATEIS comprenant une série de discours variés difficiles à interpréter.

Après Clément, l'École Théologique demeura provisoirement sans direction mais poursuivit son activité sur la lancée imprimée par son grand chef. Finalement, en 215, le pape Demetrius I décida de nommer le plus illustre des élèves de Clément - Origène - pour lui succéder. C'est sous son égide que l'École sembla atteindre le point culminant de son épanouissement.

Origène, né aux environs de 185 à Alexandrie ou en un autre point d'Égypte, mourut en Palestine aux environs de 253. Ses parents étaient des chrétiens fervents. Sa mère pourrait avoir été d'origine juive, ce qui expliquerait ses talents en hébreu. Le bruit concernant le mélange de son sang avait effectivement couru mais si l'on en croit Epiphanus de Salamis, l'un de ses contemporains proches, Origène doit être considéré comme Copte et vrai fils d'Égypte. Son vrai nom, dérivé de l'ancien mot égyptien Horus ou Orus, est en lui-même un indice. Enfant, il vécut dans l'angoisse du martyre de son père pour la foi chrétienne. Adolescent, il fut très ascétique de nature, observant les plus rigoureuses veillées et suivit la parole de l'Évangile (Matth. 19;12) à la lettre jusqu'à se mutiler lui-même, devenant ainsi eunuque, ce qui provoqua des démêlés avec l'impérieux patriarche Demetrius I.
Son éducation fut enrichie par les connaissances qu'il assimila très facilement de son maître érudit Clément. Il étudia également la philosophie païenne et la littérature sous la direction d'Ammonius Saccas (174-242) le fondateur réel du néoplatonisme dont l'influence avait séduit Plotinus. Il a dû suivre les cours de Saccas en même temps que Plotinus à l'École Ptolématique d'Alexandrie. Il fit ainsi de grands voyages et fit la connaissance des plus éminents professeurs et prélats de son époque. Ses déplacement le conduisaient depuis l'Arabie et la Syrie jusqu'à la Grèce et à Rome où il entendit les sermons d'Hippolyte. Origène était appelé à devenir l'un des plus grands savants exégètes de tous les temps, sa fécondité était énorme, hors de toute raison. Epiphanus de Salamis a établi que sa bibliographie atteignit 6.000 livres et traités. L'étude analytique de l'oeuvre d'Origène est une besogne extraordinaire qui n'est pas du ressort de notre sujet. Néanmoins, un bref survol de sa production peut aider à mesurer la taille de l'École où cette oeuvre était accomplie.
Son érudition en tant que professeur biblique et philosophe était profonde et sa créativité colossale. On trouverait difficilement un seul Livre de l'Ancien ou du Nouveau Testament qu'il n'ait longuement commenté. Son étonnante édition critique de l'Ancien Testament, le HEXAPLA collationne sur six colonnes parallèles tous les textes disponibles dans les textes grecs et hébreux. Il le refit plus tard sous forme d'abrégé sous le titre de TETRAPLA sur quatre colonnes, n'omettant que l'hébreu.
Ce furent les ouvrages utilisés par St Jérôme à Césarée.
Ses commentaires monumentaux d'exégèse intitulés SCHOLIA furent partiellement traduits en latin par Rufin. Seuls des fragments des deux ont survécu. Les homélies d'Origène ont la réputation d'être parmi les plus anciens spécimens de prédication chrétienne.
Dans le domaine théologique, son ouvrage le plus important fut DE PRINCIPIIS, dans lequel il classe toute la doctrine chrétienne en quatre livres: Dieu et le monde céleste, l'homme et la matière, le libre arbitre et ses conséquences et les Écritures. Bien que l'original de cette entreprise ambitieuse ait péri dans sa presque totalité, son objet a survécu dans des interprétations très imparfaites de Rufin et de St Jérôme en latin.

Dans un traité intitulé CONTRE CELSE, Origène prenait la défense du christianisme contre les attaques de Celse, philosophe païen du lie siècle. Il composa beaucoup d' oeuvres ascétiques sont deux seulement nous sont parvenues. L'EXHORTATION AU MARTYRE fut composée en 235 durant les persécutions de l'empereur Maximin. Son ouvrage le plus volumineux SUR LA PRIÈRE eut un grand impact sur l'esprit des premiers chrétiens.
Ses ennuis recommencèrent pendant son premier voyage en Palestine. Il y avait été invité par les évêques d'Aelia et de Césarée pour prêcher dans leurs diocèses. Or, selon les règles de l'Église alexandrine, il était inconcevable qu'un laïc prêchât en présence d'évêques.
Le pape Demetrius était autoritaire et avait imperceptiblement développé les prérogatives patriarcales aux excès d'un système monarchique n'acceptant aucune initiative sans contrôle, même émanant d'une personnalité aussi importante qu'Origène. Demetrius le rappela aussitôt à Alexandrie vers l'année 218. Il fit face durant quelque douze ans à la tempête concertée en se plongeant dans l'écriture et l'enseignement. Les vents de l'adversité s'acharnèrent contre lui, les synodes épluchèrent sa vie et se livrèrent à l'analyse de sa pensée. Enfin, l'heure de la délivrance sonna lorsqu'il retourna en Palestine en 230. Là, il fut honoré et promptement ordonné prêtre. On dit même que l'élévation à l'épiscopat fut envisagée.
Ainsi qu'il fallait s'y attendre, Demetrius prit cela pour une provocation et s'empressa d'annuler l'ordination et d'excommunier son adversaire indomptable qu'il destitua de la direction de l'École Théologique.
Origène devint un exilé et en 231 il s'établit à Césarée, où une nouvelle école prit corps autour de lui avec les élèves les plus remarquables. Certains d'entre eux, tel Grégoire le Thaumaturge, évêque de Néocésarée du Pont, parvint à des postes clés dans la hiérarchie. Il arbitrait les cas douteux de théologie aussi bien en Palestine qu'au dehors. Mais, la véritable gloire qu'il acquit lors des moments de calme à Césarée fut l'achèvement de son immense oeuvre littéraire dont les bases solides avaient été jetées à l'École Théologique d'Alexandrie.
Toutefois, durant les persécutions de Decien en 250, le maître endura de terribles souffrances en montrant une grande force d'âme. Il fut emprisonné et torturé. Bien qu'il survécut aux horreurs de ces épreuves, et retrouva sa liberté, sa santé déclina et il décéda dans la ville de Tyre en 253 à l'âge de 69 ans.
Comme la plupart des penseurs universels et des écrivains prolifiques, Origène devint une figure controversée aussi bien de son vivant qu'après sa mort.

Dans le domaine de la théologie et de la philosophie, le terme d'origénisme devint synonyme d'une institution formidable avec le support d'une école d'origénistes et l'opposition d'une école aussi ardente d'anti-origénistes.
Il est impossible dans ces pages d'entamer la plus brève des analyses des théories origénistes sur des sujets aussi variés que l'unité de Dieu, de Ses relations avec la Trinité, la doctrine de la subordination, sa théorie audacieuse sur l'existence prénatale des âmes et leur destinée après la mort et bon nombre d'autres controverses physiques et métaphysiques d'une profondeur insondable. Il suffit de rappeler que parmi les plus grands noms de son temps et même après, beaucoup prirent part aux querelles pour ou contre Origène. Parmi ses partisans, nous citerons St Pamphyle (martyrisé en 209), St Athanase l'Apostolique, St Basile, St Grégoire de Nazianze, Didyme l'aveugle et d'autres. Dans le camp opposé, nous rencontrons St Epiphane, évêque de Salamis à Chypre, aussi bien que St Jérôme et Théophile d'Alexandrie qui se retournèrent contre Origène dans les derniers temps.
Ce n'est qu'au Ve siècle que des conciles se réunirent pour débattre des points de vue d'Origène. Après une accalmie de courte durée, la controverse origéniste reprit au Vie siècle et Origène fut condamné par le concile de Constantinople, à deux reprises: 542 et 553, grâce à la connivence de l'empereur Justinien lui-même.
Jusqu'à la discorde entre Demetrius et Origène et la décision de ce dernier de quitter l'Égypte pour Césarée en Palestine, l'École Théologique d'Alexandrie, bien que très intimement associée à l'Église, avait réussi à garder, peu en principe mais pratiquement beaucoup, sa liberté académique et son indépendance. Après le départ d'Origène pour la Palestine, et sa démission de son poste à Alexandrie, l'École tomba sous le contrôle direct de l'autorité patriarcale et ecclésiastique.
Le successeur immédiat d'Origène fut Héraclas, son ancien élève et assistant et qui, par la suite, succéda à Demetrius à l'épiscopat de 230 à 246. L'un de ses premiers actes fut de lever la sentence prononcée par son prédécesseur contre Origène et de réclamer le retour à Alexandrie du grand maître, mais en vain. Son règne présente un intérêt sur un autre point. On dit que, lorsqu'il accrut le nombre d'évêques locaux jusqu'à 20, le clergé décida de le distinguer des autres évêques en lui attribuant le titre de " pape ". Si cela est exact, le premier prélat de la chrétienté à porter le titre de pape fut Héraclas le Copte dans les débuts du Ille siècle, bien avant que ce titre ne fut connu à Rome.
Le chef suivant de l'École, un autre fameux disciple d'Origène, fut Dionysius d'Alexandrie, surnommé par la suite " le Grand ". Il occupa ce poste jusqu'à ce qu'il fut élu patriarche (246-264). Son règne fut troublé par des désordres. En 250 les persécutions de Decian le forcèrent à se cacher, bien qu'il fût une fois arrêté mais réussit à s'échapper. En 257, une autre persécution fut entreprise par l'empereur Valérien. Le pays était harcelé par des tribus barbares venant du sud. A Alexandrie, Emilien, préfet d'Égypte, se proclama empereur et la guerre civile qui éclata se termina par sa capture par le général d'empire Théodote qui expédia les rebelles enchaînés à Rome. La guerre avait dévasté la ville et décimé la population. La peste était imminente et la famine approchait.
Lorsque les persécutions eurent pris fin, Dionysius eut à faire face au problème des apostats. Mais il avait une largeur d'esprit suffisante pour les réadmettre et en outre, il interdit de rebaptiser les hérétiques et les schismatiques repentis.
On ne peut que s'émerveiller de ce qu'il eut assez de temps pour rédiger nombre d'ouvrages de théologie, où ii fit montre d'un esprit indépendant mais tourné vers la polémique. Il fut accusé de trithéisme par son homonyme de Rome, fut défendu par Athanase et critiqué par Basile. Pour ce qui est de la Trinité, toutefois, il rejeta luimême les innovations hérétiques de Paul de Samosate, évêque d'Antioche et opulent procurateur de la reine Zénobie de Palmyre.

Plus tard, dans les premières décennies du IVe siècle, Athanase chargea Didyme l'aveugle de la direction de l'École, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort vers la fin du même siècle. Il vécut pendant l'époque orageuse de l'arianisme et du Concile de Nicée (315). Parmi ses élèves, on note St Grégoire de Nazianze, St Jérôme et l'historien Rufin. Ce fut un homme érudit mais presque toutes ses oeuvres sont perdues. On dit que le traité intitulé CONTRE ARIUS ET SABELLIUS et présenté sous le nom de Grégoire de Nysse fut dicté par lui. Il est intéressant de savoir qu'il avait le souci du bien-être des aveugles - il était aveugle depuis l'âge de quatre ans - et promouvant pour la première fois dans l'histoire un système d'écriture par relief et creux.

Après Didyme, nous entrons dans une période obscure de l'histoire de l'École. Elle avait accompli sa part dans l'affinement de la doctrine chrétienne et l'enseignement théologique dans ces années de formation. Ensuite, le zèle et la connaissance s'affadirent comme s'évanouit une grande institution.

A.S. ATIYA

traduit de l'anglais par P. de Bogdanoff
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