Le
Christ prie en moi
par Henri Caffarel
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Si le Christ est vivant en vous, il y est priant. Car pour le Christ, vivre c’est prier. Rejoignez-le ; saisissez, appropriez-vous sa prière. Ou plutôt – car les termes que je viens d’employer mettent trop l’accent sur votre activité à vous – laissez cette prière vous saisir, vous envahir, vous soulevez et vous entraîner vers le Père. Je ne vous promets pas que vous la percevrez ; je vous demande seulement d'y croire et durant l'oraison, de lui donner, de lui renouveler votre pleine adhésion. Cédez-lui la place, toute la place. Qu'elle puisse s'emparer de toutes les fibres de votre être, comme le feu pénètre le bois et le rend incandescent. Prier, c'est exaucer
la demande que le Christ nous adresse : « Prête-moi ton
intelligence, ton cœur, tout ton être, tout ce qui en l'homme
est susceptible de devenir prière, afin que je puisse faire surgir
de toi la grande louange du Père. Suis-je venu pour autre chose
que pour allumer le feu sur la terre et qu'il se communique de proche
en proche, transformant tous les arbres de la forêt en torches vives
? Ce feu est ma prière. Consens au feu.» Notre coopération consiste d'abord à adhérer par le plus profond de notre vouloir à la prière du Christ en nous. Mais remarquez bien le sens très fort que je donne à ce mot adhérer : il ne désigne pas un mol accord, un acquiescement du bout des lèvres, mais un don total, à la manière de la bûche qui se livre à la flamme pour devenir feu à son tour. Notre coopération consiste encore à rechercher de toute notre intelligence de quoi est faite la prière du Christ en nous, ses grandes composantes : louange, action de grâces, offrande, intercession... afin de les épouser plus parfaitement. (…) Cette prière du Christ en lui, que sa foi lui garantit, que sa méditation lui fait mieux connaître, l'homme d'oraison longtemps ne la perçoit pas. Un jour vient pourtant - et ce n'est pas nécessairement au cours de l'oraison - où il la découvre en son âme. Il se tait alors, il craint de l'effaroucher, comme on craint d'effaroucher l'oiseau venu se poser sur le rebord de la fenêtre... Père Henri Caffarel in "Présence à Dieu"
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