Journal paroissial L’ARCHE DE NOé n° 3 – octobre 2002
Eglise Orthodoxe Copte Francophone – Paroisse Saint Athanase et Saint Amand – B-1060 Bruxelles
Editrice responsable : Marie MUHADRI-MENESTRET Mise en page et impression : Jean-François de VOGHEL Editorial
hers paroissiens, amis et lecteurs, ce troisième numéro de l’Arche commence par un beau texte concocté par Barbara V., Barbara C et André-Bernard G. Suite à leur retraite en Egypte au mois de juillet, ils nous transmettent l’enseignement de Abba Thomas – première partie. Ce texte est suivi d’un poème de Barbara V. Nous allons entrer dans une période importante de l’année qui est celle de l’Avent. Nous aurions aussi pu vous parler de Saint Jean-Baptiste, de la Toussaint, de la fête des morts mais étant donné la modestie de notre journal, il a fallu choisir. Nous vous proposons donc un texte de Marc qui vous explique quel est le sens de ces 40 jours avant Noël. Ensuite, Stéphane nous livre quelques secrets de ses recettes. N. nous livre une pensée poétique. Nous vous présentons la vie d’un Saint de notre région. L’agenda pour les mois d’octobre à décembre se trouve à la fin. Nous vous souhaitons une bonne lecture et remercions encore tous ceux qui, par leurs idées, leurs textes et leurs superbes dessins, contribuent à enrichir notre belle Arche. Marie M. Vous tous qui nous lisez êtes les « rédacteurs » de l’Arche de Noé ! Vos partages, témoignages, résumés d’enseignements et de sessions spirituelles ou de lectures ; dessins, croquis, recettes sont attendus avec grande impatience par vos serviteurs-éditeurs Marie MENESTRET et Jean-François de VOGHEL. Jean-François : 99, rue de la Bruyère - 1332 GENVAL T & F +32 (0)2 654 04 72, G +32 (0)495 51 90 04, E jf.de.voghel@skynet.be ABONNEMENT A L’ARCHE DE NOE Chères Amies lectrices, Chers Amis lecteurs, Notre Arche de Noé, à la confection artisanale de laquelle nous apportons tout notre amour, coûte … Nous remercions vivement celles et ceux d’entre vous qui ont déjà apporté leur contribution par la souscription à un abonnement. Pour les autres, nous vous proposons de participer aux coûts de l’Arche de Noé en souscrivant à un abonnement annuel, dont le prix (indicatif !) a été fixé à 20,00 €. Nous vous remercions déjà de virer votre participation au compte 001-2402122-90 de la Paroisse, en indiquant en communication la mention « abonnement ». Sur ce même compte 001-2402122-90 vous pouvez aussi virer votre participation mensuelle aux frais de fonctionnement de notre Paroisse et de l’Eglise (via notre dîme à nos bien aimés Evêques). Liens Internet @ Tout nouveau tout beau : notre Eglise a son propre site internet. Surfez vite sur http://eocf.free.fr/ Notre paroisse : http://users.skynet.be/paroisseStAtA/ Centre de Rencontres Spirituelles Béthanie : http://www.top.ca/users/thabor/ressources/bethanie.htm Site de Sa Sainteté le Pape Amba Shenouda III : http://www.copticpope.org/index.html Retour d’Egypte « DEMEUREZ EN MOI COMME JE DEMEURE EN VOUS » Enseignements d’Abba Thomas, reçus par Barbara C., Barbara V. et André-Bernard G. … ou plus exactement, ce que nous avons entendu des enseignements de Abba Thomas, cet été dans le désert, la sobriété, la beauté, l'abondance de l'Essentiel et sous une chaleur parfois assommante… pas simple de poser sur papier les récits de ce troubadour, ses propos relèvent plus de la tradition orale que de la "tradition arial". Pourtant nous ne résistons pas au désir de partager le privilège de cette rencontre. Nous avons essayé d'être aussi fidèles que possible aux propos de ce moine qui est décidément "too much" … bon voyage ! Ces enseignements ont été donnés par Abba THOMAS, évêque de EL QUESIA au Centre ANAPHORA dans le désert du WADI-EL-NATROUN en Egypte. ANAPHORA signifie oblation, offrande de la liturgie et, en arabe, source d’eau. La construction du centre, qui remonte à octobre 1999, se présente comme un ensemble de grandes cellules à dômes disséminées dans les palmiers et les oliviers entourés d’un long ruban d’eau qui se perd dans d’immenses piscines couleur azur. Lieu de rencontre et de discussion ouvert à tous les cultes chrétiens, ANAPHORA est le centre œcuménique par excellence du désert du WADI-EL-NATROUN. (Extrait de La Voix de Saint Marc, octobre-novembre-décembre 2002) Une vue du Centre ANAPHORA au coucher du soleil Abba Thomas et l’équipe du Centre ANAPHORA accueillant les retraitants. 1. Introduction : le désert Le sang bouge dans notre âme.
Nous partons pour un voyage avec un but : vivre avec le Christ pour l'éternité.
Quel est donc ce mystère : « je suis en Lui et à la fois Il est
en moi » ? Ou encore « ce que j’attends, je l’ai déjà
et ce que j’ai, je l’attends » ? C'est toute la connexion qu’est le Christ entre le chemin et le but. Il est l'eau de vie. Abba Thomas nous présente l’expérience du verre d’eau : au départ un petit gobelet et un récipient plus grand, transparent et rempli d’eau. Je suis le petit gobelet qui évolue sur l’eau. Le Christ est l’eau de vie. Lorsque le verre est plongé dans la bassine et qu'il ne flotte plus à la surface, il s’alourdit, devient plus stable et plus grand. Qu'attendons-nous ? Nous voulons vivre pour toujours ? Parfois nous nous coupons du chemin. Le problème est que nous ne pouvons pas voir la route, l’apprécier. Je veux avoir maintenant, comme cela, à ma façon. Dieu, que me promets-Tu avec cette terre promise ? On pourrait se demander pourquoi Dieu a fait faire un tel détour au peuple d’Israël pour rejoindre Cana. En effet, si on regarde sur une carte, ce voyage ne prend qu’une quinzaine de jours, la route est courte, directe et connue (tracé sur le tableau). Or, ce voyage a duré quarante ans. Mais le peuple d'Israël était tellement focalisé sur le but qu’il avait dans la tête : aller vers la terre promise par Dieu, qu’il en perdait la connexion avec le chemin. 1.
Le lait
et le miel :
Il en pleut du ciel mais les hommes ne pouvaient pas le voir, ils ne pouvaient
en profiter voulant tellement la terre promise qu'ils ne virent pas le lait
et le miel du présent. 3. Vivre avec Lui : « ll be with you » : Au désert les promesses de Dieu sont toujours très brillantes, ce qui donne à beaucoup l’envie d’aller vers Dieu. Dieu veut que nous sentions notre sang bouger dans notre âme, que nous voyions le mouvement. Aucun chrétien ne peut accéder à la terre promise sans passer par le désert. Difficultés liées au désert : 1. Dans le désert, il fait soit très chaud, soit très froid, ce qui donne la confusion, ce qui nous fait craquer. Avec Dieu, c'est souvent comme ça aussi. 2. La mémoire du beau Nil, de la viande, des bons souvenirs charnels, des bons moments nous fait regretter, comparer. Mais ma mémoire est sélective, je ne me rappelle pas de ma captivité hors du désert, que ma dignité a été prise. Je ne me souviens plus que des bons souvenirs charnels. 3. La crainte, la peur du futur nous freine. Je ne sais pas ce qui va m'arriver dans ce désert. Il est sombre et plein de peurs. Alors qu'avant en Egypte, à ma maison, j'avais un toit et un lit. Dans le désert, je n'ai plus qu'une tente. Alors j'ai peur et j'attrape des pieds de plomb qui m'empêche d'avancer : les 15 jours deviennent 40 ans. 4. Et puis, il y a la confrontation entre la vie et la mort. Le sens de la vie apparaît, soit je saute au-dessus des barrières, soit je saute en arrière "non, non". Très bon test pour savoir si l'on veut continuer avec le Christ ou non. Moïse a laissé son peuple seul pour gravir la montagne. Dieu lui a dit : « Je te veux seul » car pour faire face à la vie et à la mort, nous devons être seul. Personne ne peut le faire à ma place. Il nous a dit : « Je viendrai et vous serais heureux et personne ne pourra vous ôter cette joie ». Les enfants d’Israël avaient toujours besoin que Moïse les tire, les prenne par la main. Dieu était là mais ils ne le sentaient pas. Dieu nous a fait un grand cadeau, Il nous a fait temple de l’Esprit Saint. Abba Thomas nous présente l’expérience du charbon et de l’encens. Le charbon et le feu : comment peuvent-ils être connectés ? Le charbon incandescent uni à une autre force devient vivant. Cette colonne de feu qui existe dans nos vies permet l’union entre la terre promise et le désert, le chemin et le but, le charbon et la flamme. Question de P. Alphonse : comment établir cette connexion ? Il faut creuser un puits pour y puiser l’eau et arroser la raison. On ne peut avoir du vin sans creuser le puit. C’est l’activité conjuguée de l’homme et de Dieu qui permet cette connexion. Quelques outils :
- besoin d’une communauté de prière, d’une Eglise, besoin de moi-même pour ressentir le courage de creuser. J'ai donc besoin d'être seul pour avancer mais aussi j'ai besoin d'être entouré. 2. Le désert et l'identité : Le problème du monde, c'est de devenir quelqu’un, d’accomplir quelque chose « I want to achieve this, I want to become ». Mais si nous voulons devenir, nous ne serons jamais satisfaits, nous voudrons toujours être plus et plus. Si nous ne sommes pas convaincus de qui nous sommes et si nous n'en sommes pas heureux, nous prenons une fausse route. Dans le désert, on se retrouve seul. Tout y est sauvage. La seule chose qu'on ait c'est la confiance en Dieu. Si on ne l'a pas, la traversée se fera dans l'angoisse. Si je suis enfant de Dieu, je ne dois pas lutter pour devenir quelqu’un d'important, pour faire des choses importantes, ce qui compte c'est d'être enfant de Dieu. Croire en Dieu de trois manières : l'amour (fruit de l'Esprit et donc pas le cadeau de quelqu’un d'autre), la puissance et l'espoir. 1. L'amour : (fruit de l’Esprit et donc pas le cadeau de quelqu’un d’autre) : le plus difficile et le plus facile. C'est le problème et la beauté du monde. Parfois nous faisons dépendre l'amour des mains d'autrui en nous avons la sensation d’être aimés. Etre dans les mains d’un autre peut nous protéger, ou nous démolir complètement, ce qui arrive souvent. Mais si l'amour est en nous, on peut le partager et alors il se multiplie. Dans le Christ, notre coeur devient plus grand. A mon amour est ajouté celui du Christ. Si mon amour égale 1, celui du Christ est infini. + l’infini égale l’infini. Notre amour pour les autres devient plus grand quand nous le mettons dans l’amour du Christ. Dieu a créé le coeur de l'homme en triangle. Si on met tout le monde dans un coeur, les coins resteront toujours vides, il n'y a que la Trinité qui puisse remplir complètement le coeur de l'homme. Dans![]() 2. La puissance/pouvoir : Dans le désert, il n’y a pas d’eau. Mon seul partenaire c’est la confiance en Dieu, Il est avec moi ; même si je vais vers la mort, Sa main est toujours là. Le peuple d'Israël crie sur Moïse : « Il n'y a pas d'eau » – colère – « on va mourir ». La colère entraîne le blâme, il faut que l'on blesse quelqu’un, un responsable. Le peuple d’Israël a mis sa confiance en Moïse, un homme, et non en Dieu. Où est mon identité ? Si mon identité est en Dieu, Il peut me sortir de la fournaise, nourrir la multitude, guérir les lépreux, ressusciter Lazare. Et aussi me donner la résurrection de l’intérieur. Alors j’avance dans le désert comme le Christ ressuscité, avec le sentiment de la résurrection. C’est avec ce sentiment que les pères sont allés dans le désert. Ils n’avaient pas d’attente, ils étaient satisfaits dès le départ. Les pères du désert ont fait de grandes choses grâce à ce sentiment. On peut tout faire quand on croit au Christ ressuscité. Une marche régulière sans peur est très puissante. 3. L’espoir et le temps : L’espoir est lié au temps et à la confiance. Le temps est étrange. Etant des êtres humains, nous voulons vivre heure par heure. Le passé, soit je l’oublie, soit je m’en souviens. Le présent : soit je le réalise, soit je suis trop occupé. Le futur est un mystère. Le temps pou Dieu est différent. Pour Lui, tout est Présent. Comment connecter ce mystère ? Par le Christ qui Est, maintenant et toujours. Si mon futur est dans le présent de Dieu, j’ai beaucoup d’espoir. Si je suis avec Lui mon temps deviendra plus grand qu’une heure normale. Le temps présent de Dieu deviendra mon futur. C’est pour cette raison que nous disons que le royaume de Dieu est en nous. Mon présent est son futur… Mon futur est son présent … Mon identité est alors pleine d’espérance. Je ne dois pas être honteux de mon désert, il ne doit pas toujours être vert, ce qui compte c'est qu'il soit vrai. Les masques sont des peurs. L'identité on la transporte toujours. Dans le désert, on se trouve face à soi. « Vous n'êtes plus mes serviteurs mais mes bien aimés ». Si je me sens aimée, c'est un espoir fou et une force qui m'habitent. Saint Augustin : « je me suis assis au-dessus du monde entier, je n'ai peur de rien et besoin de rien ». Sainte Sara : « Chaque moment de ma vie est la vie toute entière ». Il y a trois façons d’aimer : 1. Celui qui aime et pardonne (cet amour est à l'intérieur de moi et donné par Dieu, il brille sur chacun) ; 2. L’amour social (faire la paix) ; 3. L’amour protection (retirer quelqu’un d'un groupe pour le protéger et protéger le groupe). On tousse pour bien respirer, on vomit pour bien manger. On ne peut être ami avec tout le monde mais on peut aimer tout le monde. « I trust in God and I love everybody ». Rachel : « L’amour n’est pas à confondre avec l’affection ». HistoiresAbba Thomas était invité à une fête d'anniversaire d'un ami, s'était habillé très chic pour faire honneur à son ami. Il va à la pompe à essence et voilà que le garagiste lui cherchait querelle avec ses mains toutes pleines de goudron et d'essence. Il s'est dit « si je dis quelque chose, cela va tourner au vinaigre ». Tandis que le garagiste l'insultait et voulait la bagarre, Abba Thomas ne lui dit rien et s’en est allé « tout propre ». Spirituellement : éviter de rentrer en dialogue avec une partie grasse car cela laisse des traces. Un moine et son disciple
rencontrent une jeune femme qui a besoin d'aide pour traverser une rivière.
Le moine la porte. Arrivé, le disciple demande à son maître : « Est-ce
qu'un moine peut porter une femme » ? Le maître lui dit : « Si tu
la portes toujours il serait préférable de la déposer maintenant… »
Au commencement, Dieu a donné le sol aux hommes. Ils étaient dispersés. Leurs maisons étaient partout et donc avaient des significations différentes. Ils ont alors voulu construire une tour, une cité, ils l'ont appelé leur maison. Dieu a voulu les libérer car Il ne voyait pas cette tour de façon positive. Il a divisé les langues et chacun a eu une compréhension différente de sa maison, qui n'était plus une tour ou une maison mais bien la personne en Dieu, notre seule demeure. Quand, à la pentecôte, les personnes ont compris l'unité entre l'humanité et la divinité, il y eu l’unité des langues, une même maison. Si je suis en Christ, je me ressens à la maison partout. Il est dans mon cœur donc si je bouge, je transporte ma maison avec moi. Etre au désert permet de se focaliser sur la sensation d'être à la maison. Nous avons une tente, le mouvement et l'Esprit. Nous avons un corps 'matière solide’ et nous avons des liquides qui parcourent le corps et ces trois éléments (tente, mouvement, Esprit) dans ce corps physique sont le reflet de notre vie spirituelle. La fluidité à l'intérieur de nous permet aux changements dans notre vie de donner la signification d'un nouvel enracinement, parce qu'à l'intérieur d'autres racines peuvent grandir. Plus grande est la fluidité, plus forte est la fixité. Si mon arbre est bien planté, ses racines sont grandes, les branches peuvent alors être plus longues pour embrasser d'autres arbres, et l’oiseau migrateur pourra se poser sur mes branches pour y trouver de l’ombre. La sensation d’être à la maison va me donner la sécurité de la sensation de Dieu. Je ne cherche plus à plaire à Dieu. Si deux personnes s’aiment et sont contentes d’être ensemble, cela veut dire que pour chacune l’autre existe. Mais si une des deux n’est pas sûre dans le couple, elle va faire beaucoup d’efforts pour plaire à son partenaire et elle perd son sentiment de sécurité. C’est la spirale de l’insécurité. Plus elle en fait et moins çà va. C’est la même chose dans ma relation à Dieu. Si je suis certaine d’aimer Dieu et si je me sens en sécurité parce qu’Il m’aime, je suis relaxe, détendue dans ma relation à lui. Ceci est ma maison, je vais à lui et je me sens dedans et dehors à la fois. « This is my home, I am going to Him and I feel in and out in the same time ». Maintenant, je suis à la maison et je peux aller vers l’éternité, qui est aussi ma maison. Comme lorsqu’on se détend après une journée de travail. C’est çà la relation à Dieu. Cela nous donne un reflet de la joie qui nous habite. Nous le prions et le bénissons avec joie. Nous, Chrétiens, ne sommes pas tristes dans notre relation à Dieu. Il nous donne les fruits de l’Esprit : Joie et Paix. Je n’aime pas voir les gens sur un chemin spirituel qui sont tendus, se demandent toujours que faire. Soyons détendus, relax, sentons nous à la maison avec Dieu. Avec cette sensation, je peux affronter le monde entier. Le désert nous montre que le monde devrait changer. Hier un grain de sable est venu dans mon œil. Cela m’a fait mal, je voulais l’enlever. Je me suis arrêté et en moi-même je me suis dit : « Pourquoi t’inquiètes-tu à cause de cela ? Est-ce que quelqu’un voulait te blesser ? » J’ai pensé à la blessure intérieure. Dieu me protège. Je me suis senti en paix et plein de joie. J’avais oublié pour un moment le grain de sable dans l’oeuil. Une larme est venue, j’ai ri, et le petit grain de sable est sorti tout seul. Cette sensation d'être détendu est vraiment très importante. Cette sensation de " à la maison ", me permet d'être dans le monde et de le recevoir. Si je ne me sens pas à la maison, je vais toujours devoir m'enfuir et me cacher, m'échapper des conflits. Je ne serai pas capable de garder ma fixité, d'être debout sur mes deux pieds. Quelque soit l'endroit ou l'on me pousse, j'irai. Mais si j'ai ma maison à l'intérieur de moi, cela aura un impact sur ma relation au monde, et je sentirai ma fixité, ma solidité. Je sens que chaque personne dans le corps du Christ est une partie de ma maison et je peux prendre soin d'eux aussi. Si ma maison est un numéro dans une rue, je serai quelqu’un qui ne pourra pas faire face au monde, je ne pourrai pas tenir debout sur mes principes, je fuirai les conflits, je serai sur un terrain glissant… Si j’ai une maison à l’intérieur, cela a un impact sur ma relation au monde. Le désert m'apprend
beaucoup car on est mis face à la vie, à la mort et la maison peut devenir
plus grande que moi-même et elle peut devenir moi-même. Parfois nous somme
très lent à comprendre les besoins des autres. Ils doivent crier car nous
sommes trop concentrés sur les choses matérielles. Nous ne ressentons pas
les besoins non exprimés. Le signe de quelqu'un qui à sa maison à l'intérieur
est qu'il peut ressentir les besoins de l'autre avant qu'il ne l'exprime.
Petit détour politique : Quand la chrétienté s’est répandue, elle fut persécutée dans l’empire romain et perse, jusqu’à ce que Constantin proclame la chrétienté comme religion officielle. Mais il a commis une erreur : la proclamation fut plus rapide que l’enracinement, l’empire perse n’était pas encore prêt et a identifié le christianisme à l’empire romain ennemi qu’il fallait éradiquer. Encore maintenant pour le monde arabe, l’Occident est l’héritier de l’empire romain. Avant le Christ, l’identité était la somme de : religion, Etat, personne, culture. Par exemple le judaïsme : empire de David : un certain Etat, une certaine culture, une certaine religion bien localisée et définie. Ceux qui ne partagent pas ces éléments d’identité doivent rester à l’extérieur : ex : les goy. Quand le Christ est venu, toutes les cultures ont pu s’exprimer puisque son royaume n’est pas de ce monde. Le Christ permet la vraie globalisation. Le Christ nous donne, adopte et l’Etat et la religion et la culture et la personne, pourquoi vouloir alors imposer quoique ce soit ? Je peux personnaliser l’univers, le monde m’appartient puisque Dieu est en moi et moi en lui. Le seul conflit qui existe alors c’est celui du malin contre la vie de l’humanité, mais c’est le combat du Christ. P. Alphonse : « le péché de l’Occident, c’est d’avoir imposé la Bible en même temps que la culture ». Après l’édit de Constantin, les gens ont commencé à vouloir imiter l’empereur. L’esprit impérialiste a triomphé. L’évêque de Rome s’est consacré Pape. Puis, après le schisme, Constantinople s’est proclamée le siège du christianisme, tout comme Alexandrie, ville des intellectuels et Antioche, première ville des chrétiens. Quelques simples personnes ont voulu fuir cet impérialisme ambiant pour retourner à la simplicité, à l’humilité, à la spiritualité et se sont rendues dans le désert. Ces moines n’ont pas fait de grandes manifestations, mais calmement ont manifesté par leur manière de vivre. Le clergé a ensuite avalé le monachisme (on devient ce qu’on digère). 4. L’œuf et la poule « C’est un véritable oeuf. Mais aujourd’hui, je voudrais que vous le regardiez et le sentiez à l’extérieur. » L’œuf est très dur à l’extérieur comme le désert mais il y a quelque chose dedans qui a une signification différente pour chacun d’entre nous. J’y pense un peu, mais ce serait bien que nous puissions nous entendre les uns les autres. Si nous écrivons nos pensées, quelque chose de bien va en sortir. Si vous le prenez en main, pensez très fort et dites nous ce que cet œuf vous inspire, la pensée intuitive. L’œuf, c’est grand et petit à la fois. Parfois on néglige les choses. Moi-même je pensais « Dieu n’a pas créé un œuf ; Il a créé la multitude ». Nous créons des œufs mais le pouvoir qui est à l’intérieur continue à vivre. Nous sommes à la fois grands et petits, nous avons la vie et la mort. En même temps, nous pourrions sentir plein de choses. Mais nous avons la vie. Dieu nous demande de prendre soin de la vie mais nous ne le voyons pas. C’est gai d’avoir une omelette, Bien souvent nous consommons la vie. Dieu nous a demandé d’en prendre soin. Mais parfois, parce que nous l’avons en abondance, nous la consommons. A quoi je donne naissance, chaque jour de ma vie ? Je suis une personne productive ; en tant qu’image de Dieu, en tant que temple de l’Esprit Saint, je sens que j’ai à réfléchir à quelque chose. Je dois réfléchir l’image de Dieu. Cette réflexion est en quatre points : 1. CREATION : Dieu est créateur. Je suis créateur aussi, même si je ne peux pas créer à partir du commencement, mais je peux produire un œuf chaque jour, ou un sourire, une prière, une sensation. J’ai un besoin de créer en moi. Que produisons nous chaque jour ? Parfois nous n’y pensons pas. Dans le désert tout est limité, si rigoureux (rugueux ?), donc on s’aperçoit de tout. En même temps, il y a besoin de conscience. Même Dieu quand il donne en abondance, Il veut que son peuple prenne soin des restes. Et je pensais que le Christ a multiplié les 5 pains et en a fait des milliers. Pourquoi avait-il besoin de ces restes pour accomplir le miracle ? C’est en rapport avec la création, car pour Lui ces gens avaient une valeur aussi parce qu’ils créent. C’est mieux d’être pauvre en argent et en nourriture qu’en idées et en Amour. 2. LIBERTE : Dieu nous a créé libres. Nous devons expérimenter cette liberté. Si nous ne l’expérimentons pas, nous déprimons. La liberté dont Dieu nous parle, c’est la liberté intérieure, pas la liberté sociale ou politique. Dieu veut que nous expérimentions la liberté avec Lui. Il nous laisse libre. C’est une sensation différente. La sensation est différence si je prends en enfant dans mes bras et le force à l’embrassade ou si l’enfant saute de lui-même dans mes bras pour m’embrasser. Nous, quand nous désirons Dieu, quand nous nous tournons vers Lui et que nous l’aimons, c’est en toute liberté. C’est de cette liberté que naît la force de vie. 3. ETERNITE : je ne vais pas mourir, je vais juste changer. Dans le ventre de ma mère, j’avais la vie là, je bougeais, je parlais d’une certaine façon. Ma mère le sentait, mais mon monde était limité. A un moment, j’ai alors eu besoin de naître à un monde plus grand. Eh bien je vais avoir besoin de répéter cette expérience à nouveau : de naître à un monde encore plus grand. Cela donne un sens à ma vie qui est continue. 4. SAINTETE : si je suis à l’image de Dieu, comment pourrais-je être à l’image de Dieu sans la sainteté ; je suis saint sinon je ne suis pas en Dieu et Dieu n’est pas en moi. Sans la sainteté, il n’y a pas d’Esprit saint. Et le Christ n’est pas nous ni nous en Lui. Grâce à l’Esprit Saint, « je peux produire un œuf ». Avec ces quatre choses, nous pouvons créer des œufs chaque jour. C’est aux autres à en prendre soin. Attendre le poussin ou en faire une omelette, c’est leur affaire. Mais mois, je dois produire un œuf chaque jour. L’important c’est d’être conscient qu’il est nécessaire d’avoir des idées, d’éprouver de l’Amour, de rechercher la liberté intérieure et la sainteté. C’est ce que nous avons à produire. Ce ne sont pas des oeufs normaux, c’est la Vie. Pouvez-vous toucher l’image de Dieu ? Est-ce que je peux toucher l’air ? Oui, mais je ne peux pas le saisir. Si vous êtes ce que vous sentez que vous êtes, alors vous pouvez créer, alors « vous serez le sel de la terre » et la vie du monde. Rachel : « Puis-je toucher Dieu ? Dans cette pensée, quel est le rôle de l’icône et pourquoi le chant est-il si important ? » Dieu est devenu homme pour qu’on puisse le toucher : le Christ a mangé, parlé, a été crucifié. C’est une philosophie de l’incarnation : huile, icône, vin, eau baptismale, encens : touchent les sens. Quand je suis heureux, je danse, je chante, je saute. Au commencement, Adam et Eve étaient heureux au paradis, ils priaient Dieu, puis il y eu la chute. Dieu leur dit « non, vous devez sortir ». C’est dur. Ils ne savent plus si ce qu’ils font plait ou non à Dieu et commencent à vouloir plaire à Dieu en lui offrant du sang, des sacrifices de moutons. Sans joie, ils ne chantaient pas, car la plénitude de la joie n’était pas présente. Je m’imagine les prêtres de l’ancien testament. Dans le temple, il y a ces grands couteaux, l’odeur du sang, le feu et les hurlements des moutons, peu de place pour les chants. Mais quand ils ont traversé la Mer Rouge, David a pris les cymbales, tout le monde s’est tu. Dieu a ensuite mis autre chose dans les mains de David : le chant. Jusqu’au Christ la prière combinait l’assassinat et les chants. Mais le Christ est arrivé et a dit « Je Suis le Sacrifice ». Chanter l’expression de Dieu… l’expérience normale de l’humanité est de chanter quand elle est heureuse. Si on ne sait pas chanter, on peut laisser chanter en soi. Les grandes prières sont venues d’un contact proche de Dieu. La lèpre, c’est mourir de ne pas sentir, par les extrémités. Si nous ne sentons pas ce que nous disons, il n’y a pas de connexion entre la tête et le cœur. Si je ressens de la douleur, j’ai à l’exprimer, en sachant que quelque chose de bon peut en sortir … alors je peux me réjouir des souffrances à cause de la Vie. 5. Le panier Abba Thomas a placé un panier en osier dans la bassine d’eau et essaye de sortir le panier sans que l’eau ne s’échappe par les trous. Dès que nous le sortons de l’eau nous nous disons : « Mais où est passé l’eau ? » Au bout de trois essais il dit « I’m not a miracle maker ! ». Le panier dans l’eau devient plus propre et plus souple, c’est comme notre âme. Tant que le panier est dans la bassine, tant que je suis dans mes lectures spirituelles ou en session, j’ai la sensation d’être empli de Dieu et je veux tout garder. Or, quand je pars d’un lieu où j’ai senti la présence de Dieu, l’eau commence à s’enfuir. Quand je retourne dans le monde, qu’est ce qui me reste ? Quand même quelque chose : le panier est devenu plus humide, plus souple, plus doux. « Cela va changer quelque chose en vous sans que vous le sentiez. C’est ce que fait le monde de Dieu en nous. Jésus a dit : « Vous êtes lavés et purifiés à cause de la parole que je vous ai donnée ». Nous avons gardé quelque chose. Comment garder autant que je veux ? Je veux sceller le panier. Or, si l’âme est plus douce, on peut la travailler sans qu’elle se brise. Un jour viendra où je pourrai réparer une partie du panier sans le casser car l’âme sera devenue plus douce. La Parole de Dieu agit dans le cœur, même si on en oublie. La Parole adoucit votre cœur, cela garde vivant ce que nous vivons ici, en session. HistoireUn jour, un nouveau disciple vient trouver un père en lui demandant de l'enseigner tout de suite. OK, va et lis la Bible. Il revint et dit : " J'ai lu toute la Bible ". Le père lui dit : " Qu'as-tu retenu ? " Et lui de répondre : " Oh mon Dieu, rien ! ". " Retourne et relis là ". Il la relit et reviens. " Combien as-tu compris, tout ? " " Oh non, j'ai oublié ". La troisième fois, le disciple est revenu avec un esprit très humble et dit : " j'ai lu trois fois, je ne comprends pas, je ne peut rien retenir, peut-être dois-je partir ? " Le moine le prit et lui a demandé de remplir le panier avec de l'eau. Lire la bible, je comprends mais remplir le panier d'eau?Parfois nous sommes comme le panier. Dans un groupe comme celui-ci on se sent rempli. Quand on le quitte, on est vide. Votre âme devient cependant plus douce. Comment puis-je garder autant que je peux ? Dois-je le faire chaque jour ? Un jour cela viendra si je peux réparer quelque chose en moi. Car après un moment, l’âme sera devenue plus douce, on peut la travailler plus facilement, c'est une partie du chemin. Adoucir le cœur pour le travailler. La lecture de la Bible nous remplit et nous vide ; elle guérit nos blessures. La parole de Dieu agit partiellement dans le coeur de l'homme pour l'adoucir, même si vous oubliez la plupart. Cela travaille. Vous ne faites pas comme dans la bible, mais cela adoucit votre coeur. Quand on bouche quelque chose avec une autre chose qui a aussi des trous, ça ne marche pas… C’est pourquoi personne ne peut nous « réparer » si ce n’est le Christ. Il y a une crainte naturelle à s’approcher des blessures, des ténèbres. Mais la Parole de Dieu va m’aider à envahir l’obscurité comme une épée. La parole de Dieu est la lumière qui ouvre mes points sombres. Histoire Un jour, je lisais la Bible. Je lisais l'histoire de cette femme qui reçoit Elie à Sarepta. J'étais étonné par cette femme. Cela n'arrivera jamais dans ce monde. Qui peut faire ça ? Cette femme est veuve, tout le monde est dans la famine. Elle a un fils qui va mourir. L'homme de Dieu arrive et elle lui donne tout ce qu'elle a ! C'est contre nature, ou je n'ai rien compris. Moi, je ne pourrais pas le faire. Et alors, je gardais cette pensée en moi et j'allais visiter des gens. Nous parlions et une personne arriva. " Nous avons une personne très malade à côté qui a besoin de 200 livres (+/- 45 €) ". Et pour ces villageois, ceci une somme énorme. J'ai vu une petite fille de la famille dans laquelle je me trouvais, elle avait gardé son argent de poche pour acheter un bracelet. C'était son rêve. Cette petite de 10 ans est venue vers moi. Elle m'a parlé dans l'oreille en me donnant toute les pièces qu'elle avait : " Je n'ai pas besoin du bracelet." J'étais surpris. Qu'est-ce qui avait ému cette petite fille ? Mon cœur était ému et adoucit. Maintenant cette petite fille est devenue adulte. Elle n'a jamais rencontré la personne à qui elle avait donné son argent. Cette petite n'avait pas compris ce qui était écrit dans la bible, mais la douceur avait pu arriver dans son coeur. Quand le coeur est adoucit, l'action vient plus facilement. La lecture de la Bible nous remplit et nous vide. C'est comme le panier dans l'eau : un jour nous aurons la connaissance pour sceller le panier. C'est ce qui arrive avec la parole de Dieu. Elle peut guérir nos blessures. A la lecture de la Bible, un petit élément vient remplir un élément manquant. Ne pas chercher à ce que d'autres remplacent les éléments manquants. Personne ne peut remplacer l'élément manquant en moi. Un jour je disais cette phrase et une autre personne m'a dit : " Connaissez-vous Bjork, la chanteuse islandaise ? Elle chante la même chose. " C'est quelque chose que la nature humaine cherche. Quand on bouche des trous avec quelque chose qui a des trous, ça ne marche pas ! ". C’est pourquoi la parole de Dieu seule peut sceller les choses en nous.
J'ai toujours eu
l'impression que les serpents allaient attaquer les gens. L'année dernière
j'ai eu cette expérience. Je marchais et je vis un petit serpent. Je pensais
qu'il allait me mordre. Je l'ai regardé et il m'a regardé. Je me suis penché
et lui ai demandé ce qu'il allait faire. Suis-je effrayé par cette créature
de Dieu ou par ce symbole du diable ? Dieu a utilisé le même symbole pour
protéger Moïse dans le désert. C'était un symbole disant que le fils de Dieu
changerait le symbole du diable en symbole du Salut. J'ai regardé le serpent
et je lui ai dit : " OK va en paix " et le serpent est parti.
Si je n'ai pas le courage d'ouvrir les points sombres en moi, je ne m'en débarrasserai
pas. La parole de Dieu est la lumière qui ouvre mes points sombres. La parole
de Dieu me donne un style de vie, un esprit. Je dois apprendre à personnaliser
la parole de Dieu. C'est pour tous et pour chacun personnellement que Dieu
parle. J'ai parlé avec lui. Juste lui et moi. Alors, je peux recevoir Sa parole
comme un enseignement et cela touche quelque chose de ma vie. Chaque fois
que je prends du temps pour lire la Bible, je reçois quelque chose, mais mon
âme est devenue assoiffée. Histoire Au début je (Abba Thomas) dévorais les Ecritures. C’était de la boulimie. On m’a alors conseillé de ne lire qu’un verset par jour. Mais je voulais quand même plus. Alors je me suis dit : " je vais essayer de vivre chaque journée un verset et de le partager sous différentes formes avec tous ceux que je rencontrerai. Un jour quelque chose de drôle m'arriva. Un haut dignitaire musulman était malade. Hors ce jour là, ou je devais justement aller le voir, le verset était à propos de l'Amour dans l’épître aux Corinthiens. Comment vais-je le partager avec lui ? J'avais acheté un livre en cadeau et j'ai écrit comme dédicace ce verset sans en mentionner la source. Mon ami musulman a trouvé la dédicace magnifique et m'a qualifié de grand poète. Je me suis empressé de dire que cela ne venait pas de moi. Mais j'étais content d'avoir parlé de la Bible avec lui. Un autre jour, je le rencontre et il me dit : " chaque fois que je lis ce poème, j'ai le coeur qui bat ". Finalement le haut dignitaire le montre à un autre ami chrétien qui lui a dit que ce verset venait de la Bible. Il m'appela et me dit : " Pourquoi ne m'as-tu pas dit que ce verset venait de la Bible ? " Je lui ai expliqué que je ne voulais pas mettre une barrière entre lui et moi. Car si je lui avais dit, son idéologie l'aurait empêché d'entendre le bon de cette parole. Faire de la parole de Dieu une parole de vie … On verra le fruit et la joie que cela provoquera chez les autres quand vous la vivrez. La lecture de la parole de Dieu, la Bible, ce n'est pas uniquement pour prêcher mais aussi pour nous même, cela va nous renforcer. Nos trous commenceront par être bouchés, les éléments manquants vont commencer à disparaître, les zones d'ombres, éclairées, et graduellement le panier pourra se remplir. Lui, le Christ, soleil, et nous, la lune, qui quand elle montre son dos ne brille plus. Rachel : « Dans le livre des Nombres, du Lévitique, du Deutéronome, Dieu est décrit comme un Dieu de vengeance et de violence , il dit « tuez-les, mettez-les à mort », pourquoi ? Il faut voir la partie politique et historique de l’Ancien Testament. Question : « Aimez vos ennemis, dit le Christ ; doit-on aimer nos ennemis intérieurs » ? Les ennemis intérieurs qui sont nos pensées et faiblesse ne font pas partie de nous ; si elles me coupent de la vie, je ne peux pas les aimer, je peux prier pour les faire sortir. Exemple : je ne peut aimer le sentiment de haine : si j'aime la haine, je ne peux aimer. Les ennemis dont parle le Christ, ce sont les humains. Rachel : « Bénir Dieu pour toutes les choses que je vais apprendre grâce à une épreuve, ne signifie pas bénir Dieu pour l’épreuve, pour la maladie, le problème. Par contre cela peut me rapprocher de Lui." . . . à suivre . . . Barbara C., Barbara V. et André-Bernard G. Inventaire "à la Prévert" d'Anaphora Une histoire
belle d'Abba Thomas Un regard
de feu de Père Alphonse Un roucoulement
d'amour de Rachel Barbara V. Pour vous préparer à entrer dans l’Avent par Marc M. · Nous allons entrer dans la période de l’AVENT qui inaugure l’année liturgique. L’avent dure six semaines et se termine par la fête de Noël. C’est une période d’attente, de préparation à la venue du Christ, qui s’incarne dans un tout petit enfant ! · “ Avent ” de “ adventus ” signifie “ venue ” Les chrétiens attendent la venue du Christ et s’y préparent par une période plus ascétique, semblable à celle qui précède la fête de Pâques (carême). Comme toutes les périodes de préparation l’Avent dure 40 jours. · J’aimerais que nous abordions cette attitude fondamentale qu’est l’ATTENTE. Pourquoi est-elle fondamentale ? Tout homme porte en lui une profonde nostalgie. Le sentiment d’un inaccompli, d’une profonde insatisfaction. Même comblé par une famille heureuse, une sécurité matérielle, des amitiés ... l’homme reste insatisfait, dans l’attente d’autre chose. Pourquoi ? Parce qu’il a le sentiment diffus que tout cela est passager, précaire, incertain. “ Tout homme est comme l’herbe des prés, toute gloire humaine comme la fleur des champs. L’herbe sèche et la fleur tombe,... ” (1 Pierre 1.24) L’homme recherche au fond de lui-même un accomplissement durable, une rencontre décisive, une harmonie perdue, une stabilité inébranlable. Il a besoin d’une relation plénière, durable avec l’Autre. Il sait, même de manière confuse, inconsciente, que seule la relation avec Dieu, avec un Etre qui le dépasse et l’aime tout à la fois, peut combler son attente d’absolu, son désir de bonheur sans limite. “ …L’herbe sèche et la fleur tombe, mais la Parole du Seigneur demeure éternellement. ” (1 Pierre 1.24 citant Isaïe 40.6-8) (Traduction de la Bible du Semeur) Dès lors, l’homme attend. Nous attendons. · La Bible est remplie de cette attente inlassable de la rencontre de l’homme avec le Tout-Autre. Le peuple juif attend ce qu’il appelle “ la délivrance ”. Délivrance matérielle (d’Egypte, puis de l’exil, puis de l’occupation romaine...) Mais aussi psychique et surtout délivrance spirituelle. De quoi doit-on être délivré ? De la souffrance physique, de l’angoisse psychique, du non-sens et de l’absurdité et du vide spirituel : c'est-à-dire de la mort perçue comme un anéantissement absurde de ce chef d’œuvre qu’est l’homme puisqu’il est l’œuvre de Dieu. On pourrait citer des centaines de passage de l’Ancien Testament qui expriment, souvent de manière poignante, l’attente du peuple d’Israël, en particulier dans les psaumes et les prophètes. Pendant l’Avent nous lisons ce grand poète et prophète qu’est Isaïe. Lisons-le par exemple sous cet angle de l’attente. · L’attente d’Israël s’est focalisée sur la venue du Messie, personnage mystérieux annoncé par les prophètes, qui devait délivrer le peuple juif et inaugurer une ère nouvelle chantée par les prophètes et notamment Isaïe dans des pages d’une grande beauté. « Consolez, consolez mon peuple dit le Seigneur. Une voix crie : préparez au désert le chemin du Seigneur Applanissez dans les lieux arides une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit exhaussée, que toute montagne et toute colline soit abaissée. Que les coteaux se changent en plaine et les étroits défilés en vallons ! Alors la gloire du Seigneur sera révélée et à l’instant même toute chair la verra. ... » (Isaïe 40,1 ; 3-5) · Et un jour, sous le règne de l’empereur Tibère, le Messie apparaît sous la forme d’un enfant pauvre, vulnérable et fragile qui naît dans une caverne ou une étable. Inacceptable pour le peuple juif. Mais pas pour ceux qui ont cru en Sa parole et en celle de ses apôtres et qui ont été appelés chrétiens (“ du Christ ”) à titre de sobriquet. L’attente du peuple juif aurait pu prendre fin ce jour-là. Or, elle continue encore aujourd’hui. L’attente du peuple chrétien est comblée : “ Il est né le divin enfant ! ” Tout est accompli ? Eh bien non, Le Fils du Père S’est incarné. C’est un événement inespéré, complètement fou, irrationnel, bouleversant. Mais pourtant, ce n’est pas la fin de l’histoire, c’est seulement son premier chapitre ! (Ou plutôt le second puisque Israël a écrit et vécu le premier). D’autres chapitres vont se succéder rapidement avec la vie terrestre de Jésus, sa mort et sa résurrection. Puis un autre encore, essentiel : la venue de l’Esprit-Saint (Pentecôte). Puis un autre très long où nous apparaissons : le chapitre que l’on pourrait appeler “ le temps de l’Eglise ”, c'est-à-dire le nôtre à chacun de nous, temps qui présente deux caractéristiques : il dure des siècles (déjà 20 jusqu’ici) et il est à la fois collectif et individuel. Il n’y a qu’une Eglise (malgré ses divisions) mais elle est composée de milliards d’hommes et de femmes qui avancent, progressent, chutent, se relèvent personnellement. Unité du genre humain et diversité des personnes. Ce chapitre de l’histoire humaine est à nouveau placé sous le signe de l’ATTENTE. · Pourquoi attendre à nouveau puisque tout est accompli par la venue du Christ et de l’Esprit-Saint ? Parce que ces Personnes divines ne peuvent nous sauver sans notre accord et notre participation active (sans activisme ni énervement : la juste tension et la juste attention). Elles sont présentes en nous et dans les sacrements mais cela ne suffit pas, comme nous pouvons le constater tous les jours : nous restons si souvent prisonniers de nos peurs, de nos passions, de nos désirs contradictoires, de nos souffrances physiques, psychiques, de notre angoisse de la séparation et de la mort. Et nous attendons d’en être délivrés, comme les juifs avant nous. C’est pour cela que les psaumes restent si actuels et nous touchent tellement. Nous attendons notre libération personnelle. Nous attendons aussi le Second Avènement du Christ promis par Lui. Il reviendra “ en gloire juger les vivants et les morts ”... dit le Credo. Saint Paul a beaucoup parlé de cette seconde venue (définitive cette fois) du Fils de Dieu parmi nous... · Cette attente, qui est particulièrement marquée dans ce temps de l’Avent, n’a rien d’une attitude passive comme celle de voyageurs résignés sur le quai d’une gare. Bien au contraire. Les évangiles nous enseignent que cette attente est un état de veille, c'est-à-dire d’éveil, de vigilance. Car nous devons nous préparer à Sa venue. Il y a un travail sur nous mêmes dont nous ne pouvons pas faire l’économie. C’est pourquoi l’Eglise nous invite à une certaine pratique ascétique, caractérisée par le jeûne, le silence, la prière et l’aumône. L’attente est un temps de purification (de nos passions, de nos peurs, de tout ce qui nous encombre et nous alourdit, de ce qui nous détourne de l’Essentiel). Un temps de préparation, de transformation, semblable au temps des labours. Une longue pratique commune à toutes les traditions religieuses nous apprend que nous devons faire un certain effort pour nous désencombrer de nos petits démons intérieurs, pour devenir disponibles, pour prier et accueillir l’Esprit-Saint. Comment pourrait-Il entrer dans une maison bourrée à bloc de vieux meubles et de “ brols ” plus encombrants les uns que les autres ? · Vivons cette période dans cet état d’esprit : atteindre un état plus léger de disponibilité, de cette vacuité qui est une attitude de réceptivité active à la venue du Tout-Autre. · Pour terminer, je vous propose quelques textes à lire aujourd’hui, demain et après, pendant toute cette période d’attente de l’Avent, en vue de nous rendre plus disponibles à Sa venue en nous. On peut n’en prendre qu’un par jour (à dose homéopatique) et même ruminer toujours le même s’il nous parle. Laissons ces phrases descendre en nous, lentement, pour les intérioriser, les faire nôtres. Les paroles de la Bible sont des Paroles du Verbe. Elles sont vivantes et prennent racine en nous si nous prenons le temps de labourer notre terre intérieure. Et surtout n’oublions jamais que nous vivons une histoire d’amour. Dieu aime chacun de nous avec tendresse et attend que nous allions vers Lui, que nous nous ouvrions à sa venue. Marc M. Quelques textes à méditer : · “ Voici que je me tiens à la porte et que je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. ” (Apocalypse 3.20) · “ Soyez sobres et vigilants car votre adversaire le diable rôde, comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer. ” (I Pierre 5.8) · “ Vous savez que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit... Vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour ne vous surprenne pas comme un voleur. Vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. ... Ne dormons donc point mais veillons et soyons sobres. ” (I Thessaloniciens 5.4) · “ Veillez donc et priez, car vous ne savez pas quel jour le Seigneur viendra... Sachez le bien, si le maître de maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer sa maison. C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas. ” (Mat. 24.42) · “ Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos coeurs ne s’appesantissent par les excès du boire et du manger et par les soucis de la vie et que ce jour ne vienne sur vous à l’improviste ; car il arrivera comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de la terre. Veillez donc et priez en tout temps afin que vous ayiez la force...de paraître debout devant le Fils de l’homme. ” (Luc 21.34) · “ Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées. Soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte ! Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller ! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table et s’approchera pour les servir. ” (Luc 12.35) · “ Lorsque je m’en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. ” (Jean 14.3) · “ Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera ; nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure. ” (Jean 14.23) · “ Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, cela vous sera accordé... Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour...Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. ” (Jean 15.9) · “ Soyez patients, frères, jusqu'à l’avènement du Seigneur... Soyez patients, affermissez vos coeurs car l’avènement du Seigneur est proche.” ( Jacques 5.7) · “ Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le répète, réjouissez-vous ! Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose, faites connaître à Dieu tous vos besoins par des prières et des supplications, avec des actions de grâce. Et la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ ” (Philippiens 4.4) (Traduction de la Bible de Jérusalem) Pour encourager votre passion de la gourmandise … … et Stéphane « dans le siècle » Entrée : Quiche aux champignons des bois Faire une pâte brisée de plus ou moins 44 gr, l’étaler au rouleau (2 ou 3 mm d’épaisseur), la mettre dans un moule à tarte à haut bord légèrement graissé. Récupérer les haricots qui serviront une autre fois. Nettoyer 750 grammes de
champignons des bois (il est possible de les acheter dans une épicerie fine
ou aller en chercher dans les bois, c’est une occasion de ballade, attention
de toujours les montrer à un spécialiste). Casser quatre gros œufs, les fouetter avec 2 cuillers à soupe de persil haché et 2 grosses échalotes hachées, du sel, du poivre et un peu de noix de muscade. Ajouter 25 cl de crème épaisse et mélanger doucement le tout. Disposer les champignons au fond du moule et ajouter les œufs, attention de ne pas faire couler la préparation sur les bords. Remettre au four, toujours à 180 degrés pendant encore 20 min et servir bien chaud. Plat : Tagliatelle à l’espadon Jeter l’ail et le remplacer par deux tranches d’espadon ou de thon frais coupées en dés. Faire revenir le tout avec 10 cl de vin blanc sec et puis porter à ébullition durant une minute. Ajouter 200 gr de chair de tomates fraîches, 2 cuillers à soupe de persil haché et une grosse pincée de thym frais, du sel et du poivre. Laisser mijoter 10 minutes. Faire cuire 500 gr de tagliatelles, les égoutter et verser dans la poêle puis mélanger le tout. Parsemer de trois cuillers à soupe de basilic et servir immédiatement. Dessert : Clafoutis d’automne (aux prunes, mirabelles ou reine-claude) Dénoyauter 1 kg de fruits, les fendre en deux et les étaler largement dans le fond d’un plat à gratin. Recouvrir les fruits de la préparation et faire cuire au four à 150 degrés pendant 45 minutes. Laissez refroidir hors du frigo et servir légèrement tiède.
Stéphane L’espace des Poètes Apercevoir l’Invisible caché aux yeux du monde Entrevoir, l’instant d’un moment, le Vrai Visage qui se cache dans toute chose L’étincelle du monde
Saint Walfroy - fête le 21 octobre Voilà un saint à ne pas rater (trois auréoles dans le Michelin) car c’est le seul stylite (vivant sur une colonne) que connurent nos régions (mais peut-être pas le dernier si le cœur vous en dit…). Né en Lombardie au début du VIIème siècle, Walfroy vint en France vénérer les reliques de Saint Martin dont le prestige s’étendait au delà des frontières. Après ce pèlerinage, il continua son chemin vers le Nord et arriva ainsi dans les Ardennes, à Yvois (patrie de Saint-Géry). Il fut ordonné diacre et vécut d’abord en ermite. Un jour, probablement influencé par l’exemple des saints stylites orientaux (dont le plus célèbre fut Saint Syméon au Vème siècle), il érigea une colonne à proximité du temple de Diane et y grimpa. Cette action extraordinaire attira bien sûr les foules. Saint Walfroy mit à profit cette curiosité populaire pour annoncer l’Evangile et s’attaquer aux croyances idolâtres. Les païens (paysans – pagani - païens), touchés par ses paroles et son exemple, auraient alors renversé la statue de Diane, aidés par Saint Walfroy, descendu de sa colonne pour la circonstance… Un jour, cependant, un évêque passant dans la région avisa notre stylite et lui dit : « tu n’es pas sur le bon chemin. Tu ne peux tout de même pas te comparer, toi malheureux, à Syméon d’Antioche. Ce climat-ci ne permet pas de soutenir pareil genre de tourment. Descends plutôt vivre avec les frères que tu as recrutés ». Obéissant, Saint Walfroy descendit et vécut désormais avec ses compagnons. Il mourut entre 595 et 600. Trois églises de Gaume lui sont dédiées (Chairière, Izel et Willancourt). Sa statue se dresse au sommet d’une colline à Margut (Ardennes françaises). Espace pour vos notes personnelles |
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Paroisse Saint Athanase et Saint AmandRue du Fort 83 à 1060 SAINT-GILLES |
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Tous les matins de la semaine : Laudes, à Watermael-Boitsfort - infos
: 02 673 62 09 ; à Thorembais-Les-Béguines - infos : 010 88
00 44.
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Vendredi 1er novembre 09h30 à Han-sur-Lesse Week-end de chant et
de fête
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Dimanche 1er septembre 10h30 Laudes et Divine Liturgie
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