L'EGLISE
COPTE
Extrait
du livre La prière des liturgies orientales
Collection
Prières de tous les temps
Editions C.L.D.-Chambray-1981
Textes
choisis, traduits et présentés par Irénée-Henri Dalmais
O.P.
L'EGLISE
COPTE
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En un pays où les colonies juives étaient nombreuses et
avaient depuis longtemps assimilé la culture hellénique
dont Alexandrie était l'un des foyers les plus brillants, l'évangile
du Christ gagna des fidèles dès l'époque apostolique.
La tradition égyptienne, au moins depuis le début du IVe
siècle, affirme que l'évangéliste saint Marc porta
jusqu'au martyre la Bonne Nouvelle et que sur sa Confession repose le
Siège apostolique d'Alexandrie.
Dès le début du IIIe siècle, cette cité fut
le creuset le plus remarquable d'une culture chrétienne nourrie
de la sève de l'hellénisme. Mais bientôt c'est des
profondeurs de la glèbe égyptienne, au sein de ce peuple
paysan des fellahs ruminant la sagesse ancestrale, que devait germer avec
une extraordinaire fécondité le monachisme, peuplant les
déserts et donnant à une Eglise d'abord urbaine et hellénisée,
son caractère proprement égyptien.
Il devait, malheureusement, en résulter comme en Syrie un durcissement
particulariste entretenu par la politique assimilatrice de l'administration
impériale. La destitution, au concile de Chalcédoine, du
" pape et patriarche d' Alexandrie et de toute l'Egypte ", Dioscore,
rendu responsable des débordements du " brigandage d'Ephèse
" ( 448) et trop obstinément attaché à une formulation
christologique dont on avait dû reconnaître l'imprécision,
entraîna la scission de la grande majorité des chrétiens
d'Egypte et la constitution d'une Eglise nationale égyptienne ou
" Copte " (transcription, au travers de l'arabe, du grec "
Egyptos " ).
La langue grecque, officielle, céda rapidement la place au "
Copte " , forme populaire de la vieille langue égyptienne,
qui s'était d'ailleurs incorporée de nombreux vocables grecs.
Après l'arrivée des Arabes islamisés, leur langue
s'imposa progressivement.
La liturgie, traduisant les textes grecs de l'Eglise d'Alexandrie, s'enrichit
de nombreux éléments reçus de l'Eglise-soeur de Syrie
et de compositions d'origine monastique.
Cette influence du monachisme dans la structuration de l'Eglise copte
fut peut-être plus importante encore qu'il ne devait être
pour l'Eglise maronite.
C'est sans doute à lui, pour une large part, que la liturgie copte
doit le caractère de sobre austérité qu'elle a conservé.
Les formulaires sont relativement peu nombreux, la part de la poésie
demeure restreinte, pour laisser la première place, et de beaucoup,
à la psalmodie et aux lectures scripturaires
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