UN DIALOGUE CHRISTOLOGIQUE EXEMPLAIRE

L'Église Copte d'Égypte appartient au groupe des Églises non-chalcédoniennes, c'est-à-dire des Églises qui ont gardé en christologie un langage " monophysite " dans la tradition de Cyrille d'Alexandrie, poursuivie après Chalcédoine par Sévère d'Antioche.

Ces Églises n'ont jamais pu admettre la formule " en deux natures " du concile de Chalcédoine, dans laquelle elles ont toujours suspecté un relent de nestorianisme.

Il s'agit en l'occurrence d'une question de langage et non de foi christologique : mais encore fallait-il pouvoir le reconnaître ensemble.

Or, le 10 mai 1973, le pape CHÉNOUDA III d'Alexandrie et le pape PAUL VI ont signé une déclaration commune qui me semble exemplaire dans l'ordre de la réconciliation doctrinale.

Cette déclaration comporte en effet une confession de foi christologique qui, s'inspirant au plus près de la définition de Chalcédoine, en évite l'expression litigieuse, mais en exprime le sens d'une autre manière.

Autrement dit, on sort de préalables devenus stériles du type : - Reconnaissez la définition de Chalcédoine telle quelle - ou - Renoncez au langage des deux natures .

Mais on reconnaît mutuellement l'authenticité de la foi christologique de son partenaire en admettant une diversité de langage.

On ne reste pas rivé à des mots chargés d'une opposition plus que millénaire ; on confesse ensemble un sens qui est au-dessus de toute ambiguïté.

Cet acte oecuménique constitue une référence importante pour l'interprétation des conciles : il nous dit que nous sommes tenus aujourd'hui par le sens visé et affirmé par les conciles et non par les mots.

Dans le dialogue oecuménique, cet fait est encore unique à ma connaissance.

Unité des Chrétiens n° 46 - avril 1982 par Bernard SÉSBOUÉ s.j.

dialogue avec Rome

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