CONSEILS POUR LA PRIERE par Le Père Matta el-Maskîne,
Père du Monastère de saint Macaire en Egypte
(2Co3,18)
La prière est plus puissante que le péché
La prière est plus puissante que le péché. Le péché
détruit les forces physiques et morales de l'homme, mais il ne peut
détruire la puissance de la miséricorde et de l'amour de Dieu.
"Dieu est plus fort que les hommes "(1Co1,25). Dieu continue toujours
à aimer l'homme, avant, pendant et après le péché.
La prière, en tant que relation entre l'homme et Dieu, nous met en
relation avec sa miséricorde qui remet les fautes les plus graves.
En soi, la prière est une manifestation de repentir et de retour à
Dieu. Dieu est toujours disposé à accueillir ceux qui reviennent
à lui, car il ne désire pas la mort du pécheur, mais
il désire qu'il se convertisse et qu'il vive.
S'il est vrai que le péché détruit une grande partie
de la force que l'homme a acquise par la prière, il ne peut toutefois
venir à bout de tout ce que l'homme a obtenu dans la prière.
Si, après avoir prié, nous succombons, quel que Soit le genre
de notre péché, nous conservons toujours en nous un reste de
la puissance acquise par la prière. Et cette puissance finit par reprendre
le dessus. Après les plus grandes fautes, il reste toujours dans le
coeur de l'homme et dans sa conscience un fond de puissance spirituelle, qui
s'est formé en lui par la prière offerte à Dieu avec
un coeur sincère et une conscience qui refuse le péché.
Par la prière assidue, l'homme acquiert petit à petit un trésor
de puissance spirituelle qui finalement parvient, non seulement à annuler
tout péché, mais à purifier la conscience du sentiment
pénible causé par le péché. La joie de la rémission
et du salut vient remplacer l'affliction et la douleur causées par
le péché. La prière s'avère être la pleine
guérison de l'âme.
Mais cela ne s'accomplit pas en un jour, ni même en une année.
C'est au cours de longues années que la prière réalise
son oeuvre de maturation, lente mais continue, en vue de détruire le
désir du péché et de laver progressivement la conscience.
Lorsque la vie de prière est suffisamment mûre, la lumière
du salut commence à briller d'une façon intense et inattendue
à l'intérieur de l'âme, avec une joie indicible qui s'étend
à tout l'être intérieur de l'homme. Cette lumière
intérieure, qui n'apparaît que tardivement et qui semble être
soudaine, est en réalité l'oeuvre de longues années,
le fruit de milliers de prières.